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Beaucoup d'humiliations et peu de dignité
Publié dans Business News le 01 - 07 - 2012

Record historique d'enfantillages cette semaine à la présidence de la République. L'image de cette institution se trouve fortement ébranlée, tout comme celle du président de la République. Et dire que cette institution était, il n'y a pas si longtemps, une citadelle et que la critique-même du président de la République exposait son auteur aux pires châtiments.
Moncef Marzouki s'est fait un objectif de casser cette image et cette sacralité et il l'a déclaré à plusieurs reprises. Chapeau Monsieur le président, vous avez réussi. La voilà trainée dans la boue. Et vous avec ! Ce sera la seule chose que vous aurez réussi durant vos sept mois à la tête de la République tunisienne.
Qui en est responsable ? Les médias ? L'opposition ? Vos alliés au pouvoir ?
Pendant que Moncef Marzouki se terre dans son silence assourdissant du palais de Carthage, ses conseillers sortent, tour à tour, pour nos donner le choix de ceux qui sont responsables de cette désastreuse image.
Ne vous attendez pas à des mea culpa et à des excuses, au Palais de Carthage, le fautif c'est toujours l'autre.
La palme d'or en la matière est accordée, sans hésitation aucune, à Adnane M'nasser, porte-parole de son excellence qui n'a pas trouvé mieux que l'appareil téléphonique du président pour l'accuser de ne pas capter le réseau et de laisser ainsi le chef suprême des armées injoignable durant toute une journée. Fallait la trouver celle-là !
Samir Ben Amor et Imed Daïmi ne feront pas mieux que M'nasser. Ils se sont tellement entremêlés les pinceaux qu'ils ne savent plus quelle version rocambolesque offrir aux médias et au public.
Le benjamin de l'équipe, Ayoub Massoudi, nous dira qu'on ne l'a pas laissé travailler.
Tout comme le traqueur des emplois fictifs, Mohamed Abbou, qui se plaint de ne pas avoir eu la possibilité de faire sa chasse aveugle aux sorcières librement.
Entretemps, c'est le président en personne qui est publiquement humilié. Il n'échappe même pas aux railleries de la presse internationale. Qui en est responsable ? Pourquoi l'image de l'ancien militant des droits de l'Homme a été souillée ainsi ?
Certains amis de Marzouki ont vu le danger venir depuis des mois et ils l'ont prévenu. Certains l'ont même prévenu publiquement. Il ne les a pas écoutés.
En février dernier, dans ces mêmes colonnes, j'ai signé à ce propos une chronique intitulée « La nouvelle prison de Marzouki ». En voici un extrait.
« Maintenant, Marzouki a de nouveaux amis. La majorité de ceux qui l'entourent actuellement, il les a connus en 2011. On ne saura dire s'ils sont ou pas opportunistes, mais il est certain que le nouvel entourage de Marzouki ne ressemble en rien à celui des années de braise. Et il est également certain que dans cet entourage, on trouve des dizaines et des dizaines de courtisans.
Enfin, il est plus que certain que ceux qui l'entourent cacheront, tôt ou tard, les réalités au président pour ne lui donner que leur vérité. Et ils le pousseront, un jour, à dire : « On m'a trompé ».
Marzouki est à Carthage et ce palais est une prison dorée dont les geôliers sont ces courtisans qui l'entourent. Et ces geôliers ne vivent que grâce à leur courtisanerie pour lui et leurs insultes immondes pour les autres (j'en sais quelque chose).
Et plus le temps avance, plus le nombre de ces geôliers va augmenter.
Et plus le temps avance, plus Marzouki va se plaire dans sa prison dorée et il va tout faire pour y rester le plus longtemps possible. Même s'il ne le voulait pas, ses courtisans le voudront, car sans lui, eux n'existent pas.
Et plus le temps avance, plus il va considérer les critiques comme des détracteurs et les vrais amis comme des ennemis. Il ne saura écouter que les paroles des courtisans. »
Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et Marzouki a été totalement isolé de ses anciens amis. Même ses amis islamistes l'ont lâché.
Que lui reste-t-il ? Des conseillers qui attaquent l'opposition, les alliés et les médias. En clair, tout le monde. Ils ne laissent aucun ami de leur côté. L'argument de M'nasser quant au réseau téléphonique non opérationnel est à inscrire dans les annales. A-t-on idée d'accabler ainsi son propre patron, alors que celui-ci est déjà fortement fragilisé ?
Le président a subi trop d'humiliations et il ne faut pas aller chercher des boucs émissaires pour expliquer ce bas niveau atteint.
Il en est le premier responsable de par ses actes, de par ses choix. Cela a commencé par sa présidence anormale en optant pour le burnous, le pin's et l'absence de cravate. Ensuite, par le choix de plusieurs de ses conseillers. Enfin, par sa volonté de désacraliser l'institution présidentielle. Au stade où on en est, on ne parle plus de désacralisation, mais de clochardisation.
Il n'y a personne pour stopper le président dans ses folies, pour lui dire non. Rien que pour cette semaine, il a été poussé (ou n'a pas été arrêté) à publier ces deux arrêtés ridicules sur le gouverneur de la BCT et le FMI prenant le gros risque d'être déjugé par le gouvernement et recevoir ainsi deux autres claques. Il a été poussé (ou n'a pas été arrêté) à annoncer un discours de dernière minute avant de se raviser deux heures plus tard, pour annoncer son annulation puis, quelques minutes après, son report.
Avec de bons conseillers, le président de la République n'aurait commis aucune des bourdes de cette semaine.
Certes, il en est le premier responsable puisque c'est lui qui les a choisis. Certes, il est têtu et sûr de lui et impose son avis à tout le monde. Mais cela fait des mois qu'il est sous les feux des critiques et aurait dû être rappelé à « l'ordre du bon sens » par son entourage.
La nature ayant horreur du vide, le grand public s'en est chargé à sa manière.
Ses amis et ses électeurs l'ont critiqué, les médias et les facebookers l'ont tué et les propos de Hamadi Jebali, vendredi dernier à l'ANC, l'ont achevé.
Que reste-t-il à Marzouki et aux M'nasser, Daïmi et Ben Amor, maintenant qu'ils sont à terre ? Le courage de sauver leur dignité en démissionnant. Il y va de leurs personnes, mais aussi de l'institution présidentielle, de son image et du pays.
Ils se doivent maintenant de quitter le palais de Carthage et aller faire leur campagne électorale, sans l'argent du contribuable et sans engager le gouvernement avec leurs promesses fantaisistes et soif vengeresse qui sème la discorde.
S'ils quittent maintenant, il leur restera encore une chance de convaincre quelques citoyens naïfs de leurs projets révolutionnaires. Abbou l'a compris.
Autrement, il n'est pas interdit de penser qu'une motion de censure contre le président soit présentée. Voire pire, comme il se chuchote dans les coulisses, un certificat médical. Après tout, on n'en est pas à une humiliation près.
Crédit dessin : Lotfi Ben Sassi, paru sur Nessma TV


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