L'organisation Reporters sans frontières a publié vendredi 3 février 2012 un communiqué dans lequel elle met en garde les autorités tunisiennes contre toute décision de justice qui restaurerait les pratiques de filtrage de l'Internet et du contrôle des contenus web. RSF évoque la décision du tribunal de première instance d'interdire l'accès aux sites pornographiques, confirmée par la cour d'appel de Tunis, en août 2011 et indique : “il est légitime de vouloir protéger ses enfants des contenus web à caractère pornographique. Mais tel n'est pas le rôle et encore moins la vocation de l'ATI. Nous sommes au contraire favorables à la promotion d'outils de contrôle parentaux par les fournisseurs d'accès. Sans quoi, cela sonne le retour de la censure de la Toile, avec l'ATI dans le rôle du censeur, en totale inadéquation avec son caractère indépendant sur le papier”. L'organisation ajoute : “Nous craignons que, si la justice avalise le retour du filtrage, aujourd'hui des sites pornographiques, ce dernier puisse ensuite être étendu à d'autres types de contenus.” Si la régulation du Web est fondamentale, elle doit être mise en place conformément aux standards internationaux et dans le souci du respect de la liberté d'expression en ligne, ajoute Reporters sans frontières. Elle rappelle que certains membres de l'Assemblée constituante, le président de l'Assemblée nationale constituante et le président de la République Tunisienne se sont publiquement opposés à la reprise du filtrage de l'Internet en Tunisie. Au lieu de recourir aux mêmes méthodes de censure que l'ancien régime, Reporters sans frontières demande aux autorités tunisiennes d'envoyer un signal fort à ses concitoyens en inscrivant l'accès à Internet comme un droit fondamental dans la nouvelle Constitution, en procédant à la libéralisation du marché du Net et en écartant définitivement la censure. D'après communiqué