A l'occasion de la sortie du livre "Crise ... naufrage des économistes ?", un déjeuner de presse a été organisé par la Délégation Wallonie-Bruxelles, mardi 22 juin 2010, au restaurant Dar El Jeld, en présence du Délégué Daniel Soil. Ce livre, publié par les éditions belges De Boeck, a été écrit par trois spécialistes du Maghreb : le tunisien Hakim Ben Hammouda, l'algérien Nassim Oulmane et le marocain Mustapha Sadni Jallab. Dans cet ouvrage, les auteurs n'hésitent pas à parler d'"échec de l'imagination collective" et de "cécité des élites" à propos de la bulle immobilière américaine et des tripatouillages des apprentis sorciers de Wall Street. En fait, M. Ben Hammouda a expliqué que cet essai constitue une sorte de réponse à une question qu'à posée la Reine Elizabeth II d'Angleterre lors de sa visite à la London School of Economics en novembre 2008 : «Pourquoi personne n'a-t-il vu venir cette crise ?...». Ce livre essaie de répondre à cette question. D'abord, il rejette la théorie de Francis Fukuyama, selon laquelle les économistes sont complices car la majorité d'entre eux font partie des conseils d'administration et à la quelle le président des cercles des économistes à répondu dans une longue tribune en expliquant que «on a sous-estimé la crise mais on n'en est pas complice». Donc, les écrivains zappent la théorie du complot et indiquent que même si cette hypothèse était vraie, il y aurait un ou deux économistes qui auront failli. Alors comment expliquer que les économistes n'aient pas vu venir cette crise ? Selon les auteurs, la lacune ne peut provenir que de la dynamique de la réflexion économique où il y a eu un changement intellectuel énorme au sein de la discipline, notamment une profonde croyance dans la capacité des marchés à résorber toutes les difficultés et la croyance dans la force du système. M. Sadni Jallab a précisé, également, que l'ouvrage pose une autre question importante relative au rôle de l'économiste. En effet, ce dernier s'est éloigné de son rôle sociétal qui explique l'environnement dans lequel on évolue, oubliant que l'économie est, avant tout, une science humaine et non pas une science rigide et dure où règnent les chiffres. Ainsi, la communauté économique doit repositionner le débat. Notons que le livre a été lancé, à Paris, à l'Assemblée nationale, le 28 mai 2010. Il sera présenté au Parlement européen à Bruxelles le 29 juin 2010. En Tunisie, il sera dans les librairies (de Tunis, Sousse, Sfax et Gabès) en fin de la semaine en cours. I.N.