Moncef Marzouki, président de la République tunisienne, a prononcé mercredi 18 juillet 2012 une allocution devant l'Assemblée nationale française. Cette allocution a été précédée par un discours fort élogieux de Claude Bartolone, président de l'Assemblée française. Les éloges de M. Bartolone visaient particulièrement le président tunisien et son parcours de militant des droits de l'Homme. Dans son intervention, Moncef Marzouki a rejeté l'idée de l'islamisation de la Tunisie et a indiqué : « Non, la Tunisie n'est pas tombée dans l'escarcelle islamiste, elle est tombée dans l'escarcelle démocratique. » Quand bien même, elle le serait, cela ne représenterait pas un danger particulier pour M. Marzouki. « Comme il y a en Europe des partis chrétiens démocrates, il y aura dans le monde arabe des partis islamo-démocrates. Ennahdha en est un, a indiqué le président de la République ». Il continuera à défendre son partenaire et sa sincérité. « Certains disent que c'est par tactique, d'autres disent que c'est pas conviction. Je fais partie de ceux-là. Seul l'avenir nous dira qui a raison et qui a tort », indique-t-il avant de rappeler que les franges islamistes et laïques se sont longtemps affrontées et qu'il fallait mettre un terme à cette guerre de frères-ennemis. A propos de la troïka, M. Marzouki indique qu'elle est tout sauf un ensemble hétéroclite. « C'est quelque chose de plus profond, elle s'est constituée depuis longtemps. Nous avons préféré cette solution plutôt que d'avoir un affrontement idéologique stérile et dangereux », a-t-il déclaré. Il a parlé, également, de la nécessité de la construction maghrébine, avec son marché de 100 millions d'habitants, de la nécessité de coopération avec l'Afrique et particulièrement la région du Sahel. A la fin de son discours, la salle l'a fortement et longuement applaudi. Debout. Marzouki était aux anges et ses yeux exprimaient un bonheur indescriptible devant tant d'honneur.