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Tunisie Silence le peuple, on partage le gâteau d'abord !
Publié dans Business News le 20 - 11 - 2011

Les indiscrétions parvenues aux médias et au public sur l'avancement des négociations à propos de la formation du nouveau gouvernement n'ont porté que sur le différend autour du nom du Président de la République ; poste brigué aussi bien par Mustapha Ben Jaâfar que Moncef Marzouki.
Trop de fuites, mais rien d'officiel n'a filtré des travaux des trois dites commissions tripartites, formées entre les experts des trois partis, sauf l'acceptation par le CPR du principe d'une Constituante en une année, après avoir longtemps défendu une durée de plus de deux ans pour commencer à réaliser les objectifs de la révolution.
Le poste de président de la République s'avère donc trop alléchant pour que le CPR change d'avis, voire même de logique de gouvernement car l'on voit mal comment le gouvernement promis va pouvoir commencer à réaliser les objectifs de la révolution même par une année difficile. Les observateurs du monde entier ont donc raison de dire que les chaises participent infailliblement au changement des hommes politiques et cette transformation est immédiate.
Pour ce qui est de Mustapha Ben Jaâfar, son parti n'a fait que subir la loi du plus fort, victime qu'il est de son faible score électoral et conscient qu'Ennahdha et le CPR peuvent bien se limiter à une alliance entre eux pour gouverner. Les 89 sièges d'Ennahdha et les 29 du CPR assureraient une majorité confortable de 118 sièges sur les 217 de la Constituante.
En plus, sans le dire ou, du moins du bout des lèvres, Ennahdha a fait comprendre à Ettakatol que le CPR et Marzouki mériteraient, eu égard au verdict des urnes, le siège de la présidence. Mais, en suivant une telle logique de gouvernance, où place-t-on l'intérêt national et l'impératif de la compétence, piliers, nous a-t-on souvent raconté, de ces choix fondamentaux pour la Tunisie ? Il paraît que ces recettes ne sont valables que lorsqu'on est en dehors du pouvoir ou bien lors de la phase des promesses électoralistes. Du moins, c'est ce que la pratique nous apprend, même du côté d'Ennahdha. Il suffit de se rappeler les propos de Jebali sur le 6ème califat éclairé pour comprendre le prototype d'Etat de droit chez les nahdhaouis.
Ainsi donc, et hormis les slogans généraux de lutte contre le chômage et le développement régional, d'indépendance de la magistrature et des médias, aucun programme politique n'a été, jusque-là, annoncé entre les partis qui vont gouverner. Et une telle situation ne peut éloigner un risque de dérapage démagogique, pouvant nous rappeler d'autres belles promesses faites aux Tunisiens, désormais soucieux de programmes plus terre à terre.
Par ailleurs, l'on s'interroge légitimement sur le mode d'emploi du nouveau gouvernement concernant le budget 2012. Les observateurs ne comprennent pas pourquoi aucun parti n'a jusque-là avancé une quelconque proposition sur la préparation du budget 2012 qui aurait été déjà mis au point, en plus de la Loi de finances, par le gouvernement provisoire de Béji Caïd Essebsi. C'est dire toutes les limites de nouveau gouvernement qui n'aura, probablement, pas le temps matériel de présenter un projet d'alternative. Dans ce cas, il aura à appliquer un programme et un budget économique et social dont il n'est pas le concepteur.
Même le CPR, trop à cheval pourtant sur l'exclusion des ministres ayant déjà composé avec les régimes déchus et le gouvernement de transition, ne s'est pas prononcé sur ce projet de budget. Il est en phase d'observation. Pourtant, ce budget 2012 est déterminant pour les projets que le gouvernement compte mettre en place pour lutter contre les maux de société.
Donc, c'est un autre sujet que le CPR et les autres feignent d'ignorer, occupés qu'ils sont par la répartition des portefeuilles ministériels. Ils veulent donc occuper les postes. Quant au mode d'emploi, on s'y intéressera plus tard. Une telle logique ne saurait être assimilée qu'à un gâteau à partager.
Cerise sur le gâteau, et dans un moment aussi délicat pour l'avenir de la Tunisie, l'UGTT brandit l'arme des grèves pour rappeler qu'elle reste toujours une force avec laquelle il faut compter. Il a fallu que la justice interdise son secrétaire général, Abdessalem Jrad, de voyager, pour que la machine syndicale bouge et rappelle à qui aime bien l'entendre, qu'il y a des intouchables, même après le 14 janvier. L'indépendance de la magistrature et la justice transitionnelle peuvent attendre… l'UGTT ne veut pas qu'on lui marche sur les pieds.
Ce manque d'engagement pratique des partis de la coalition gouvernante et des acteurs de la société civile, UGTT en tête, laisse planer des doutes sur l'efficacité du programme de redressement économique et social envisagé par le prochain gouvernement et ce pour plusieurs raisons. D'abord, la singularité de l'état des lieux, cultivée au sein d'une réalité inédite en Tunisie, dans la mesure où il se déploie avant même la formation d'un cabinet censé mener le pays vers la stabilité, la transparence dans les transactions et le consensus.
Ce qui est en train de se passer sur l'échiquier politique tunisien fait dire aux observateurs et aux analystes, et même au commun des mortels que le pays est encore loin des équilibres souhaités, économiquement, socialement et politiquement. Pourtant, l'on pensait que la Tunisie, une fois les élections du 23 octobre soldées par des résultats transparents et équitables, allait voir enfin le bout du tunnel.
Or, il est de plus en plus clair que le tableau de bord est encore flou en Tunisie et que la dissipation des nuages n'est pas pour demain, ce qui fait courir au pays un risque de flottement. La classe politique née du scrutin de la Constituante cherche encore sa voie, sans savoir où pouvoir et devoir aller, soit par inexpérience, soit sous l'effet d'un conflit d'ambitions des principaux partis vainqueurs de l'élection du 23 octobre.
Ce faisant, on doit percevoir à travers cet épisode un avant-goût de ce qui attend les Tunisiens s'ils choisissent le régime parlementaire avec une assemblée constituante à la composition hétéroclite et dont la maîtrise de la chose politique n'est pas encore évidente.
Par ailleurs, à cette réalité politique, vient se greffer une situation sociale marquée par une explosion des grèves, sit-in et autres mouvements déclenchés pour des raisons, assez souvent, futiles, et dont les conséquences sont plutôt dévastatrices.
Des grèves programmées depuis longtemps, affirme néanmoins la centrale syndicale pour les justifier. Mais, on ne s'empêche nullement de se demander si c'est vraiment le moment d'enfoncer encore plus l'économie du pays déjà meurtrie par les précédentes agitations sociales, et qui est appelée à subir la crise secouant les pays de l'Union européenne, partenaire économique et commercial majeur et incontournable de la Tunisie.
Il est donc clair que le calme n'est pas pour demain et que la Tunisie doit se contenter, pour le moment, d'installer un gouvernement issu d'une Constituante élue. Autrement dit, on partage le gâteau d'abord, la stabilité et le redressement économique, donc les vraies préoccupations du peuple, peuvent attendre encore ! Mounir Ben Mahmoud


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