Standard & Poors a publié, mardi 29 mars 2011, une étude sur les compagnies d'assurances maghrébines. Un marché en plein essor, selon l'agence de notation qui a bénéficié «des efforts d'assainissement entrepris par les régulateurs et les acteurs des marchés maghrébins au cours des dernières années», favorisant «une croissance potentiellement forte du secteur en Algérie, au Maroc et en Tunisie». Toutefois, des efforts doivent encore être effectués en matière de gestion des risques. «Nous estimons que la croissance de la demande d'assurance peut potentiellement dépasser celle des économies locales sur le long terme», explique le document. L'enquête met en relief, également, les similitudes de développement entre le Maroc, l'Algérie et la Tunisie mais aussi les fortes divergences. Favorisés par un taux de pénétration encore faible de l'assurance, les potentiels se trouvent notamment dans l'assurance-vie et l'assurance habitation. «Les taux de pénétrations de l'assurance encore faibles, des lignes d'activité encore très peux développées, comme l'assurance-vie et l'assurance habitation par exemple, et des secteurs économiques généralement en forte croissance, comme le secteur immobilier et le développement des infrastructures», explique l'étude. Le secteur de l'assurance au Maghreb possède plusieurs points communs mais n'est pas homogène, selon l'agence de notation : alors que le marché algérien, plus fermé aux capitaux étrangers, est dominé par des entreprises publiques, la Tunisie et le Maroc (qui possèdent des marchés financiers plus développés) offrent des options d'investissement plus variées aux assureurs. Concernant la solvabilité, Standard & Poors note que «les niveaux agrégés de solvabilité ajustée du risque seraient assez différents. Le secteur algérien couvrirait confortablement des besoins de capital (sur la base de notre modèle de solvabilité ajustée du risque) ; le secteur tunisien couvrirait les besoins de fonds propres à la limite des niveaux adéquats ; et le secteur marocain connaît une pression sur la solvabilité ajustée du risque, en raison de la forte exposition des assureurs au risque action». L'agence de notation estime, cependant, qu'à plus court terme «la transition politique que connaît actuellement la Tunisie et le ralentissement économique qui en résulte pourrait stopper temporairement la croissance du secteur de l'assurance». Elle explique que «les assureurs locaux font face à une hausse des risques financiers (comme la volatilité du marché action local ou la hausse du risque de crédit) qui pourrait inciter les assureurs tunisiens à s'attacher davantage à la gestion des risques en portefeuille qu'à la croissance de leur chiffre d'affaire». En Tunisie, 18 assureurs et un réassureur opèrent pour un marché de 1,02 milliard de dinars de primes émises en 2009, très fragmenté par rapport à l'Algérie et au Maroc où les cinq premiers assureurs réalisent 60% des volumes. Aucun groupe étranger n'intervient même si quelques groupes français disposent de parts dans les compagnies nationales. MMA a vendu en 2007 ses 35% de parts qu'il possédait dans CARTE. En 2008, Groupama SA a pris 35% des actions de la Société Tunisienne d'Assurances et de Réassurances (STAR) majoritairement détenue par l'Etat. L'Italien Generali a lancé Maghrebia Vie avec le groupe tunisien Maghrebia.