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Les pires gouvernants de l'Histoire
Publié dans Business News le 16 - 09 - 2012

Quatre morts dans la manifestation ayant ciblé vendredi l'ambassade américaine à Tunis. Avant qu'ils ne soient salafistes, voleurs ou de simples manifestants en colère, ces morts sont d'abord et avant tout des Tunisiens. Des Tunisiens qui ont été manipulés par des politiciens et/ou des extrémistes religieux à des fins purement idéologiques et électoralistes. Des Tunisiens pauvres ; intellectuellement, culturellement et matériellement pauvres. Des Tunisiens à qui on a promis le paradis et des houris. Paix à leurs âmes et courage à leurs familles endeuillées.
Qui est responsable de leur mort ? La réponse la plus facile est d'accuser le ministre de l'Intérieur Ali Laârayedh. Il est aussi responsable de la mort de ce Tunisien sous la torture.
Petite parenthèse à titre de rappel, les Rafik Haj Kacem, Abdallah Kallel, Mohamed Ali Ganzoui et nombre d'officiers supérieurs de l'Intérieur sont actuellement en prison pour des faits similaires liés au meurtre de Tunisiens lors de la révolution et de torture durant l'époque Ben Ali.
Ali Laârayedh est aussi responsable, que les barons de Ben Ali, de la mort de ces quatre Tunisiens vendredi dernier.
Mais si le ministre de l'Intérieur est certes responsable de ces morts, il n'en est pas le seul coupable. Loin de là.
Avant la manifestation de vendredi, il y a eu des surenchères entre les hommes politiques pour enflammer les foules et les pousser à manifester leur colère. A tous les niveaux.
Aucun de nos gouvernants ne s'est comporté en homme d'Etat mûr, sage et clairvoyant, pour relativiser cette soi-disant atteinte au sacré. Ils ont tous joué du populisme à qui mieux-mieux.
De quoi parle-t-on au fond ? D'un stupide cinéaste provocateur qui a monté un film idiot quelque part aux Etats-Unis. A cause d'un pseudo-film d'un inconnu cinéaste en herbe, nos politiques sont sortis de leur silence pour dénoncer et crier au scandale. Nos élus de l'ANC, à leur tête les deux présidents et ces Habib Khedher et Habib Ellouze, n'ont pas trouvé de mieux à faire que de remuer ciel et terre à cause d'un idiot qui a fait un pet à des milliers de kilomètres. Ils ont consacré toute une séance exceptionnelle à cela.
Au lieu de relativiser, appeler les foules au calme et de crier sur tous les toits que l'Islam et les musulmans sont bien au dessus des stupidités d'un provocateur américain, nos hommes politiques ont surenchéri en populisme, sous forme de défense du sacré.
Ces élus qui ont enflammé les foules sont aussi responsables qu'Ali Laârayedh de la mort des quatre Tunisiens et de la manifestation violente du vendredi.
Ne voulant pas être privé de dividendes, même le président de la République est descendu dans l'arène pour dénoncer le film, alors que le feu à l'ambassade américaine brûlait encore et que nos morts sont encore à la morgue.
Pire, et en bon expert du populisme de bas niveau, Moncef Marzouki promet une plainte et une loi internationale pour qu'il n'y ait plus d'atteinte à nos sacrés.
De qui se moque le président tunisien ? Est-ce qu'il existe UNE seule loi internationale sur quoi que ce soit ? Il y a des conventions, des traités, des accords, mais des lois, on n'en a jamais entendu parler. Et comment peut-il oser parler à la communauté internationale d'atteinte au sacré dans un pays où, il y a à peine quelques mois et à quelques kilomètres de son palais, on criait en toute impunité que « l'assassinat des juifs est une obligation ».
Une fois que le mal est fait, que l'ambassade américaine a été envahie et brûlée, que l'on a incendié et pillé une école, que l'on a assassiné des Tunisiens, nos politiques n'ont pas fait machine arrière pour s'élever au rang d'hommes d'Etat. Ils sont allés chercher des boucs émissaires, régler des comptes et faire de la politique politicienne.
Rached Ghannouchi épinglait cette absence de loi d'atteinte au sacré et le film de Nadia El Fani et la présence d'intrus parmi les manifestants. En arrière-fond, l'inscription d'un texte incriminant dans la Constitution.
Moncef Marzouki a remplacé le « nous », quand il parlait de réalisations de la troïka, par le « ils » pour épingler la responsabilité du gouvernement et ses échecs, ainsi que les critiques de l'opposition. Il a oublié qu'il était le président de tous les Tunisiens et qu'il était de son devoir d'unir toutes les tendances et non d'accentuer davantage les divisions.
Aucun d'eux n'a vraiment parlé de l'incendie et pillage de l'école, alors qu'il s'agit là d'une véritable atteinte à un sacré : le savoir !
«La Tunisie ne sera en aucun cas un refuge pour le terrorisme international, et ce dans le cadre du respect de la suprématie de la loi et des institutions ainsi que des principes des droits de l'Homme », ont promis samedi les trois présidents Mustapha Ben Jaâfar, Moncef Marzouki et Hamadi Jebali. Ils nous font tout juste rappeler le dicton tunisien « Après la catastrophe, ils ont acheté un fusil ».
Or, l'écrasante majorité des médias tunisiens (qualifiés de médias de la honte), des partis de l'opposition et des représentants de la société civile ont prévenu depuis des mois des menaces de ces salafistes. Avant l'incendie de l'ambassade et de l'école américaines, il y avait beaucoup de signes précurseurs : Affaires de la Manouba, affaire d'El Abdelliya, Affaire de Sejnane, violences de Bizerte, menaces de mort visant des hommes politiques, manifestations non autorisées avec la participation de représentants du gouvernement et de l'ANC, etc.
Dans chacune de ces affaires, la loi a été violée, le prestige de l'Etat a été bafoué, mais aucune véritable mesure n'a été prise contre les fauteurs de troubles, bien que la justice ait été saisie. Pire, dans certaines affaires, ce sont les victimes qui se sont retrouvées sur le banc des accusés.
Les gouvernants n'agissaient pas en hommes d'Etat, mais en caciques de parti, soucieux de ménager leurs sympathisants et leurs alliés.
Au lieu de rappeler la suprématie de l'Etat, ils enflamment les foules et promettent indirectement l'Holocauste et les potences à leurs opposants.
Les Etats-Unis n'ont pas tardé à réagir à tant d'offenses. 24 heures à peine après, ils ont sommé leurs ressortissants de quitter le pays. Jamais, de toute l'Histoire de la Tunisie, une ambassade n'a demandé cela. C'est tout le contraire, la Tunisie a toujours été cette terre d'accueil, de refuge et de paix. Jusqu'à ce qu'elle ait à sa tête ces gouvernants de la troïka.
Sans aucun doute, c'est une nouvelle page qui s'ouvre dans les relations entre ces gouvernants et les Etats-Unis, voire avec les Occidentaux. Et on devrait s'attendre à ce que cette page soit mauvaise.
Des gouvernants qui prouvent qu'ils sont mille fois plus préoccupés par leur parti et leur électorat, que par les Tunisiens et l'image de l'Etat. Avec ces lois violées et cette ambassade incendiée, l'Etat est en véritable déliquescence. Tel est le résultat obtenu par cette troïka en moins de neuf mois.


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