La capitale mondiale du superflu, Dubaï, a inauguré en janvier, la plus haute tour du monde. Burj Dubaï du haut de ses 828 mètres et de ses 162 étages a coûté 1,5 milliard de dollars. Les riches du monde entier ont accouru pour voir ce « phallus » sorti de terre (excusez le chroniqueur pour le choix du terme). Nul n'ignore que Dubaï est en plein désert et nul n'ignore que les constructions verticales sont faites pour les grandes villes où l'espace est réduit. A quoi servirait donc la tour ? A faire parler de Dubaï et dire que la plus haute tour du monde s'y trouve. C'est une question d'image. C'est réussi, tout le monde a parlé de Dubaï et tout le monde sait maintenant que la plus haute tour du monde s'y trouve. Surtout, tout le monde sait qu'on y a injecté 1,5 milliard de pétro-dollars. Nous dormirons moins bêtes ce soir. Certains dormiront cependant moins tranquilles et ceux qui dormiront moins tranquilles, ce sont les Saoudiens. Al Walid Ibn Talal précisément qui a annoncé, au lendemain de l'inauguration du Burj Machin, qu'il va lui aussi construire la plus haute tour du monde. Coûtera ce que ça coûtera ! L'essentiel est que Jeddah soit meilleure que Dubaï. Dans l'actualité du mois de janvier, on n'a pas parlé que de Dubaï. Malheureusement. Un tremblement de terre a touché Haïti deux fois de suite à une semaine d'intervalle. Des centaines de milliers de morts, des milliers d'ensevelis, des centaines de milliers de pauvres, des centaines de milliers de sans-abri. Les images nous provenant de ce lopin centre-américain sont d'une extrême violence. Français, Américains, Canadiens et Onusiens ont accouru pour sauver et aider les millions de Haïtiens. Peu importe les vraies raisons motivant leur sursaut d'humanité, puisqu'ils ont mobilisé des centaines de millions de dollars pour aider les rescapés à retrouver un semblant de dignité. En termes d'image, Français et Américains ont réussi un beau coup. A la lecture de la liste des donateurs et à la vision des reportages, je ne crois pas avoir lu, vu ou entendu les noms d'Emiratis, de Saoudiens ou d'Arabes. Exception faite des Tunisiens qui ont mobilisé un million de dollars. Bien des dollars, pas de pétrodollars. Tunisiens, soyons fiers de l'être ! Nous n'avons pas de grandes tours, mais nous avons un grand cur. Toujours dans l'actualité du mois de janvier, on a beaucoup glosé de scanners sophistiqués dans les aéroports et de la liste de 14 pays black-listés. L'essentiel de la liste est composé de pays musulmans et la motivation principale derrière la mise en place de ces scanners sophistiqués est la tentative d'attentat échouée d'un islamiste nigérian « formé » par El Qaïda au Yémen, selon les renseignements américains. Dans sa tête d'islamiste, c'et l'islam qui lui a ordonné cela. Il lui a même promis des vierges en récompense. C'est d'ailleurs ce qui a dû le motiver le plus. Il ne pense qu'à son phallus ! Maintenant, et à cause de cet idiot et de tous ceux qui l'ont précédé, l'ensemble des passagers vont devoir subir des files d'attente encore plus longues dans les aéroports et devoir passer sous (ou dans) un scanner et des fouilles au corps encore plus humiliantes. Que vont penser ces milliards de passagers ? Que la menace terroriste islamiste a obligé leur pays à agir ainsi ! C'est l'image qu'ils ont ! Notre mufti, de qui on ne parle pas beaucoup, a voulu se faire entendre. Lui aussi ! Pourquoi pas ! Parlons de notre mufti ! Notre mufti a déclaré que ces scanners sont illicites et qu'on ne devrait pas passer dessus (ou dedans). Pourquoi ? Parce que, selon lui, ils mettent à nu la nudité. Tiens ! Y a-t-il que cet aspect dont il faut se soucier ? Un débat fait actuellement rage en France : faut-il ou non interdire le niqab. Le niqab est ce fichu que certaines femmes mettent sur leur visage pour se cacher des yeux des mâles. Selon elles, c'est l'islam qui a ordonné ça. D'après elles, leur visage, leurs cheveux, leur corps titillent les pulsions sexuelles des hommes qui pourraient les croiser. Pardon des mâles. A leurs yeux (qu'elles ne cachent pas), la gent masculine serait animale et non humaine. Ces mâles ne pensent qu'à ça : leur phallus ! C'est l'islam qui dit ça, disent-elles. C'est ce qu'elles pensent ! Car, elles aussi finalement, elles ne pensent qu'à ça ! Résumons. Les hommes d'affaires des pays islamiques remplis de pétro-dollars sont en train d'investir des milliards de dollars dans le superflu du superflu. Ces pays aux pétro-dollars, quand on a besoin de leur argent, s'inscrivent aux abonnés absents. La majorité des pauvres de ces pays aux pétro-dollars sont sans formation profonde et sans jugeote. Au mieux, ils débitent des conneries via leurs fatwas et leur interprétation de la religion. Au pire, essaient de tuer, massacrer, assassiner, anéantir. Ils réussissent tous à donner une image fausse et exécrable de l'islam et des musulmans. Aujourd'hui, l'image de l'islam est liée au superflu, au manque d'humanitaire, au terrorisme, au manque de liberté, au manque de modernisme. Les plus censés parmi les musulmans (et il y en a à la pelle) sont stigmatisés par les leurs et ne sont jamais entendus quand ils disent qu'une lecture intelligente de l'islam n'aurait jamais légitimé le terrorisme, aurait encouragé l'entraide et l'humanisme, aurait banni le superflu, n'aurait pas autorisé la polygamie, n'aurait pas prescrit le voile, aurait imposé l'égalité. Ces censés parmi les musulmans sont (au choix) méprisés ou condamnés à mort pour apostasie. Face à la menace du glaive, ils se terrent. Ils ne veulent plus qu'on parle d'eux. C'est à ça qu'on devrait penser. Il y a urgence !