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Lettre au Président de la République
Publié dans Business News le 05 - 09 - 2008

Ci-après la Lettre introductive au 49ème Rapport annuel de la Banque Centrale de Tunisie présentée mercredi 3 septembre 2008 au Président Zine El Abidine Ben Ali au nom du Conseil d'Administration de la BCT par Taoufik BACCAR, Gouverneur.
Monsieur le Président de la République,
J'ai l'honneur de vous présenter le quarante-neuvième rapport annuel de la Banque Centrale de Tunisie qui analyse les principales évolutions économiques et financières enregistrées en 2007 aux plans international et national et présente les résultats financiers de la Banque au titre de l'exercice écoulé.
Monsieur le Président,
L'économie mondiale a connu, à l'entame de l'été 2007, une crise financière d'une ampleur sans précédent au cours des dernières décennies. Elle a débuté aux Etats-Unis d'Amérique par le déclenchement de la crise des crédits hypothécaires à haut risque « subprime » et s'est propagée dans les principales places financières à la faveur de la mondialisation des marchés financiers, de la mobilité grandissante des flux de capitaux et du recours excessif des opérateurs à des produits dérivés de plus en plus sophistiqués, telle la titrisation.
L'acuité de la crise s'est accentuée sous l'effet de l'apparition de vagues successives de hausse des prix des produits de base les portant à des niveaux inégalés par le passé ; ce qui présage d'un retour en force et à grande échelle de l'inflation après une période de stabilité des prix.
Les turbulences qui ont secoué les marchés financiers se sont répercutées sur l'ensemble des économies des pays industrialisés et généré des pressions accrues sur les perspectives de l'économie mondiale.
L'ampleur de ces évolutions dont les dimensions ont du reste échappé aux prévisions des organismes financiers internationaux et des agences de notation a mis la Communauté internationale et les milieux financiers de par le monde devant des défis majeurs qui réclament, d'une part, la mise en place d'urgence et de manière concertée des instruments à même de mieux encadrer l'utilisation des nouveaux produits financiers et, d'autre part, le devoir d'envisager des solutions pour pallier aux risques qui guettent les perspectives économiques mondiales et surtout l'équilibre économique et social dans les pays les moins développés.
Sur le plan national et en dépit de la forte hausse des prix des produits de base, l'énergie en particulier, le processus de développement économique s'est poursuivi ainsi que la maîtrise des équilibres internes et externes, encore que les répercussions de la crise financière n'ont pas atteint jusqu'à la fin 2007, l'économie nationale, excepté l'accroissement des marges de refinancement sur les marchés internationaux.
L'année 2007 a été marquée également par la poursuite des efforts du secteur bancaire dans le financement de l'économie et la promotion de l'investissement, parallèlement à la consolidation de ses assises financières, l'amélioration de la qualité de ses prestations et le développement de ses capacités à travers l'adoption de mécanismes et autres instruments modernes de gestion des risques, s'inscrivant ainsi dans le droit fil de l'élan réformateur véhiculé par votre programme pour la Tunisie de demain.
Monsieur le Président,
Malgré les écarts enregistrés dans les divers pays et régions, l'économie mondiale a réalisé une croissance de 4,9%, taux proche de celui de 2006, grâce essentiellement à la bonne tenue des économies des pays émergents et en développement, en particulier la Chine, premier pays à avoir contribué à la croissance mondiale, ainsi que la Russie, l'Inde et d'autres pays producteurs de produits de base, alors que les principaux pays industrialisés ont accusé un ralentissement du rythme de la croissance.
C'est ainsi qu'aux Etats-Unis, le taux de croissance s'est situé à 2,2% contre 2,9% en 2006 sous l'effet notamment de la crise de l'immobilier et le ralentissement de la consommation familiale, alors que l'inflation a été maîtrisée (2,9%) et le déficit budgétaire contenu à 2,5% du PIB.
