L'Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (ATUGE) a organisé mardi 15 décembre 2009, un déjeuner-débat sur le thème "THINK TUNISIA ? L'image de l'industrie tunisienne à l'étranger". Animée par Sami Zaoui, président de l'ATUGE et dont les principaux intervenants étaient Mongia Khemiri, directeur général de la FIPA et Mohamed Ben Abdallah, directeur général de l'API, cette rencontre a cherché de brosser un état de lieux de l'image d'une "Tunisie Industrielle". Booster l'image de la Tunisie est la seule question qui vaille. Qu'en pensent les autres de la Tunisie ? Une question qui s'avère trop triviale mais délicate également. Pour apporter des éléments de réponse à cette question, Mohamed Ben Abdallah a mis en exergue les avancées réalisées par l'économie tunisienne sur la voie d'une industrialisation poussée, planifiée et volontariste. Le bilan des différentes réalisations du secteur au cours des deux dernières décades montre une aptitude remarquable à s'ancrer davantage dans son environnement le plus proche et grignoter de nouveaux parts de marché, notamment sur celui européen. Outre les réformes et mesures prises par les autorités publiques, qui ont révolutionné le secteur industriel, la Tunisie a nettement diversifié sa trame industrielle, par la création des PME /PMI, l'assainissement du climat d'affaires et surtout, en se dotant d'une législation avant-gardiste. En témoigne le nombre croissant des investisseurs qui ont choisi de s'implanter en Tunisie, en pleine crise, montrant ainsi leur confiance dans son environnement d'affaires. Répondant à une question posée par M. Zaoui sur la pertinence de drainer les investissements en matière de composantes automobiles, qui demeurent des industries à faible valeur ajoutée et la convenance de les orienter vers les régions intérieures du pays, M. Ben Abdallah a confirmé qu'il ne s'agit, en aucun cas, de dupliquer l'expérience du secteur textile, une expérience qui a collé à la Tunisie le qualificatif de pays sous-traitant. Eu égard à l'importance que représente l'enjeu de l'employabilité, notamment dans les régions médianes et frontalières, les projets des composantes automobiles demeurent un choix stratégique d'autant plus que certaines de ces régions, pour la plupart agricoles ou minières, sont parvenues à diversifier leur tissu économique. La Tunisie est un petit pays qui cherche, avant tout, d'apprendre et d'acquérir une expérience industrielle solide en se comparant à des expériences étrangères. Il s'agit, en outre, d'une culture que les Tunisiens ont commencé à maîtriser. D'ailleurs, la cadence avec laquelle évoluent les implantations de ces projets dévoile l'intérêt des investisseurs étrangers au capital marque du pays, son système éducatif et de formation, le climat d'affaires et surtout la technicité et la qualité de la main d'uvre tunisienne. La Tunisie a fait mieux de miser sur les industries mécaniques et électroniques (IME), une filière insignifiante en 1987. Le bilan des réalisations confirme, sans aucun doute, que cette stratégie a doté l'industrie tunisienne des outils à même de consolider sa compétitivité, d'augmenter ses exportations et d'améliorer sa productivité. La thématique lancée par l'ATUGE a suscité un débat houleux sur une panoplie de questions qui demeurent encore équivoques, notamment l'innovation, la formation, le partenariat avec les concurrents asiatiques (Chine-Inde), l'aide à l'exportation pour les entreprises tunisiennes,