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Tunisie - Attijari échappe à un hold-up armé qui lui aurait coûté 7,5 MDT
Publié dans Business News le 12 - 02 - 2010

Sept millions et demi de dinars. Sept milliards et demi en millimes. Tel est le butin qu'aurait récolté un groupe de « cols blancs » s'ils n'étaient pas étroitement surveillés par la police tunisienne. Il faut dire que ce groupe, parmi lesquels on retrouve deux banquiers, un gérant d'une société de location de voitures et autres « cadres », a déjà réussi des hold-up par le passé et ce dans des banques et bureaux de la Poste (l'affaire de la Cité El Ghazala qui leur a rapporté 150 000 dinars , c'était eux) et était à mille lieues de se rendre compte que la police a réussi à trouver ses traces et le surveillait de près.
Les membres de la bande avaient des armes munies de silencieux introduites illicitement en Tunisie dans une voiture depuis l'Italie. Ils préparaient soigneusement, et depuis longtemps, le casse du siècle qui nous rappelle de grands succès hollywoodiens tels la trilogie Ocean's (eleven, twelve et thirteen). Au vu du montant du butin visé et de la manière d'opérer, cette affaire de grand banditisme à la sicilienne aurait été une première en Tunisie.
L'affaire aurait dû faire l'objet du journal télévisé de 20-heures et de plusieurs débats entre sociologues, criminologues, avocats, etc. Il n'en fut rien, seuls quelques journaux ont évoqué brièvement cette affaire sur laquelle Business News jette toute la lumière ou presque grâce aux PV recueillis auprès de « bonnes sources » que nous remercions.
Cinq Tunisiens, âgés de 31 à 40 ans, se trouvent actuellement en prison après un vaste coup de filet déclenché par les agents de la Brigade criminelle de Tunis.
Une série d'interpellations a été décidée alors que plusieurs receleurs présumés, originaires de diverses zones de la capitale, étaient en train de planifier un hold-up visant un fourgon de transport de fonds renfermant l'équivalent en euros de 7,5 millions de dinars.
Pour réussir le « casse du siècle », il fallait, pour le groupe, posséder tous les moyens nécessaires : un pistolet mitrailleur, un revolver muni de silencieux, des menottes, des bombes lacrymogènes, une voiture ainsi que des cagoules et des uniformes de police. Les malfaiteurs étaient très bien renseignés sur les employés de l'agence bancaire, l'emplacement de la caisse centrale et les fonds embarqués dans le fourgon où il y avait l'argent destiné à cette agence d'Attijari Bank.
Les PV des auditions nous ont permis d'y voir plus clair sur les rôles de chacun des protagonistes. Les principaux instigateurs sont deux banquiers. Sami N. (40 ans) travaillant à la Banque de l'Habitat, tandis que Adel A. (47 ans) travaillait à une agence d'Attijari Bank.
En ce qui concerne les autres complices, il y a Ezzedine B. (31 ans), un émigré qui s'est chargé de ramener avec Sami, clandestinement, des armes à feu équipées de silencieux, Hichem A. (32 ans), gérant d'une société de location de voitures et qui semble être la colonne vertébrale de la bande et Walid N. (34 ans), un militaire et connaisseur, paraît-il, dans les armes à feu.
D'autres personnes, ciblées dans cette affaire, ont été également interpellées quant à leur complicité présumée dans l'opération. Une remarque de taille s'impose : les membres de cette bande étaient, pour la plupart, issus de familles plus ou moins aisées.
Bon à signaler, les malfaiteurs n'en sont pas à leur coup d'essai. Ils ont ainsi reconnu avoir monté plusieurs autres. D'après des sources proches du dossier, ils auraient tenté d'attaquer le Bureau de Poste de Jendouba, un fatal échec pour eux.
Leur deuxième opération a porté sur une agence bancaire à Sousse, un complexe commercial et une Agence commerciale de télécommunications. Le butin amassé, lors de ces trois opérations, avait atteint la somme de 154 mille dinars.