Dans la zone-euro, la croissance est revenue, d'une année à l'autre, de 2,8% à 2,6%, par suite du ralentissement du rythme de l'investissement, affecté par le durcissement des conditions du crédit et de la décélération des exportations, en raison de l'appréciation des cours de l'euro. Le taux d'inflation a, quant à lui, été contenu dans les limites de 2,1% et le déficit budgétaire dans les limites de 0,6% du PIB.
Au Japon, le taux de croissance est également revenu à 2,1% contre 2,4% un an plus tôt, en rapport avec l'atonie de la consommation des ménages et de l'investissement des entreprises, alors que les prix à la consommation sont restés stables et que le déficit budgétaire a atteint 3,4% du PIB.
Quant à la Chine et grâce, notamment, à la consolidation des investissements et des exportations, elle a maintenu un rythme de croissance rapide avec un taux de 11,4% en 2007 qui succède au taux de 11% une année auparavant et ce, malgré les multiples mesures prises pour maîtriser les risques d'inflation, en particulier le durcissement de la politique monétaire et l'appréciation de la monnaie en relation avec les pressions internationales. La croissance s'est également poursuivie à un rythme rapide en Russie et en Inde, ainsi que dans la plupart des pays producteurs de produits de base.
Sur le plan commercial, l'accroissement du volume des échanges mondiaux de biens s'est également ralenti pour revenir à 6,4% contre 9,1% en 2006, alors que les exportations de services ont augmenté à un rythme soutenu, sous l'effet notamment de la consolidation du secteur du transport international et de l'activité touristique.
L'évolution de l'activité économique s'est répercutée sur la situation du marché de l'emploi comme l'atteste la stabilisation du taux de chômage mondial aux alentours de 6%, alors que des pressions inflationnistes sont apparues dans la plupart des pays en raison, notamment, de la flambée des prix des produits de base.
Concernant les opérations financières, les flux mondiaux des investissements directs ont atteint un nouveau record en 2007, soit 1.538 milliards de dollars. Alors que les deux tiers du volume ont été attirés par les Etats-Unis et les pays européens, le niveau des investissements s'est consolidé dans les pays émergents et en développement, en rapport avec le rythme élevé de la croissance dans ces pays et la poursuite de l'augmentation des prix des produits de base.
Par ailleurs, les principales bourses mondiales, à l'exception de celle de Tokyo, ont clôturé l'année 2007 par une hausse de leurs indices et ce, en dépit des baisses enregistrées au cours du deuxième semestre. Cette reprise s'explique, entre autres, par la baisse du taux d'intérêt aux Etats-Unis, outre la dynamique qui a marqué les transactions pour l'acquisition et la fusion d'entreprises.
Pour leur part, les marchés de change internationaux ont été marqués par la forte baisse du cours du dollar vis-à-vis des principales autres devises, notamment l'euro, qui a atteint le niveau record d'environ 1,5 dollar au terme du mois de novembre 2007. La dépréciation du dollar est imputable, notamment, à la réduction du différentiel de taux d'intérêt aux dépens de cette devise et la dégradation des perspectives de l'activité économique aux Etats-Unis d'Amérique.
L'acuité grandissante de la crise financière a amené les principales banques centrales des pays développés à prendre l'initiative à partir du mois d'août 2007 d'agir de concert pour injecter les liquidités nécessaires afin d'assurer le bon fonctionnement des marchés monétaires, de circonscrire les difficultés qu'ont connu les marchés financiers et de limiter leurs effets sur l'économie réelle. Par ailleurs et face à la dégradation de la conjoncture économique mondiale, la Réserve Fédérale a baissé son taux d'intérêt directeur à trois reprises, le ramenant à 4,25% et ce, en vue de prévenir l'entrée en récession de l'économie et d'atténuer l'impact de la crise immobilière, tandis que la BCE a augmenté son taux de référence pour atteindre 4% afin de contenir les pressions inflationnistes. L'arbitrage croissance-inflation s'est ainsi fait pour l'une et l'autre conformément aux mandats confiés à chacune d'elles.
