Les institutions gouvernementales de promotion des Investissements Directs Etrangers (IDE), dans environ 70% des pays du monde, ratent des opportunités d'investissement et de création d'emplois. L'origine de cet "échec", n'est autre que leur incapacité à fournir, en temps rapide, réel et efficace, l'information exacte aux investisseurs potentiels. Cette réalité vient d'être révélée lundi 11 mai 2009 à Washington par le dernier rapport de l'IFC, membre du groupe de la Banque mondiale. Est-ce le cas des institutions tunisiennes spécialisées, notamment la FIPA et le CEPEX ? Intitulé « Global Investment Promotion Benchmarking 2009 », le rapport a étudié les capacités et le potentiel des agences gouvernementales de promotion de leur pays pour drainer des investisseurs potentiels. En effet, le rapport a évalué le potentiel d'institutions de promotion dans 181 pays en étudiant le degré de leur influence sur la décision de l'investisseur de choisir tel ou tel site d'affaires. L'évaluation des capacités des agences gouvernementales, chargées de la promotion des investissements extérieurs, a été basée l'évaluation de la réaction desdites institutions, à deux projets éventuels concernant l'élargissement des activités de deux entreprises, l'une opérant dans l'industrie des boissons, l'autre dans les réseaux informatiques, dans le monde. Et, au regard du rapport de l'IFC, seules 10 pays, sur un total de 181, ont réagi comme il se doit, dans une tentative d'attirer les deux entreprises, dans leur site d'affaires. Mme Cecilia Sager, directrice des services de conseils à l'environnement des affaires, au sein de la Banque mondiale, a affirmé clairement, que lorsque l'information est difficile à obtenir dans un pays, l'investisseur s'orientera vers un autre, où il lui serait plus aisé de réaliser au plus vite, son projet. Elle a, par ailleurs, ajouté qu'à la lumière du ralentissement de la croissance mondiale, l'Investissement Direct Etranger constitue un excellent moteur de croissance et de services. Or, attirer les IDE et convaincre les opérateurs de choisir un site d'affaires exige un grand professionnalisme, et une grande facilité notamment au niveau d'une information efficace, désormais peu performant dans la plupart des pays du monde. Le rapport a démontré que le professionnalisme et la facilitation de l'accès à l'information, finit toujours par payer. A ce titre, il donne l'exemple de la société "Sitel", leader en affaires et en "outsourcing". Celle-ci a contacté "PRONicaragua", dans le cadre de la recherche d'un site d'affaires pour implantation. Elle a demandé les infirmations concernant l'investissement dans un projet d'un montant de 5 MD, et qui devraient créer 1000 postes d'emplois. "PRONicaragua" a non seulement répondu rapidement mais avec une précision telle que l'investisseur "Sitel" a opté pour le Nicaragua et y a créé son projet. Au regard du rapport « Global Investment Promotion Benchmarking 2009 », c'est l'Agence Autrichienne d'affaires (Austrian Business Agency) qui occupe la tête du peloton mondial des agences "professionnelles". Par contre, les pays à revenus moyens ont certes enregistré quelques avancées en matière de concurrence pour drainer les IDE mobiles, à l'instar du Brésil, du Botswana, de la Colombie, de la Lithuanie, et de la Turquie. Quant aux pays, à faibles revenus, à l'instar du Honduras et du Sri Lanka, ils assurent des facilités considérables. Ce qui témoigne, selon le rapport de l'IFC, que le revenu du pays n'est pas lié à la performance. S'agissant de la Tunisie, il est vrai qu'une baisse a été constatée au premier trimestre 2009. Cette contre performance est due essentiellement à la crise économique mondiale et à la récession qui sévit dans les pays européens, partenaires économiques de la Tunisie. Malgré la conjoncture internationale difficile et le ralentissement de la croissance mondiale, les IDE ont atteint, jusqu'à fin mars 2009, 408,6 MD dont 401,2 MD d'investissements directs et 7,4 MD en portefeuille. Au cours des cinq premiers mois de l'année 2008, le site tunisien des affaires a drainé quelque 940 MD d'IDE L'objectif fixé par la l'agence de promotion des investissements extérieurs (FIPA) pour l'année 2009, est de réaliser 2000 MD d'IDE. Ce chiffre semble raisonnable, selon la FIPA, à la lumière de la crise économique mondiale et sachant qu'aucun retard n'a été enregistré dans la réalisation des grands projets programmés en Tunisie. La tendance des intentions d'investir en Tunisie, en hausse de 19,6% au premier trimestre 2009, permet de penser que l'objectif sera atteint. La FIPA et le Centre de promotion des exportations (CEPEX) ne chôment pas. Ils multiplient les actions en vue d'atténuer les répercussions de la crise, voire tirer profit des opportunités qu'offre la conjoncture pour promouvoir le site Tunisie et attirer davantage d'investisseurs. En plus des missions qu'il organise à l'étranger, le CEPEX tient, aujourd'hui mercredi 13 mai à la Maison de l'exportateur, en collaboration avec la CNUCED, un séminaire d'information sur "Le Tunis Trade Point : Portail d'accès aux réseaux mondiaux d'information commerciale". Le Forum de Carthage sur l'investissement est un rendez-vous annuel que la FIPA prépare avec soin et qui sera organisé les 24 et 25 juin 2009. « Cette 11ème édition souligne la maturité de cette manifestation qui est devenue l'évènement phare de la rive sud de la Méditerranée en matière d'investissement international », souligne l'annonce de présentation figurant sur le site de l'agence. Il est à noter que le rapport Global Investment Promotion Benchmarking 2009 est le deuxième du genre, élaboré par le Groupe de la Banque mondiale, dans le cadre d'une série de rapports tendant à évaluer la performance des agences gouvernementales de promotion des investissements directs étrangers. Un rapport qui utilise une méthodologie mise au point par l'agence Internationale de Garantie des IDE. Insaf. B.