Les notaires tunisiens auraient reçu une demande officielle leur enjoignant de signaler tout contrat de vente ou d'achat dont le montant dépasserait les 300 mille dinars. Cette mesure, révélée par des sources de l'organe de presse de l'UGTT, Echaâb News, vendredi 4 juillet 2025, s'inscrit dans le cadre d'une campagne de lutte contre la corruption, visant à identifier les transactions suspectes, non enregistrées ou non conformes à la loi. Les autorités semblent vouloir cibler les opérations financières susceptibles de dissimuler des pratiques illégales, notamment des détournements de fonds publics. La source ne précise toutefois pas quelle autorité gouvernementale est à l'origine de cette demande. La demande concernerait également les contrats impliquant des personnalités ayant exercé des responsabilités administratives ou politiques depuis 2011, selon Echaâb News. Les notaires sont ainsi appelés à signaler toute transaction immobilière ou financière liée à ces anciens ou actuels responsables, ce qui laisserait entendre l'existence d'un dispositif de contrôle élargi à la classe politique et administrative post-révolution.
Cette démarche a suscité un certain malaise au sein du corps des notaires, plusieurs d'entre eux ayant exprimé des craintes quant au respect du secret professionnel et à la relation de confiance qui les lie à leurs clients. L'obligation de transmission d'informations sensibles est perçue comme une atteinte potentielle à l'indépendance de leur mission et à l'éthique de leur profession.