Monsieur le Président,
Sur le plan national, l'année 2007 a revêtu une importance particulière pour avoir constitué une année charnière dans l'exécution de votre programme pour la Tunisie de demain et coïncidé avec le parachèvement de l'accord de partenariat avec l'Union européenne, couronnant une période de réformes profondes ayant permis d'asseoir les fondements de l'économie nationale et de progresser dans la mise à niveau du tissu industriel, du développement de l'infrastructure de base et de la consolidation de la libéralisation financière externe.
L'année 2007 a également constitué l'amorce d'une étape déterminante dans le processus de développement du pays en vue de renforcer les acquis et d'accélérer le rythme de la croissance, ainsi que dans la mise en œuvre des mécanismes et programmes permettant d'atteindre les objectifs fixés pour la prochaine décennie, à savoir le doublement du revenu par habitant et la réduction significative du taux de chômage.
Notre économie est parvenue à réaliser en 2007 un taux de croissance de 6,3% en termes réels contre 5,5% en 2006, tout en préservant les équilibres financiers intérieurs et extérieurs ; ce qui a permis d'améliorer le revenu par habitant pour atteindre environ 4.400 dinars et de consolider les acquis sociaux.
Ces résultats ont été atteints grâce au dynamisme du secteur extérieur et à la bonne tenue de l'investissement qui a crû de 12,9% à prix courants portant ainsi son taux à 24,4% du PIB suite, notamment, à la consolidation de la contribution du secteur privé qui a atteint environ 60% de l'investissement global, et à la poursuite du dynamisme de l'investissement direct étranger.
La progression de l'investissement a eu des retombées positives sur l'emploi, avec des créations de nouveaux postes de travail qui ont atteint, selon les estimations du Budget économique, 80 mille postes contre près de 77 mille en 2006.
Ces performances reflètent l'efficacité des politiques économiques suivies et les capacités de l'économie nationale à s'adapter aux variations de l'environnement international grâce aux réformes structurelles qui ont couvert les différents secteurs; ce qui a permis de consolider la position de la Tunisie auprès des institutions financières internationales et de consacrer le grade d'investissement décerné par les agences de notation. En particulier, l'année 2007 a vu l'accession de notre pays au grade « A » décerné par l'agence japonaise « R & I ».
Au niveau des paiements extérieurs, les échanges commerciaux ont porté en 2007 la marque de l'accélération du rythme des exportations qui a concerné, en particulier, les produits énergétiques, le textile et habillement et les industries mécaniques et électriques. Toutefois, la poursuite de l'augmentation des importations, sous l'effet de la flambée des prix mondiaux de la plupart des produits de base, a alimenté les pressions sur le déficit commercial.
Malgré ces évolutions, le déficit des paiements courants s'est limité à 2,6% du PIB grâce à l'augmentation des recettes touristiques en devises et des transferts des tunisiens résidant
à l'étranger de 8,9% et 9,4%, respectivement. La progression des investissements directs étrangers a également permis, outre la couverture du déficit courant, de consolider le niveau des avoirs nets en devises qui ont atteint 9.582 MDT ou l'équivalent de 141 jours d'importation, à la fin de l'année 2007.
Pour leur part, les indicateurs de la dette extérieure ont connu une amélioration, suite à l'utilisation d'une partie des recettes de privatisation pour le remboursement par anticipation d'emprunts extérieurs à coût élevé. Aussi, le taux d'endettement extérieur s'est-il contracté d'environ 3 points de pourcentage pour revenir à 44% du RNDB. De même, le coefficient du service de la dette est revenu à 11,5% en 2007 contre 16,4% l'an passé.
Sur un autre plan et concernant l'évolution des prix à la consommation familiale, le taux d'inflation a baissé revenant de
4,5% en 2006 à 3,1% en 2007, grâce notamment, à la poursuite d'une politique monétaire adaptée et prudente axée sur la mise en œuvre des mécanismes de marché pour réguler la liquidité, outre la poursuite des efforts de rationalisation des crédits à la consommation. La poursuite de la maîtrise de la hausse des prix a permis d'améliorer le pouvoir d'achat des salariés de 1,6% en 2007 compte tenu de la hausse des salaires de 4,8% contre une hausse des prix de 3,1% ; ce qui a contribué à renforcer les acquis enregistrés durant la période des négociations sociales 2005-2007, reflétés par la progression du pouvoir d'achat des salariés de 2% en moyenne par an.
