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La Tunisie ferraille de l'Europe
Publié dans Business News le 21 - 08 - 2023

Le marché conclu entre la Transtu et la Régie autonome des transports parisiens (RATP) pour l'acquisition de bus usagés, a fait couler beaucoup d'encre. Les Tunisiens étant réfractaires à l'idée d'acheter des bus d'occasion estimant que la Tunisie est devenue la poubelle de l'Europe. Or, les chiffres publiés dans le rapport sur les entreprises publiques, l'annexe 9 de la Loi de finances 2023 sur la société prouve qu'elle est au bord du gouffre et que c'est un miracle qu'elle tient encore debout et qu'elle arrive à investir.

En effet, samedi 19 août 2023, le ministère du Transport a annoncé la réception au port de la Goulette, du premier lot d'une opération d'acquisition de 300 bus usagés, dont 32 bus articulés. Il s'agit de bus de la marque Iveco Irisbus, écologiques, équipés de filtres à particules répondant aux normes Euro 5. Cet achat opéré auprès de RATP a coûté seize millions de dinars.
Cette annonce a été accueillie de façon mitigée par une bonne partie des Tunisiens qui ont enchainé les critiques et les brimades, particulièrement sur les réseaux sociaux.

Le hic, c'est que les Tunisiens ne sont pas conscients de la situation financière de plusieurs entreprises publiques, dont la Société des transports de Tunis (STT), communément appelée Transtu.
Certains chiffres communiqués pour 2019 (temporaires), 2020 (provisoires) et 2021 (provisoires) sont carrément ahurissants. À titre d'exemple : en 2021, les charges du personnel probable équivalent à cinq fois les recettes de la société. Il faut savoir que les tarifs de transport n'ont pas augmenté depuis 2010 et que le nombre de resquilleurs a augmenté exponentiellement, alors que les prix des intrants (carburant, salaire, pièces de rechange, …) ont littéralement explosé. On comprend mieux la situation et les aberrations imposées par les dirigeants de l'Etat pour asseoir leur politique populiste et surtout destructrice.
Il en ressort que le nombre d'employés a baissé, entre 2019 et 2021, passant de 7.454 agents à 7.350 agents (-104 agents) alors que les charges de personnel sont passées de 261,5 millions de dinars (MD) à 290,3 MD entre 2019 et 2021 (+11%).
Les recettes de la société sont d'à peine 56,3 MD en 2021 contre 69,5 MD en 2019 (-19%) alors que les produits d'exploitation atteignent 196,3 MD en 2021 contre 204,9 MD (-4,2%). Pour leur part, les charges d'exploitation ont atteint 405,2 MD en 2021 contre 394,9 MD en 2019 (+2,6%).
Ainsi, le déficit de la société s'est accentué de près de 10% passant de -190 MD en 2019 à -208,9 MD en 2021 alors que le déficit cumulé s'est accentué de près de 30% passant de 1,42 milliard de dinars à 1,84 milliard de dinars. L'endettement total de la société est aussi conséquent atteignant 1,84 milliard de dinars en 2021, dont 980,2 MD envers l'Etat, 410 MD envers les caisses sociales, 155 MD envers ses fournisseurs, 147 MD envers les autres entreprises publiques (hors caisses sociales) et 144 MD envers les banques. Les charges financières nettes de la société ont atteint 19,8 MD en 2021. Les investissements réalisés sont d'à peine 13,3 MD en 2021 contre 58,8 MD en 2019.
N'oublions pas dans ce cadre l'effet domino : la STT n'a pas payé la SNDP-Agil qui n'a pas pu payer la Stir. Autre fait important, les sociétés tunisiennes qui fabriquent les bus sont devenues réfractaires à participer aux appels d'offres nationaux pour approvisionner les sociétés de transport tunisiennes, notamment la Transtu, à cause des retards dans les paiements, très lourds sur les équilibres financiers des sociétés, non seulement en frais financiers mais à cause du subterfuge utilisé par les clients qui temporisent la réception des livraisons, n'ayant pas les fonds nécessaires pour payer. Par conséquent, les fabricants sont obligés de stocker et d'entretenir les véhicules entre temps (une situation qui dure de quelques mois à quelques années).

Les Tunisiens reprochent à la société d'acheter la ferraille de l'Europe alors qu'en parallèle, ils soutiennent la politique interventionniste et populiste de l'Etat qui empêche la société d'augmenter ses prix pour avoir un minimum de recette lui permettant de faire de nouveaux investissements. À cela s'ajoutent les actes de vandalisme, dont la société est quotidiennement victime et qui lui coûtent quelques centaines de milliers de dinars par an.
En parallèle, l'Etat n'a pas les moyens d'investir et de soutenir la société dans des projets importants de rénovation de sa flotte. En outre, les procédures administratives pour ce genre d'acquisition allant du lancement de l'appel d'offres à la signature de l'accord puis la réception des véhicules, demandent au moins deux ans de délai. Résultat des courses, la société se trouve ainsi bloquée et sévèrement critiquée par les citoyens.
La restructuration de Transtu et la hausse des tarifications deviennent un impératif pour lui permettre de retrouver une santé et pour qu'elle puisse renouveler sa flotte vétuste.
Aujourd'hui, les Tunisois sont obligés d'avoir des véhicules particuliers pour se déplacer, à cause du manque de transport et de la hausse des prix des taxis. Le développement d'un transport urbain performant ne peut que soulager les Tunisois, en leur faisant économiser le coût d'acquisition et d'entretien de véhicules et en limitant les embouteillages.

Pour acquérir de nouveaux moyens de transport (bus ou wagon), il faut avoir les moyens financiers mais aussi la volonté politique pour offrir aux Tunisiens le transport public qu'ils méritent. Pour l'instant, le transport public sur le Grand Tunis est une catastrophe et les conditions sont souvent inhumaines.


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