Les Journées de l'Entreprises 2008, dans leur 23ème édition, contrairement aux sessions précédentes, se tiendront les 27 et 28 novembre, célébration le 29, du 50ème anniversaire de la Banque centrale de Tunisie (BCT) oblige ! Quelques 800 participants se réuniront autour d'une question cruciale pour la région, qui est la nôtre, "L'entreprise et L'Union Pour la Méditerranée : Approches pour un avenir commun". Placée sous le haut patronage du Président de la République, et inaugurée, comme d'habitude, par le Premier Ministre, M. Mohamed Ghannouchi, ces journées s'annoncent passionnantes. Il faut dire d'emblée que les organisateurs ont opté pour des débats dans, le genre "journalistique", des grandes émissions à l'européenne. Ce ne sont pas les nouveautés qui manqueront cette année du côté des Journées de l'Entreprises. D'abord, elles changent de dates et se tiendront les 27 et 28 novembre, soit un jeudi et un vendredi, au lieu d'un habituel vendredi et samedi. Ensuite, elles changent de forme. Plus question d'accorder un temps large, pendant les panels, aux discours et aux présentations, longs, ennuyeux parfois et difficile à suivre en intégralité. Pour cette 23ème session, le comité d'organisation, présidé par Roger Bismuth, PDG de CSC Tunisie, a opté pour une formule jugée plus dynamique et plus attrayante : des débats télévisés, à l'européenne, avec un journaliste qui assurera le rôle de "modérateur". C'est lui qui posera toutes les questions, dirigera les débats et conduira les réflexions. Aux intervenants d'apporter alors les éléments de réponses. L'IACE a invité de grands noms de la presse française pour assurer la modération. Il s'agit d'Olivier Mazerolle, Chroniquer judiciaire, animateur de BFM TV et présentateur de journal télévisé, et Mme Zeina El Tibi, Présidente d'AFACOM, et journaliste spécialisée des questions relatives à la diversité culturelle et au dialogue des civilisations. Force est de reconnaître que le jeu en vaut bien la chandelle. Le thème est assez nouveau, et le concept est en cours de construction. Un thème occupe toujours, contrairement aux apparences, les devants de la scène. La crise financière et économique internationale n'a pas réussi, en tous cas, jusque-là, à le mettre en veilleuse. L'IACE a en fait choisi pour thème, conformément à la volonté de ses membres et des participants à la dernière session : "L'entreprise et l'Union Pour la Méditerranée : Approches pour un nouvel avenir". Le choix est établi sur la base d'un sondage auprès des participants aux 22èmes journées de l'entreprise 2007. Ce sondage en dit quand même long. Il confirme que les opérateurs économiques de la région méditerranéenne ont leur mot à dire dans cette nouvelle construction méditerranéenne qui commence à voir le jour. A la différence du processus de Barcelone, les hommes d'affaires refusent de se contenter du rôle de "spectateurs" et expriment par là, leur volonté de prendre une part active dans la construction de l'UPM, qui est d'abord et avant tout, une union de Projets. Mais pourquoi se focaliser sur l'UPM au moment où le monde subit les impacts d'une crie financière et économique qui ralentirait, sans aucun doute, la croissance et génèrera une baisse de la demande mondiale ? Il aurait été judicieux, se diront certains, que la crise ait la priorité. Elle est plus d'actualité qu'une Union Pour la Méditerranée qui cherche encore à éclaircir ses repères, sa vision et à mettre en uvre concrètement ses structures, leur mode de fonctionnement ? C'est n'est peut-être pas le moment certes, mais Chékib Nouira , Président de l'IACE affirme que « la forte participation à la 23ème session des journées de l'entreprise, le nombre des inscrits, aujourd'hui, 650, celui des personnalités qui ont répondu à l'invitation, ainsi que le nombre des pays qui y prendront part, cette année, et qui s'élève à 29, un record pour la manifestation, confirme que la problématique de la crise financière et économique n'a pas mis le dossier de l'UPM aux oubliettes et encore moins en stand by. Car, l'initiative du Président Sarkozy, fortement soutenue par le Chef de l'Etat propose une Union des projets qui, conduira, au moins on l'espère et on y croit, à l'intégration de la Méditerranée ». Et M. Nouira d'ajouter : « La région est restée en retrait par rapport à d'autres dans le monde. En effet, au moment où, l'Amérique latine, celle du Nord ainsi que l'Asie ont trouvé la voie de l'intégration économique. La Méditerranée, pourtant la plus ancienne région n'a pas, aujourd'hui encore, trouvé son chemin. Et cette situation ne peut plus durer ». En tous les cas, pour Chékib Nouira, la cellule de l'UPM à l'Elysée travaille sans relâche, pour finaliser l'UPM et pour défendre le projet dont la locomotive principale est la France et la Tunisie. Dans