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Tunisie : le développement des véhicules électriques franchit un tournant décisif !
Publié dans Business News le 30 - 09 - 2024

Bien que la promotion de la mobilité électrique en Tunisie soit l'une des priorités de l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie (ANME) depuis quelques années, ces projets ont pris du retard. Cependant, avec la prochaine publication du cahier des charges relatif aux conditions d'exercice de l'activité de fourniture du service de recharge pour les véhicules électriques, tout va désormais s'accélérer. Du moins, c'est ce qu'espèrent les parties prenantes.

L'ANME travaille depuis quelques années sur le projet de développement de la mobilité électrique. En effet, la rationalisation de la consommation énergétique est devenue un impératif, surtout avec l'instabilité des cours de pétrole et leurs envolées périodiques, remettant de ce fait sur la table la nécessité de migrer vers des énergies plus propres, surtout que le secteur des transports en Tunisie occupe la première place en termes de consommation d'énergie, avec un tiers de la consommation d'énergie finale et plus de 50% de la consommation des produits pétroliers. Il occupe également la deuxième place en termes d'émission de gaz à effet de serre avec plus de 25% des émissions totales.
Cette préoccupation est d'autant plus importante avec les problèmes actuels des finances publiques et la nécessité de rationaliser l'usage de la compensation. En 2024, la compensation prévue des carburants est de l'ordre de sept milliards de dinars, soit près de 12% du budget selon l'hypothèse du prix du baril de 81 dollars.

Ainsi et comme l'a expliqué le secrétaire d'Etat à la transition énergétique, Ouael Chouchene, lors d'un récent atelier de travail à Tunis, « le gouvernement estime que la mobilité électrique offre une orientation incontestable pour améliorer les performances énergétiques du secteur des transports et pour réduire son empreinte carbone ».
Et de noter que « le ministère de l'Industrie travaille actuellement sur l'élaboration d'une stratégie nationale sur la mobilité électrique, permettant de définir des objectifs clairs sur le nombre de voitures électriques, le nombre de points de recharges, en parallèle avec la stratégie nationale de transition énergétique et la stratégie nationale de développement à bas carbone ».
Profitant de l'occasion, M. Chouchene a précisé que pour le cadre réglementaire, il a été décidé de considérer la recharge des batteries des véhicules électriques comme un "Service", où l'électricité fait partie des différents intrants. Un projet d'arrêté a été préparé dans ce sens permettant d'organiser tous les aspects liés au service de recharge moyennant un cahier des charges.
Pour le cadre normatif et en plus des travaux déjà entamés en matière d'adoption des normes d'homologation des véhicules et des infrastructures de recharge, le ministère a procédé à une actualisation de la norme relative à la nomenclature d'activités tunisiennes en ajoutant le service de recharge des batteries des véhicules électriques, avec un arrêté actualisant la norme NT120 qui est en cours d'adoption.
Pour le cadre tarifaire, et afin d'encourager les investissements dans les infrastructures de recharges, une politique tarifaire non administrée a été adoptée avec obligation d'affichage des tarifs et d'information préalable au ministère en charge.


Les enjeux sont importants, mais la préparation du terrain a demandé un certain temps pour la mise en place du cadre réglementaire, normatif et tarifaire. Toutefois, avec le travail de toutes les parties prenantes, la concrétisation se fera par la prochaine promulgation du cahier des charges relatif aux conditions d'exercice de l'activité de fourniture du service de recharge pour les véhicules électriques. En effet, l'implantation des bornes de recharge est le véritable handicap du développement des voitures électriques, car les nouveaux acquéreurs de véhicules électriques ont la phobie de se retrouver à court d'énergie en plein milieu de la route sans moyen de recharge.
Ainsi, avec la mise en place du cadre réglementaire et tarifaire, les investisseurs auront plus de visibilité et pourront désormais investir dans le développement des bornes de recharges pour préparer le terrain et l'infrastructure nécessaire pour le développement de ce genre de mobilité.

Il faut dire que plusieurs concessionnaires voudraient introduire ce genre de véhicules, mais se trouvent restreints par le faible déploiement des bornes de recharge, qui ne couvrent pas actuellement l'ensemble du territoire. Une situation qui peut donc potentiellement entraver les déplacements de ce genre de véhicules vers certaines régions du pays. La conséquence étant une certaine récalcitrance des Tunisiens à se lancer dans ce genre d'acquisition, et cela malgré le fait que le plus gros de leur recharge se fera à domicile. Mais psychologiquement, ils n'arrivent pas à franchir le pas.
Quand bien même, certains concessionnaires (Kia (17 véhicules électriques vendus depuis 2021), MG (treize véhicules électriques vendus depuis 2021), Audi (douze véhicules électriques vendus depuis 2021), Hyundai (neuf véhicules électriques vendus depuis 2021), Porsche (huit véhicules électriques vendus depuis 2021), Mercedes-Benz (un véhicule électrique vendu depuis 2021), Geely (un véhicule électrique vendu depuis 2021), …) ont sauté le pas en commercialisant ce genre de véhicules et cela depuis quelques années déjà. Mais, avec le développement des infrastructures, le développement des véhicules électriques pourra s'accélérer. En outre, avec le début de la commercialisation, cette année, de la marque BYD en Tunisie, le champion mondial des ventes de véhicules à énergie nouvelle en 2023, la démocratisation de la voiture électrique pourra s'accélérer davantage.