En matière de finances publiques, les recettes fiscales ont progressé, en 2007, de 12,4% contre une hausse de 8,6% pour les dépenses et ce, en rapport avec l'affermissement de l'activité économique et les effets positifs des réformes introduites dans le domaine de la politique fiscale. Ainsi, le déficit budgétaire s'est stabilisé au niveau de 3% du PIB.
Monsieur le Président,
Le bilan globalement favorable de l'année 2007 sur le plan du développement ne saurait occulter la survenance au cours de la deuxième moitié de l'année de la crise financière mondiale. Dans ce contexte, la préservation des équilibres financiers constitue plus que jamais l'une des principales conditions pour réaliser les objectifs de développement dans un cadre macroéconomique harmonieux. Ceci requiert la poursuite de la consolidation des exportations et de la mobilisation de l'épargne ainsi que le renforcement des ressources budgétaires et la réduction de la dette publique. Aussi et compte tenu de l'accélération des charges au titre de la compensation des produits alimentaires et des carburants qui pourraient atteindre des niveaux sans précédent durant l'année 2008, les programmes d'économie d'énergie et de rationalisation de la consommation devraient se poursuivre et se renforcer, d'autant que la tendance à la hausse des prix mondiaux des produits de base est devenue structurelle.
Dans ce contexte, le système bancaire continuera à prodiguer son appui aux différents mécanismes et programmes mis en place par l'Etat afin de faire face aux défis de la conjoncture économique mondiale et les pressions qu'elle exerce sur les équilibres intérieurs et extérieurs. C'est dans ce sillage que s'inscrit la charte sur la maîtrise de l'énergie, signée entre le Ministère de l'industrie, de l'énergie et des petites et moyennes entreprises, l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers et l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie dans le domaine du financement. Outre la communication à grande échelle sur le rôle du Fonds national pour la maîtrise de l'énergie, cette charte contribuera à mobiliser les ressources provenant des instances internationales et à promouvoir les mécanismes de financement idoines pour encourager l'investissement dans ce domaine. Le secteur bancaire veillera également à prendre en considération le facteur d'économie d'énergie dans l'étude des financements des projets dans les différents secteurs. Les efforts tendant à la maîtrise des crédits à la consommation engagés depuis 2006 et qui ont permis d'en infléchir la tendance en 2007 seront par ailleurs poursuivis et renforcés.
Monsieur le Président,
La réalisation des objectifs que vous avez tracés pour la prochaine étape, notamment l'amélioration du revenu par habitant et la réduction sensible du taux de chômage, requiert le renforcement du processus de développement et la consolidation de la capacité de l'économie nationale à accélérer le rythme de la croissance pour répondre à la demande additionnelle d'emplois et à l'évolution de sa structure avec, notamment, l'augmentation de celles des diplômés de l'enseignement supérieur.
Dans ce contexte, l'investissement demeure le levier essentiel de la croissance et, de ce fait, le principal outil dont l'efficacité devrait être renforcée, au cours de la prochaine étape , pour concrétiser les objectifs fixés aussi bien sur le plan quantitatif, par l'accroissement des capacités globales de production, que sur le plan qualitatif moyennant l'orientation de l'investissement vers les secteurs à haute valeur ajoutée et les activités à haut niveau de savoir dont le développement constitue un choix stratégique .La promotion de l'investissement étranger nécessite, pour sa part, la poursuite de l'amélioration du climat des affaires et davantage de libéralisation du secteur des services; ce qui exige la mise à niveau de ce secteur à l'instar de celui de l'industrie. A cet effet, le secteur bancaire continuera à fournir le soutien utile grâce à son réseau de relations et de correspondants étrangers.