Insatisfaits par ce magot, jugé « dérisoire », les accusés ont braqué le Bureau de Poste de la Cité El Ghazala. En se passant pour des policiers qui enquêtaient dans une affaire de faux billets, les voleurs ont fait irruption dans le Bureau de Poste en dehors des horaires d'ouverture. En l'espace de quelques minutes, les malfaiteurs s'étaient emparés d'un butin supérieur à 150 mille dinars après avoir ligoté le receveur (cliquer ici pour lire notre article à ce sujet ).
C'était toujours insuffisant et il leur fallait un grand coup. En effet, cette idée germait dans la tête des principaux instigateurs, en l'occurrence Sami et Adel. Ce dernier semble avoir joué un rôle non négligeable dans la préparation du braquage, puisqu'il était au courant qu'une grosse somme en euros va être livrée à la succursale d'Attijari Bank aux Berges du Lac : 4 millions d'euros, soit l'équivalent de plus de 7,5 millions de dinars.
Après une visite guidée dans les locaux de l'agence pour se renseigner davantage sur l'emplacement de la caisse centrale et la mobilité des employés, ils ont choisi le vendredi pour exécuter leur acte au moment où quatre des six agents de la caisse partaient pour la prière hebdomadaire. De ce fait, ils n'auront à attaquer que deux personnes. Ils ont cependant modifié leurs plans. Il leur était, apparemment, plus facile d'attaquer le fourgon de transport de fonds.
Pour mener à terme le hold-up, Sami, avec l'aide d'Ezzedine et Hichem, s'est chargé de ramener d'Italie, clandestinement, des armes à feu équipées de silencieux. Ils prirent contact avec un Italien, dénommé Franco, qui leur vendit un Scorpion calibre 7.65 mm, une arme particulièrement compacte qui a été conçue pour offrir une puissance de feu importante à courte portée pour des assauts dans des lieux étroits. Ils ont acquis cette arme, avec une munition de 21 cartouches, au prix de 2000 euros.
Les trois complices se sont ingéniés pour trouver une parade afin de faire passer le pistolet sans que les douaniers, policiers et scanners et détecteurs ne réussissent à les démasquer lors du passage aux frontières. Ils ont ainsi soigneusement caché l'arme sous le siège d'une Seat Leon (appartenant à Ezzedine), et ont réussi à passer la frontière grâce à un stratagème que nous ne dévoilerons pas.
Quant aux autres membres de la bande, leur tâche consistait à procurer des menottes, des bombes lacrymogènes, une voiture ainsi que des cagoules et des uniformes de police.
Toutes les pièces réunies, les préparatifs passèrent à une vitesse "Grand V", en maquillant les plaques minéralogiques des voitures destinées à transporter le magot, et surtout à prendre la fuite, une fois leur coup accompli. La bande de malfaiteurs était ainsi prête pour passer à l'acte et, semble-t-il, à utiliser ses armes et tuer des gens s'il le fallait.
Nonobstant leurs préparatifs, un tout petit détail a cependant échappé à la bande.
Les agents de la Brigade criminelle ont eu vent du projet et les ont mis sous étroite et discrète surveillance. Ils les guettaient jour et nuit.
Deux jours avant la réalisation du hold-up, ils ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt. C'était en décembre dernier. Les bandits sont passés aux aveux complets, reconnaissant avoir préparé et commis une série de braquages au sein des banques et des recettes des finances. La brigade criminelle, suite à une perquisition au domicile du gendre du dénommé Ezzedine, a saisi un pistolet mitrailleur et 17 cartouches, cachés soigneusement à l'insu du propriétaire de la maison. Elle a également saisi deux armes à feu, des munitions, une voiture, ainsi que des masques et des uniformes de police.
C'est ainsi que les autorités ont réussi à empêcher ce qui aurait pu être le braquage du siècle.
Le degré de gravité de cet acte marquera-t-il un tournant dans les affaires criminelles en Tunisie, à travers l'émergence du grand banditisme et des hold-up de grande envergure qu'on croyait regarder, seulement, dans les films commerciaux américains ? C'est la rançon du modernisme, a répondu un ancien ministre de l'Intérieur ! De quoi donner des frissons ! Walid Ahmed Ferchichi


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