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Les investisseurs boudent-ils la Tunisie ?
Publié dans Business News le 25 - 09 - 2012

La Tunisie a pris de plein fouet son absence de la liste de compétitivité de 144 pays, établie par le Forum économique de Davos pour l'année 2012-2013. Les derniers dérapages sécuritaires ont également jeté de l'huile sur le feu pour une situation d'ores et déjà instable, remettant une couche sur la frilosité d'investisseurs manquant de vision à moyen et long terme pour leurs projets futurs.
La Tunisie a vu, également, sa note dégradée au rang d'emprunteur spéculatif, au printemps dernier, par Standard and Poor's qui vient, tout récemment, d'assortir le risque de crédit de l'économie tunisienne de la motion « extrêmement élevé ».
Alors que la Banque centrale de Tunisie ne cesse de démentir les rumeurs, allant bon train, de dévaluation du dinar et que le Maroc voisin continue de rafler la mise des investisseurs peu rassurés de s'aventurer sur nos terres, Moncef Marzouki s'attache, de son côté, à convaincre l'extérieur que le pays n'est pas sur le point de sombrer dans l'inconnu. Autant d'indicateurs significatifs du peu de confiance du monde des affaires dans la Troïka au pouvoir…
Le climat des affaires en Tunisie n'est certes pas déconnecté du monde extérieur et les événements internes, du plus anodin au plus important, ont leur impact sur l'attitude des investisseurs et leur volonté de voir leurs projets s'implanter sur notre sol.
La Tunisie, qui figurait, l'année dernière, au quarantième rang du classement de Davos sur la compétitivité mondiale, s'est vue cette année, disparaître complètement de la liste des 144 pays les plus compétitifs au monde dans une hiérarchie qui fait état de la capacité de chaque pays à « réaliser une croissance économique durable à moyen et long termes ». Le forum de Davos accuse « un manque de clarté dans les données ainsi que l'impossibilité de les comparer avec les années précédentes ».
Visiblement, les experts ont jugé que les résultats de cette année, dans la phase par laquelle passe le pays actuellement, ne permettaient pas d'établir des prévisions fiables.
S'agit-il, alors, d'une preuve de prudence face à des données trop faibles qui peuvent causer une chute vertigineuse du classement de la Tunisie et, ainsi, compromettre sérieusement la situation de l'économie tunisienne, ou alors, une absence de classement qui en dit long sur le climat d'instabilité qui règne dans le pays ?
En tout état de cause et dans un cas comme dans l'autre, le non-classement de la Tunisie par Davos pourrait renvoyer « un signal d'alerte aux investisseurs ». C'est ce que semblent penser les experts tunisiens dont Slim Zeghal, membre du comité directeur et porte-parole de l'IACE, institution en charge, en Tunisie, de la collecte des données auprès des entreprises privées, pour le compte du Forum de Davos.
Mustapha Ben Jaâfar, président de l'ANC, lui emboîte le pas et va même jusqu'à déclarer, au forum économique international de Sfax, que « le développement économique reste tributaire de la stabilité sociale, qui n'est pas encore assurée en Tunisie à l'heure actuelle » et que « la fragilité des institutions publiques et le manque d'expérience du gouvernement ont négativement affecté les investissements », appelant les promoteurs à « miser sur la démocratie naissante et à investir afin de soutenir la création de postes d'emploi ».
Force est de reconnaitre que la Tunisie n'arrive toujours pas à regagner entièrement la confiance des instances financières internationales et à redresser les nombreux indicateurs clés pris en compte dans le classement de Davos, tels que le taux de croissance, l'attractivité et la création de valeurs et d'emplois.
De multiples facteurs ont fortement contribué à la déstabilisation du climat des affaires en Tunisie. Pour n'en citer que les plus importants, rappelons qu'à l'heure actuelle, aucun ministre n'a encore été nommé à la tête du département des Finances, depuis la démission de Houcine Dimassi depuis deux mois. Le limogeage du gouverneur de la Banque Centrale a également jeté un froid considérable sur la crédibilité de l'institution financière. A cela s'ajoutent le retard qu'accuse la rédaction de la nouvelle Constitution, les nombreuses tensions sociales, la non-fiabilité des administrations tunisiennes, les messages contradictoires au sommet de l'Etat, les dérapages diplomatiques, l'insalubrité de certaines régions du pays et le vide sécuritaire, tristement illustré par les derniers événements du 14 septembre ayant touché l'ambassade américaine à Tunis.
Ces récents actes de violences ont eu « des répercussions négatives sur la confiance des investisseurs tunisiens et étrangers », selon Wided Bouchamaoui, présidente de l'UTICA, qui affirme que « des rencontres, qui étaient programmées par l'organisation patronale avec des investisseurs étrangers, ont été récemment annulées ».
L'organisation patronale, mettant en garde contre « la fragilité de la situation socio-économique tunisienne », souligne que « l'économie du pays fait face, aujourd'hui, à une dégradation du climat d'investissement combinée à une aggravation des difficultés des entreprises à cause d'un manque de visibilité pour les investissements à moyen et long termes ».
Un manque de visibilité contre lequel le gouvernement « ne fait rien de concret », déplore-t-elle. Il n'existe, aujourd'hui, selon ses dires, aucun réel encouragement aux investisseurs désireux de s'implanter dans les zones intérieures du pays, telles que Sidi Bouzid, où le manque d'équipements et d'infrastructures se fait cruellement ressentir.
En un an et demi, « aucun véritable projet d'infrastructure n'a été réalisé pour encourager les hommes d'affaires à investir dans ces régions ». Le gouvernement devra donc assurer sa part du contrat afin que les investisseurs, dont l'intérêt premier demeure principalement pécuniaire, remplissent la leur.
Mais ces problèmes ne concernent pas uniquement les investisseurs étrangers désireux de s'implanter en Tunisie, les entreprises déjà présentes sur le territoire, souffrent, elles-aussi, d'un manque de stabilité sociale ainsi que de la pauvreté des d'infrastructures, ce qui influe négativement sur leurs activités. Ajouter à cela, le manque réel de main d'œuvre qualifiée dans certains domaines obligeant certains industriels à recourir à des travailleurs étrangers plus compétents (Afrique noire, Egypte, etc.).
Si de son côté, Moncef Marzouki reste optimiste et minimise la menace salafiste et l'influence des récents événements sur l'économie tunisienne et sur la confiance des investisseurs dans le climat de stabilité, il est important de noter aujourd'hui qu'en plus de la fragilité de la situation sécuritaire, les nombreux démentis, les déclarations contradictoires et les dérapages gouvernementaux, ne permettent pas à la situation politique en Tunisie de retrouver toute la solidité dont le pays a besoin afin de rassurer ses investisseurs, qu'ils soient tunisiens ou étrangers, et de les séduire à nouveau…


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