Parallèlement, l'accélération du rythme de l'investissement privé exige la poursuite d'une politique active visant, outre l'amélioration continue du climat des affaires, l'assouplissement
des procédures de création des projets, à travers une meilleure coordination entre les différents intervenants dans le processus de création des entreprises et d'octroi des avantages prévus par le code d'incitations à l'investissement. L'optimisation du rôle des organismes d'appui permettrait, également, un meilleur encadrement des promoteurs dans la concrétisation de leurs projets.
A cet égard, la promulgation de la loi sur l'initiative économique constitue une avancée décisive sur la voie de la libéralisation des investissements et l'allègement des procédures de création et de gestion des entreprises, ouvrant de nouveaux horizons aux promoteurs en vue de relancer l'activité économique. Une impulsion forte pour la réalisation de
ces objectifs sera donnée par les mesures que vous avez ordonnées le 3 juillet 2008 concernant la politique de l'emploi, la création et le financement des projets et la mise à niveau des ressources humaines notamment dans les gouvernorats prioritaires ainsi que le renforcement du rôle des structures d'appui et d'encadrement des entreprises.
Dans ce cadre, le secteur bancaire veillera à développer ses compétences dans le domaine de l'évaluation de la rentabilité des projets, de l'appréciation des risques en vue de fournir les financements adaptés aux spécificités de la nouvelle génération de projets notamment dans les domaines de la recherche, des technologies et des activités innovantes, d'autant que la communauté bancaire a déjà pris l'initiative de mettre en place la charte du financement de la petite et moyenne entreprise afin d'alléger les procédures de financement des projets, coordonner davantage ses interventions et consolider sa capacité à évaluer les projets, surtout dans les domaines novateurs et à attirer les investissements productifs.
En outre, tout devra être mis en œuvre pour réunir les conditions nécessaires à l'intégration des petites et moyennes entreprises dans les activités de sous-traitance liées aux grands projets et notamment la promotion de leur compétitivité et l'amélioration de la qualité des prestations fournies et ce, à travers la mise en place des programmes de formation et d'apprentissage dans les spécialités demandées.
Par ailleurs, une stratégie nationale devrait être mise en œuvre en vue de promouvoir l'externalisation des services, notamment dans les secteurs innovants, à l'instar des secteurs financier et des assurances. A cet effet, les objectifs sectoriels et les moyens susceptibles de les atteindre devraient être définis.
S'inscrivant dans le cadre de la stratégie adoptée pour la promotion de l'initiative privée et la création de projets, les efforts déployés pour la consolidation de l'investissement dans les régions, notamment les zones intérieures, ont été poursuivis en 2007 en vue de mettre en valeur les avantages comparatifs qu'elles offrent à la faveur du développement enregistré au niveau de l'infrastructure de base.
Dans ce contexte, les journées de promotion de l'investissement dans les régions, organisées sous votre initiative, dans les différents gouvernorats du pays, ont permis de donner un nouvel élan à l'investissement et la création de projets, grâce à la conjugaison des efforts des différents intervenants, en l'occurrence les établissements de crédit, les sociétés d'investissement et les organismes d'appui. L'évaluation des résultats révèle que 57% des projets issus de ces manifestations sont entrés dans la phase de production, moins d'une année, en moyenne, à partir de la date de l'organisation de ces journées.
Aussi, et en vue de promouvoir cet outil et de l'adapter aux objectifs à l'échelle nationale, il serait opportun de prévoir l'organisation de journées spécifiques visant la relance de l'investissement dans les secteurs innovants et prometteurs à fort potentiel d'emploi des diplômés de l'enseignement supérieur. Pour sa part, le secteur bancaire s'emploiera à contribuer à la réussite de ces rencontres à travers l'accompagnement et l'orientation des promoteurs dans les différentes phases de réalisation de leurs projets.
