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Tunisie : Quand le bateau coule, on largue les militants d'abord !
Publié dans Business News le 21 - 12 - 2011

En attendant la publication officielle et définitive de la liste gouvernementale qui sera présentée, demain 22 décembre 2011 à 15h, à l'Assemblée nationale constituante pour le vote de confiance, les deux partis, qui composent la Troïka avec Ennahdha, vivent des conflits internes aigus et n'ont pas fini de laver leur linge sale en public. Un spectacle désolant auquel se prêtent le CPR et Ettakatol et qui ne présage rien de concluant quant à leur capacité de gouverner la Tunisie dans cette phase délicate de son Histoire.
Le CPR, après les difficultés auxquelles il a dû faire face suite au départ de Moncef Marzouki, semble aujourd'hui vouloir arrondir les angles. Rappelons brièvement les faits. Après que Abderraouf Ayadi ait remis en cause la liste des ministrables approuvée par l'actuel président de la République, le clan de Abdelwahab Maâter, Mohamed Abbou et Tahar Hmila dénonce une tentative de renversement et remet en cause la légitimité de Ayadi au poste de secrétaire général.
Tahar Hmila est alors élu par le bureau politique pour le remplacer et Dhamir Manai, premier sacrifié sur l'autel des intérêts particuliers, est retiré de la liste des ministres, blâmé par son parti et doit faire face, de surcroît, à une campagne diffamatoire lancée par des militants du CPR, au sujet de pensions alimentaires impayées au Etats-Unis.
Depuis, Tahar Hmila multiplie les dérapages dans les médias à l'encontre d'Ayadi et de ses partisans, les accusant de vouloir détruire le parti et changer son idéologie. « Il veulent se rapprocher de la gauche », affirmait Tahar Hmila. Les propos tenus sur Om Zied notamment témoignent du niveau auquel s'est abaissé le doyen de la Constituante pour abattre ses opposants.
Ainsi, après avoir obtenu la confiance des dirigeants du CPR, Tahar Hmila est, à son tour, discrédité. Il affirme par ailleurs que si l'annonce de sa destitution au profit d'Abderraouf Ayadi était confirmée, il quitterait le parti. Celle-ci étant officialisée, Tahar Hmila ne devrait plus, logiquement, faire partie du CPR.
Au sein du Congrès pour la République, le consensus semble être aujourd'hui retrouvé entre les deux parties adverses, comme l'affirme Abdelwahab Maâter, et Tahar Hmila devait être un sacrifice nécessaire au profit d'un retour au calme.
Si la hache de guerre est actuellement enterrée au CPR (le cheval de bataille se recentre sur la nomination de Habib Essid en tant que membre du gouvernement, pressions qui, aux dernières nouvelles, auraient porté leur fruit), au sein d'Ettakatol par contre, les sacrifices au profit des intérêts particuliers de ses dirigeants, dits « intérêt national », se multiplient.
Cela a commencé pendant la campagne électorale. Bochra Bel Haj Hmida, tête de liste Ettakatol à Zaghouan, a fait l'objet d'une campagne de dénigrement orchestrée, selon elle, par le mouvement Ennahdha, et récupérée par une partie de ses colistiers et co-partisans. Alors qu'elle devait faire face aux multiples critiques qui lui étaient adressées, Bochra Bel Haj Hmida n'a reçu aucun soutien de la part de son parti, qui préférait ne pas statuer sur des polémiques risquant de lui porter un préjudice électoral. La circonscription de Zaghouan, et Bochra Bel Haj Hmida sont alors délaissés et sacrifiés au profit de cet intérêt supérieur.
La militante féministe, qui s'est éloignée depuis de la stratégie politique engagée par Ettakatol, a annoncé, récemment, sa démission du parti. Décision qui n'a provoqué aucune réaction de la part d'Ettakatol, peut-être un soulagement plus qu'un regret de la part de ses dirigeants : une opposante en moins à leur règne sans partage.
Bochra Bel Haj Hmida avait alors déclaré à Business News ne pas être en mesure de s'opposer à ces pratiques de l'intérieur, comme le fait aujourd'hui Khemaïs Ksila.
Khemaïs Ksila justement est la deuxième victime de la politique d'Ettakatol. Coupable certes de ne pas avoir respecté son devoir de réserve vis-à-vis du parti auquel il a adhéré, coupable également d'utiliser systématiquement les médias pour dénoncer les pratiques internes de ce même parti, il n'en est pas moins vrai que pour se débarrasser d'un militant gênant, à la direction d'Ettakatol, tous les coups sont permis.
La scène où Khemais Ksila, invité sur un plateau télévisé ou radiophonique, reçoit un rappel à l'ordre en direct et par téléphone, du porte-parole du parti, Mohamed Bennour, est devenue aujourd'hui récurrente. Mais les règles de la bienséance et de la correction avaient, jusque-là, été plus ou moins respectées. Hier, mardi 20 décembre 2011, le spectacle était, au contraire, affligeant sur les ondes de Shems FM. Visiblement incapable de faire revenir sa brebis égarée au sein du troupeau, Mohamed Bennour décide de l'abattre, sans autre forme de procès.
C'est ainsi que M. Bennour, alors que Khemais Ksila défendait l'intégrité de Khayam Turki, s'est manifesté et a attaqué son interlocuteur personnellement sur sa connivence avec l'ancien régime et son appartenance passée au RCD. Il a repris par ailleurs les accusations faites à l'encontre de Khemais Ksila au moment où il était secrétaire général de la LTDH, accusations démenties par Ksila et suspectées d'avoir été montées de toutes pièces par l'ancien régime afin de discréditer la Ligue des Droits de l'Homme.
Si les dessous de cette affaire ne sont toujours pas révélés, ces méthodes étaient courantes à l'époque de Ben Ali. Le fait que Mohamed Bennour use de cet argument à présent prouve que Khemais Ksila est le nouvel homme à abattre au sein d'Ettakatol et que la politique diffamatoire est la méthode qui leur semble être la plus efficace pour parvenir à leurs fins.
Enfin Khayam Turki serait l'une des dernières victimes des agissements de son parti. Choisi par Ettakatol pour occuper le poste de ministre des Finances, une campagne de dénigrement et des pressions étrangères ont eu raison de sa présence au sein du nouveau gouvernement. Accusé par un grand groupe émirati de faits graves, passibles de poursuites pénales, raisons invoquées pour s'ingérer dans la politique tunisienne, l'intégrité de Khayam Turki est mise en doute et, excepté Khemais Ksila, aucun responsable d'Ettakatol n'a daigné le défendre. Mohamed Bennour, à ce sujet, a préféré jeter la pierre sur Khemais Ksila que démentir les accusations portées contre Khayam Turki.
Chez Ettakatol, le capitaine est certes le dernier à quitter le navire, mais en tentant de se maintenir à flot, les passagers gênants seront jetés un par un par-dessus bord. Une notion d'intérêt national bien particulière, où pour s'emparer de quelques postes au pouvoir, la fin justifie les moyens… Pendant ce temps-là, l'usine Yazaki de Om Laârayes a fermé ses portes, plusieurs entreprises étrangères délocalisent et les Tunisiens souffrent de graves problèmes de distribution de lait et de gaz… Monia Ben Hamadi


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