Au fil des ans, l'ANME avec l'appui du ministère de l'Industrie a œuvré à démocratiser le véhicule électrique, en proposant au gouvernement d'adopter plusieurs avantages fiscaux au bénéfice des nouveaux propriétaires de ce genre de véhicules, notamment :
* une réduction du droit de douane à l'importation appliquée sur les autobus, les voitures légères et les véhicules de transport de marchandises équipés d'un moteur électrique de 30% à 0%
* une réduction de 50% du droit de consommation pour les véhicules hybrides
* une réduction de 50% de la taxe sur la maîtrise de l'énergie pour les véhicules hybrides
* une exonération du droit de douane des intrants pour les bornes de recharge de voiture électrique, les vélos à assistance électrique, les scooters électriques et tricycle électrique
* une réduction de la TVA appliquée sur les véhicules électriques de 19% à 7%
* une réduction des droits d'immatriculation appliqués sur les véhicules électriques de 50%
* une réduction de la taxe de circulation (vignette) des véhicules électriques de 50%
Ainsi et à titre d'exemple, pour un véhicule électrique d'une valeur de 100.000 dinars, l'acquéreur gagne entre 45.000 à 50.000 dinars d'avantages fiscaux, a affirmé Abdelhamid Gannouni, directeur de l'efficacité énergétique dans le secteur des transports et directeur du projet d'adoption de la mobilité électrique en Tunisie, et cela grâce à tous les avantages précités.
Certes dans son projet initial d'il y a quatre ans, l'ANME tablait sur la mise en circulation de 5.000 véhicules électriques d'ici 2025, 50.000 d'ici 2030 et 125.000 d'ici 2035, avec l'installation d'une borne pour chaque dix véhicules. Malheureusement, avec le retard pris sur la mise en place du cadre réglementaire et tarifaire, seulement cent à 150 véhicules sont actuellement en circulation dans le pays et l'agence doit mettre à jour ses objectifs. Mais l'agence compte rattraper ce retard.
En plus, et vu que le plus gros de la recharge se fera à domicile, l'ANME œuvre avec la Steg pour l'installation de compteurs intelligents pour la mise en place de tarifs incitatifs pour la recharge nocturne afin d'inciter les utilisateurs à recharger la nuit et contribuer à lisser la courbe de charge.
Une récente étude a révélé que 90% de la recharge se fera à domicile, 7% dans des stations de recharge à vitesse moyenne et 3% dans des stations de recharge à vitesse rapide, a indiqué le DG de l'agence, Fethi Hanchi.
Mieux, il est carrément possible de rouler à zéro dinar en investissant dans une ombrière solaire photovoltaïque (une énergie gratuite et propre, ndlr) pour la recharge de véhicule électrique. Un investissement qui sera rentabilisé au bout de deux ans et demi à trois ans.

En parallèle, l'ANME travaille sur un programme national pour l'introduction de véhicules électriques aux parcs de véhicules des établissements publics, en accordant une aide directe pour l'achat de véhicule électrique sous forme d'une subvention pour réduire la différence de prix entre une voiture électrique et son homologue thermique. Cette prime est de 10.000 dinars par véhicules pour 2024, 7.000 dinars pour 2025 et 5.000 dinars pour 2026. Cinquante véhicules ont bénéficié de cette subvention. L'agence prévoit d'en faire profiter 2.450 véhicules en 2025 et 2.500 véhicules en 2026.
D'ailleurs, dans ce cadre, le président de la chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs automobiles et président du Conseil d'administration d'Ennakl Automobiles Ibrahim Debache a appelé les responsables à comptabiliser les voitures électriques hors quotas pour faciliter le développement de ce genre de mobilité.

En ce qui concerne les bornes de recharges, l'agence va octroyer des primes à l'investissement du Fonds de transition énergétique (FTE) pour encourager le déploiement des infrastructures de recharge. 600.000 dinars ont été budgétisés pour la période 2022-2024 alors que 25 millions de dinars sont budgétisés pour la période 2022-2025. L'objectif pour la période 2022-2025 étant de subventionner l'installation de 5.000 bornes à hauteur de 20% avec un plafond de 200.000 dinars par installation, pour qu'ils soient déployés dans les parkings municipaux, les parkings de la zone bleue, les parkings des espaces commerciaux outre dans les résidences collectives. Il faut que lorsque le propriétaire d'un véhicule électrique se déplace, il trouve une borne adéquate à son besoin (charge longue à son domicile ou lieu de travail), charge moyenne dans un centre commercial à titre d'exemple et une charge rapide dans une station-service sur l'autoroute.

Notons que selon Mehdi Mahjoub, membre du bureau exécutif de la Chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs automobiles et directeur général d'Alpha Hyundai, 81 véhicules électriques et 1.954 véhicules hybrides ont été vendus au cours des huit premiers mois de 2024.

Le dossier du développement des véhicules électriques est en train de s'accélérer au bonheur de toutes les parties impliquées qui attendaient le déblocage du volet bornes de recharge avec impatience. Cela dit, d'autres volets importants sont désormais sur la table pour étude, notamment le dossier du traitement des déchets dangereux, en particulier les batteries. La Tunisie doit dès maintenant s'atteler à cerner le sujet et à légiférer. Dans ce cadre, Mehdi Mahjoub estime qu'il faut s'inspirer d'autres expériences pour trouver la meilleure solution, la plus efficace, le plus rapidement possible pour faire face au recyclage des batteries.
Affaire à suivre…


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