En vue d'attirer davantage les investissements dans les régions intérieures, les efforts devraient être poursuivis afin d'une part, d'aménager davantage de zones et de locaux industriels et d'autre part, de mettre en œuvre des programmes de formation spécifiques et de mise à niveau des ressources humaines pour répondre aux besoins notamment des centres d'appel, des services à distance et de certaines industries manufacturières. Le secteur bancaire soutiendra cette évolution chaque fois que la rentabilité est assurée. De même, les actions de promotion des régions et l'identification des opportunités d'investissements qu'elles offrent devraient se poursuivre selon une stratégie sectorielle visant les secteurs à forte capacité d'emploi et de transfert de technologie avec le concours des banques d'affaires et de bureaux d'études disposant du savoir-faire nécessaire en la matière.
Monsieur le Président
Le processus des réformes économiques et financières est entré avec le démarrage du XIème Plan de développement dans une étape décisive dans la concrétisation des composantes de
votre programme pour la Tunisie de demain relatives à la politique monétaire et l'amélioration de son efficacité à travers la progression vers la stratégie de ciblage de la stabilité des prix, ainsi qu'à la modernisation du système bancaire, la consolidation de ses assises financières et l'amélioration de la qualité de ses services.
Dans ce cadre, la Banque centrale a continué, en 2007, à adapter sa politique monétaire à l'évolution des variables macroéconomiques à travers la recherche d'une plus grande cohérence entre l'évolution des indicateurs monétaires, d'une part, et les indicateurs du secteur productif, de la balance des paiements et des finances publiques, d'autre part. Ainsi et afin de conférer au taux d'intérêt en tant qu'instrument privilégié dans la conduite de la politique monétaire, suffisamment d'efficacité et de dynamisme, la Banque centrale a continué à promouvoir les opérations d'open-market dans ces interventions en vue de réguler la liquidité sur le marché monétaire.
Aussi, la politique monétaire poursuivie, en 2007, a-t-elle contribué à assurer la stabilité des prix à travers la gestion dynamique de la situation de surliquidité ayant caractérisé le marché monétaire, en particulier, durant le deuxième semestre
de l'année à la faveur notamment du relèvement du taux de la réserve obligatoire, porté en 2007 de 3,5% à 5%.
Parallèlement, les réformes qui se sont succédées pour la restructuration du secteur bancaire et l'amélioration de la qualité de ses prestations ont permis de consolider son rôle central dans l'économie du pays. Aussi, la phase actuelle constitue-t-elle un tournant important dans l'évolution de l'activité de ce secteur, appelé à concilier entre les objectifs de financement de l'investissement et de promotion de la qualité des prestations fournies et le devoir de consolider ses assises financières et d'améliorer la qualité de son portefeuille. A cet effet, le système bancaire s'est résolument inscrit dans les orientations visant le renforcement de sa situation financière et la concrétisation des réformes visant à promouvoir son activité et à améliorer ses performances.
L'année écoulée a connu une intensification de l'effort des banques dans la mobilisation de l'épargne et le financement de l'économie. En effet, l'encours des dépôts s'est accru de 13,7% pour dépasser 25 milliards de dinars. De même, l'encours des concours à l'économie a augmenté de 9,7%.
Dans ce cadre, le secteur bancaire a continué d'assurer son rôle principal dans le financement des investissements en approuvant 2.565 demandes de financement, en 2007, pour une enveloppe de crédits dépassant 2,2 milliards de dinars, soit plus que deux tiers des demandes de financement.
L'élargissement du réseau des agences bancaires reflète une nette évolution de l'activité du secteur bancaire. Ce réseau a connu, en effet, l'entrée en activité de 200 nouvelles agences durant les dernières années pour atteindre 1.060 représentations, soit l'équivalent d'une agence pour moins de dix mille habitants contre une pour 11,6 mille habitants en 2001. Le nombre de comptes bancaire a, également, continué de croître pour s'élever à plus que 5 millions de comptes, soit l'équivalent d'un compte pour deux habitants, constituant, ainsi, un taux de bancarisation comparable aux niveaux observés dans les pays développés.
