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La mendicité explose
Publié dans Business News le 30 - 05 - 2011

Vous l'avez certainement remarqué, ces derniers temps, depuis le déclenchement de la Révolution. Vous risquez rarement de vous arrêter à un feu rouge ou de vous attabler dans un café sans qu'un mendiant ou une mendiante ne vienne vous quémander quelques sous.
La mendicité est strictement interdite par la loi, mais vu que les lois sont quotidiennement bafouées dans le pays, soif de liberté oblige, les mendiants tunisiens (professionnels) s'en sont donnés à cœur joie.
Mais il n'y a pas que les petites gens et les petits mafieux qui s'adonnent à ce nouveau sport, on le voit dans toutes les couches sociales, aussi bien chez les masses populaires que chez les politiques.
Le premier à montrer le chemin de la mendicité fut l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali qui est allé quémander un pied à terre en Arabie Saoudite.
Suivi, juste après, par son beau-frère Belhassen Trabelsi qui a mendigoté un droit d'asile au Canada.
Depuis, c'est parti dans tous les sens vers les autres couches sociales.
On voit des syndicalistes multiplier les sit-in, non pas pour réclamer une réévaluation légitime de salaire, mais pour quémander des augmentations déraisonnables.
On voit des voisins qui bloquent les usines pour leur demander des dédommagements sur la pollution qu'ils génèrent.
On voit même des leaders politiques traverser l'Océan Atlantique pour quémander des subventions chez leurs amis musulmans.
De quoi frustrer les autres cheftons de partis qui, à leur tour, demandent ou se préparent à demander à l'Etat une obole.
Face à cette explosion de mendicité, le chef du gouvernement s'est cru devoir obligé d'aller trouver des fonds pour satisfaire tout ce beau monde. La précarité a justifié la Révolution, il faut attaquer cette précarité. Comme le travail n'est pas une garantie pour que l'on sorte de cette précarité (et de toute façon, il n'y a jamais de travail pour tout le monde), il faudra alors chercher une solution plus facile et quoi de plus facile que de toucher de l'argent sans rien faire. C'est là l'essence même de la mendicité.
Le chef du gouvernement est parti à Deauville, où se réunissent les puissants de ce monde, pour quémander quelques milliards. Nous les avons eus ces quelques milliards ! La manne !
Avec ces milliards, la Tunisie sortira-t-elle de la précarité ? CQFD !
Ce qui est par contre garanti, c'est que nos enfants vont devoir payer d'énormes dettes, engrangées pour satisfaire les caprices de quelques révolutionnaires.
De l'argent, nous en avons besoin, c'est certain. Mais pourquoi aller chercher cet argent à Deauville, alors qu'il est là en Tunisie ?
Les syndicats de Tunisie Telecom multiplient depuis des semaines grèves et sit-in motivés par leur volonté de licencier quelques contractuels des plus compétents ayant des salaires dits élevés.
En quelques semaines, ces syndicalistes ont réussi à faire perdre à la Tunisie l'équivalent des salaires de toute leur vie à ces contractuels.
Idem du côté de Tunisair avec cette fusion des filiales qui va renvoyer la compagnie aérienne aux années 70, lui faire perdre sa compétitivité et plomber irrémédiablement ses comptes.
Idem du côté de British Gaz qui garantit 50% de la production gazière en Tunisie et qui subit les foudres de quelques racketteurs.
Le signal négatif donné par le gouvernement à ces investisseurs étrangers aura des coûts supérieurs à tous les crédits alloués par le G8. Faut-il rappeler que l'investisseur émirati de Tunisie Telecom est le plus grand investisseur étranger en Tunisie et que British Gaz (avec son partenaire l'Etap) est le deuxième exportateur du pays ?
Si l'Etat ne leur garantit pas la pérennité de leurs investissements, en appliquant fermement les lois existantes, comment peut-on attirer d'autres investisseurs et créer de nouveaux postes d'emploi ?
Que dira-t-on aux futurs investisseurs quand ils voient des grévistes agir en toute impunité et, en récompense, continuer à être payés la fin du mois !
La Tunisie a besoin d'argent, c'est certain, mais au lieu de le mendier, appliquons les lois existantes en rendant leur force à ces lois et en rendant à l'Etat sa notoriété et son prestige.
Il y a beaucoup d'argent à collecter si l'on rattrape les fraudeurs du fisc. La lutte contre l'évasion fiscale, à elle seule, rapportera les 5 milliards de dinars/an dont nous avons besoin.
Il y a beaucoup d'argent à collecter si l'on met un policier à chaque carrefour pour verbaliser les chauffards qui ne respectent plus le code de la route.
Il y a beaucoup d'argent à collecter si l'on taxe toutes les contributions étrangères versées aux partis politiques.
Il y a beaucoup d'argent à épargner si l'on arrête de payer les grévistes.
Il y a beaucoup d'emplois à créer si l'on donne des signaux positifs aux investisseurs.
Il y a énormément d'investissements étrangers à ramener si l'on remplit les deux conditions que cherche le monde des affaires : la stabilité et la visibilité.
Et on vient de le constater : notre stabilité dépend des déclarations fantaisistes d'un clown (copyright l'Audace) et notre visibilité des calculs politiques de quelques cheftons de partis.
On donne la charité à celui qui fait pitié. Et la Tunisie d'aujourd'hui a de quoi faire pitié, alors qu'elle aurait dû séduire la planète entière par ce qu'elle a entrepris le 14 janvier.
En cet été 2011, on aurait dû avoir chez nous les touristes et les investisseurs de la planète entière venus voir à quoi ressemble ce peuple déclencheur de révolutions.
Au lieu de quoi, notre gouvernement est acculé à mendier pour nous sauver. Et pourquoi ? Parce que depuis le 14 janvier, on est comme un disque noir gratté, bloqué sur un refrain : « Dégage ».
A force de le répéter, c'est notre avenir radieux qui va dégager.


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