Boubaker Bethabet est intervenu pour la première fois après son élection, samedi dernier, à la présidence de l'Ordre national des avocats. Il était, ce lundi 15 septembre, l'invité de Diwan FM. « Tout d'abord, il faut préciser qu'il s'agit d'une délégation. Je me suis présenté à mes confrères qui me connaissent, puisque c'est ma quatrième candidature depuis le début de ma carrière », a déclaré le nouveau bâtonnier.
Me Bethabet a ensuite expliqué qu'il a sillonné les quatre coins du pays pour rencontrer les avocats. Il a affirmé qu'une liste de priorités a été élaborée. « Cette offre a été validée lors des dernières élections », a-t-il poursuivi.
Répondant à la question de l'animatrice Ibtissem Chouikha au sujet des promesses faites à ses confrères, Boubaker Bethabet a expliqué que son programme repose sur quatre grands axes.
Le premier axe concerne la capacité de l'avocat à exercer effectivement sa profession et la levée de tous les obstacles rencontrés dans son exercice.
Le deuxième axe est relatif à l'élaboration d'un nouveau statut de la profession. Le troisième concerne une réforme spécifique des pratiques au sein des conseils de la profession.
Enfin, « le dernier point, c'est la défense d'un procès équitable et humain. Nous allons défendre le droit », a affirmé l'invité de Houna Tounes.
Il a ensuite nié tout rapprochement avec le pouvoir en place, tout en affirmant que son mandat sera marqué par la bonne volonté et que le nouvel Ordre dialoguera avec les autorités sur la base du respect et de la coopération. Il a toutefois précisé : « Mais il n'y aura pas de complaisance. Nous dirons toujours la vérité et les choses telles qu'elles sont. »
Interrogé sur ses rapports avec les autorités actuelles, il a ajouté : « La distance avec le pouvoir existe déjà et ce n'est pas moi qui en décide », soulignant qu'il n'a pas de calculs politiques.
« Ceux qui veulent connaître ma vision peuvent se référer aux archives. Mais ce que je peux clarifier, c'est qu'elle repose sur l'indépendance, les droits et les libertés. Associée à une réforme judiciaire, elle ne constitue pas une simple question centrale, mais bien un enjeu d'ordre social », a-t-il poursuivi.
Le nouveau bâtonnier a mis en garde : « celui qui voudra s'attribuer l'exclusivité de la mise en place de ces réformes en récoltera des résultats qui ne lui plairont pas. »
Il a rappelé que les promesses faites aujourd'hui sont les mêmes que lors de ses trois précédentes candidatures.
Me Bethabet a également évoqué « un climat marqué par le refus de la réalité actuelle du secteur ».
« Il y a des responsables qui, hier, donnaient des instructions et qui, aujourd'hui, se retrouvent traduits devant la justice qu'ils couvraient auparavant », a-t-il dénoncé en référence à la réforme judiciaire.
Concernant la crise que traversent plusieurs institutions historiques, telles que l'UGTT, il a estimé que la Tunisie avait besoin de ces organisations fortes, équilibrées et dotées d'un véritable poids sur la scène publique.
Enfin, il a conclu : « nous allons défendre nos confrères emprisonnés, mais aussi les journalistes. Car chaque journaliste arrêté représente une entrave pour toute la profession. »