L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a exprimé son profond étonnement face à la décision du ministère des Affaires sociales d'annuler plusieurs séances de conciliation prévues avec les syndicats, sans fournir de justification officielle. Intervenant, mardi 5 aout 2025, sur Diwan FM, Taher Barbari, secrétaire général adjoint de l'UGTT, a qualifié cette démarche de « dépassement grave de la loi », dénonçant une atteinte directe aux droits syndicaux constitutionnels. Selon lui, ces séances, prévues par le Code du travail, sont censées accompagner tout préavis de grève dans un délai de dix jours, afin de désamorcer les tensions sociales et rechercher des solutions à l'amiable. « Nous avons été surpris de recevoir des correspondances de l'Inspection générale du travail annonçant l'annulation des réunions sans aucun motif, ni explication », a-t-il déclaré, ajoutant que toutes les tentatives de contact avec le ministère ou l'inspection sont restées vaines. Taher Barbari a rappelé que le dialogue social est un principe fondamental, non seulement consacré par la législation tunisienne, mais également par plusieurs conventions internationales ratifiées par la Tunisie. « Ce refus du dialogue va à l'encontre des engagements internationaux de la Tunisie », a-t-il souligné. Le responsable syndical a mis en garde contre les conséquences d'un tel blocage : « Si on supprime la négociation et le dialogue, que reste-t-il ? Quelle autre voie voulons-nous imposer aux travailleurs ? ». Dans un souci d'apaisement, l'UGTT a choisi de ne pas réagir dans l'immédiat, préférant accorder au ministère un délai pour fournir ses explications. Toutefois, M. Barbari a affirmé que si aucune réponse claire n'est apportée, l'organisation syndicale consultera ses bases et prendra les décisions nécessaires en conséquence. Par ailleurs, il a confirmé qu'une réunion générale est prévue le 7 août dans le secteur de la distribution de carburant, au cours de laquelle la question sera examinée et d'éventuelles actions futures discutées. « La Tunisie est l'intérêt de tous, pas seulement du gouvernement. Il est encore temps d'éviter l'impasse », a conclu le responsable syndical, appelant à la reprise urgente du dialogue pour préserver la stabilité sociale.