ce grand projet qui entend unir la Méditerranée, les hommes d'affaires et les opérateurs économiques tiennent à avoir leur place certes, mais aussi leur mot à dire. Ils sont, en effet, un maillon indispensable de la chaîne. La finalité des 23èmes journées de l'entreprises est de tenter d'apporter des éléments de réponse à une question cruciale : « Quel avenir pour la proposition française relative à la création d'une Union Pour la Méditerranée ? ». Une réponse qui sera apportée à travers cinq panels. D'abord, un panel introductif : « L'Union Pour la Méditerranée : Cadre et Approches ». Ce panel sera modéré par le journaliste français Olivier Mazerolle qui aura autour de lui des intervenants dont MM. Sid Ahmed Ghozali, Ancien Premier ministre algérien ; Andrea Amato, Président de l'Institut méditerranéen ; Omar Kabbaj, conseiller du Roi marocain, et Philipe de Fontaine Vive Curtaz, vice-Président de la Banque Européenne d'Investissement (BEI). Le second panel, modéré par le même Mazerolle, se penchera sur « les défis pour le projet de l'UMP », avec pour intervenants entre autres, le Dr. Abdul Rahman El Attar, Président de Attar Group (Syrie), Néji Baccouche, professeur de droit à la faculté de Sfax ; Joao Jose Coreia Gomes Esteves, vice-Président AIP-CE ans CIP Le 3ème panel abordera la question épineuse de la promotion de l'Investissement et de la coopération dans l'UPM. Modéré par Moncef Cheikhrouhou, professeur universitaire à l'IHEC Paris, Mme Leila Sbiti, présidente de ANIMA Invest Network, Paul Tholly, Directeur associé de SIGEFI Private Equity, Slim Zghal Directeur Général Altea Packaging, et Jean louis Reiffers, Président du Conseil scientifique de l'Institut de la Méditerranée, apporteront leur opinion, leur avis et leurs approches en matière de promotion des Investissements qui demeure quand même le moteur de la croissance. Le 4ème panel s'attaque à un thème non moins important, notamment au niveau du regard que porte la Méditerranée du Nord sur ses voisins du Sud : « Formation, emploi et migration : défis et objectifs de l'UPM ». On n'oubliera pas au passage de rappeler que les Méditerranéens du Nord et ceux du Sud ressentent le danger de l'immigration clandestine. Autour de Mme Zeina El Tibi, présidente d'FACOM et journaliste, des intervenants à l'instar de Hédi Djilani, Président de l'UTICA ; Samail Hamdani, ancien Premier ministre algérien, Moncer Rouissi, Président du Comité Supérieur des Droits de l'Homme et du Comité d'Organisation de la Consultation Nationale sur l'Emploi, ainsi que Peter Shatzer, représentant de la région de la Méditerranée de l'Organisation Internationale pour la Migration, interviendront autour de la question, qui pose, aujourd'hui des problèmes et qui incite à préparer le terrain parce que, comme le souligne M. Nouira, à l'horizon 2030, le Sud de la méditerranée, aujourd'hui, fournisseur de main d'uvre et de matière première serait, le premier fournisseur de la première matière la plus importante : les ressources humaines. D'où l'impératif d'investir dans la formation, l'enseignement et la préparation des compétences, tout en militant en faveur d'une reconnaissance des diplômes et des compétences pour que nos jeunes puissent travailler dans la légalité, en Méditerranée du Nord, qui manquera de ressources humaines ». Enfin les participants aux 23èmes journées de l'entreprise consacreront le dernier panel, le 5ème, à la « Recherche et le Développement dans l'UPM : Sources de croissance et d'intégration ». Ce panel réunira, entre autres, Ronald J. Pohoryles, Président d'ICCR, Autriche, Réda Hamiani, Président du Forum des Chefs d'Entreprises, Jean Pol Poncelet, Directeur développement durable et progrès continu, AREVA et Mme Salwa Samaoui Karoui, Directrice Générale de Microsoft Tunisie. L'ensemble de panels seront rehaussés de la présence des membres du Gouvernement, qui apporteront leur contribution en concluant les débats. Aussi, les 23èmes journées de l'entreprise enregistreront-ils la participation de Mohamed Nouri Jouini, Afif Chelbi et Slim Tlatli, respectivement, ministre du Développement et de la Coopération internationale, de l'Industrie, de l'Energie et des PME et de l'Emploi et l'Insertion professionnelle des jeunes. Evidemment les journées se tiendront sous l'il vigilant des habitués et des incontournables de la rencontre avec à leur tête Jean Pierre Raffarin, ancien Premier ministre Français. On notera au passage que les 23ème journées de l'entreprise verront la présence de 29 pays, dont certains, pour la première fois. Il s'agit notamment du Monténégro, de la Grèce, de la Slovénie, du Togo, du Burkina-faso, de la Mauritanie Au regard du nombre des participants qui avoisinerait les 800, peut-être plus, les 23èmes journées de l'entreprise s'annoncent très passionnantes.