Sur un autre plan, l'année 2007 a connu la poursuite de l'amélioration des indicateurs du portefeuille des crédits et des assises financières du secteur. La part des crédits classés est revenue, ainsi, à 17,6% contre 19,3% en 2006 et le taux de couverture desdits crédits par les provisions a été consolidé de plus de 4,2 points de pourcentage pour atteindre 53,2%. Ainsi, le secteur bancaire progresse vers la concrétisation des objectifs de réduction du taux des créances classées au niveau de 15% en 2009 et de 12% en 2011.
Constituant l'un des piliers stratégiques pour la modernisation du système bancaire, les réformes visant l'amélioration de la qualité des services, ont été poursuivies en 2007 avec, notamment, le démarrage de l'activité de l'observatoire des services bancaires en tant que pourvoyeur d'informations pratiques et actuelles sur les opérations bancaires et les conditions comparées de banque et vecteur de diffusion de la culture bancaire auprès des opérateurs économiques et du public.
L'année 2007 a connu, également, le démarrage effectif de la fonction de médiateur bancaire en tant qu'institution consacrant le mode amiable dans la résolution des litiges qui pourraient naître entre l'établissement bancaire et le client et les valeurs citoyennes du métier de la banque.
Dans le domaine de la monétique, l'évolution à un rythme rapide est perceptible à travers l'accroissement du nombre de cartes bancaires et d'opérations de retraits et de paiements ainsi que la diversification des services et l'avancement des grands projets à l'instar de la généralisation de la carte à puce et l'adoption d'un réseau de communication privé.
Par ailleurs et au plan de la promotion du contact direct
entre l'établissement bancaire et le citoyen, le premier salon des services bancaires et de la monétique et les journées ouvertes organisées en 2007 ont permis d'approfondir le dialogue entre les professionnels et les clients sur les voies et moyens à même de développer l'activité du secteur et d'améliorer la qualité de ses services.
Concernant la progression dans l'exécution du programme de restructuration du secteur bancaire, le mois de janvier 2008 a été marqué par la privatisation de la Banque tuniso-koweïtienne par la cession de 60% de son capital. S'inscrivant dans le sillage de l'orientation tendant à créer des institutions bancaires de grande taille et capables de soutenir la concurrence étrangère, les préparatifs se poursuivent en vue de la fusion des banques mixtes tuniso-libyennes pour créer un pôle bancaire disposant de capacités financières importantes, à la mesure des aspirations des deux pays.
Ces réalisations soulignent le progrès accompli par le système bancaire au cours des dernières années tant au niveau des indicateurs de solidité financière que de la qualité du portefeuille des créances comme de ses prestations. Aussi, l'institution bancaire est-elle devenue désormais plus citoyenne
et plus proche des préoccupations de la clientèle.
Toutefois, les mutations de l'environnement international et l'évolution de l'industrie bancaire dans le monde place le secteur bancaire devant l'obligation de renforcer ses capacités à maîtriser les risques et de moderniser ses modes de gouvernance. Dans ce contexte, le passage aux nouvelles exigences de l'accord Bâle II présente un nouveau défi que les établissements de crédits se doivent de relever, à travers notamment la modernisation de leurs systèmes d'information et le renforcement des fonctions de contrôle interne. A ce titre, les travaux du comité stratégique, mis en place suivant vos directives, sous l'égide de la Banque Centrale sont au stade de la finalisation ; les objectifs de la prochaine étape ainsi que la stratégie et le calendrier de passage aux nouvelles normes sont déjà définis.
Monsieur le président,
Les réformes dans le domaine bancaire et financier s'inscrivent dans le cadre de votre action permanente visant à hisser la Tunisie au rang de place financière et de services à l'échelle régionale, à même de fournir les meilleures prestations et d'attirer davantage de capitaux stables destinés au financement de l'économie, outre la consolidation de la participation du secteur des services financiers dans l'effort du développement et dans la création accrue d'emplois au profit des diplômés de l'enseignement supérieur. Le démarrage des premiers grands projets, tant dans le cadre de concessions que du partenariat avec des groupes en provenance de pays frères et amis, ainsi que les derniers préparatifs pour le lancement des travaux du port financier dans la banlieue nord de la capitale, représentent un jalon important sur la voie de la réalisation de ces objectifs.
Accompagnant ces orientations et œuvrant à franchir de nouvelles étapes sur la voie de la libéralisation totale du dinar et la consolidation de l'intégration de l'économie nationale dans son environnement régional et international, le démarrage l'année écoulée du programme triennal 20072009, ambitionne de soutenir le processus de libéralisation du compte capital, de développer le marché de change domestique, de diversifier les instruments de gestion des avoirs en devises et d'élargir la gamme des comptes en devises et en dinar convertible.
Ces réformes entrent dans le cadre de la stratégie visant l'amélioration du climat des affaires et l'allègement des procédures, afin de permettre à l'entreprise tunisienne de saisir les opportunités, de préserver et de renforcer sa part dans les marchés étrangers, d'une part, et d'accélérer le rythme de l'investissement étranger et attirer les ressources nécessaires pour relancer l'investissement privé, d'autre part. Il s'agit, plus globalement, d'aller de l'avant pour arrimer l'économie nationale à la sphère internationale tout en veillant au renforcement des mécanismes de prévention des risques inhérents à l'intégration dans les marchés financiers internationaux.
Les dernières années ont connu des avancées successives de libéralisation du change couvrant l'ensemble des opérations commerciales et financières et consacrant dans les faits la liberté des transactions économiques et financières avec l'étranger, qui profite aux entreprises comme aux particuliers, aussi bien résidents que non-résidents. Dans ce contexte, les travaux se poursuivent pour préparer le nouveau code de change dont la promulgation constituera le couronnement du processus de libéralisation entamé depuis plusieurs années et l'intégration effective de l'économie nationale dans son environnement régional et international. Parallèlement aux dernières mesures de libéralisation introduites sur la réglementation de change et afin de consolider son rôle dans la réalisation des objectifs au niveau de l'amélioration de la compétitivité de l'entreprise et de la promotion des exportations, il incombe aux banques de renforcer leurs capacités à diversifier leurs services en développant la fonction de gestion des risques, notamment ceux relatifs aux opérations de change et de financement extérieur et ce, par la mise à la disposition des entreprises des mécanismes permettant la maîtrise de ces risques.
Monsieur le Président,
Les performances que notre pays a pu réaliser en 2007, notamment au niveau de l'accélération du rythme de la croissance et l'amélioration du revenu par habitant reflètent les efforts importants déployés tout au long des dernières années dans le cadre de l'exécution du programme d'avenir pour la Tunisie de demain que vous avez tracé pour renforcer les bases de l'économie nationale, la moderniser, consolider sa compétitivité et assurer son intégration à l'économie mondiale. Cependant, l'ampleur des pressions que connaît la conjoncture
internationale depuis l'été 2007 et dont aucun pays n'est à l'abri, surtout que la plupart des indicateurs privilégient l'hypothèse de la poursuite de l'ascension des prix des produits de base sur les marchés internationaux et la continuation des pressions sur l'économie mondiale, nécessite plus de vigilance et le déploiement de tous les efforts pour réaliser les objectifs visés durant cette étape décisive. Cela exige la contribution de toutes les composantes de la collectivité nationale, l'optimisation de l'exploitation des capacités existantes dans tous les secteurs, l'amélioration de la production, la compression des coûts et le renforcement de la compétitivité de l'économie, de manière à réunir les facteurs de stabilité monétaire et financière et préserver les équilibres financiers, condition sine qua none pour une croissance économique saine et durable.
Notre pays, qui a réussi par le passé à relever des défis non moins importants, est capable de mobiliser toutes ses énergies, d'assurer l'allocation optimale de ses ressources et de poursuivre, ainsi, avec succès l'œuvre de développement que vous avez engagée depuis l'avènement du 7 novembre 1987.


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