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Tunisie - FMI : La médaille brille, mais elle a un revers…
Publié dans Business News le 05 - 02 - 2013

Décidément le gouvernement de la Troïka n'a de cesse de nous mettre plein les yeux avec les boulettes confectionnées en matière d'économie nationale. C'est dire l'envie pressante d'appeler le Guinness pour y enregistrer le record de bêtises bafouillées par les membres du gouvernement, dans ce domaine.
Hier encore, le président de la République, Moncef Marzouki a supplié, à chaude gorge, le peuple de patienter davantage afin de mettre sur pied le pays et son économie extrêmement ébranlée depuis la révolution. Et pourtant, au moment de son investiture, le président avait lancé un défi sous forme d'ultimatum, celui de présenter sa démission si au bout de six mois il échouerait à rabibocher le tissu économique. Mauvaise pioche monsieur le président, vous avez parlé trop vite !
2,73 milliards de dinars est le montant du nouveau prêt dit de précaution auquel les autorités tunisiennes auront accès après l'approbation du FMI (Fonds Monétaire International) en mars 2013. Une bourse fort généreuse dans laquelle la Tunisie pourrait puiser en cas de « besoin » bigrement justifié. Le ministre des Finances, Elyès Fakhfakh, fraîchement mis en place, a déclaré à ce sujet et au regard de la portée du chiffre, qu'il n'y a pas de raison de s'alarmer quant l'accroissement de l'endettement de la Tunisie avec la contraction de ce nouveau prêt. La tentation de faire confiance à un ministre qui, après s'être enlisé au ministère du Tourisme en collectionnant les échecs avec, par surcroît, les innombrables voyages d'«affaires », est quasiment réduite en peau de chagrin.
Pour sa part, Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie a expliqué que ce prêt n'aura guère d'impacts négatifs sur l'endettement de la Tunisie, confortant ses dires par la nuance qu'il faut établir entre endettement pour investissement et endettement pour consommation. Aussi, le gouverneur a-t-il précisé que le retrait de ce prêt ne se fera qu'en cas de choc exogène, et à ce titre, les prévisions tablent sur un retrait probable en 2014 et non en 2013.
Arguons : le taux d'endettement extérieur a atteint à ce jour les 47% du PNB, dangereusement limite avec la barre des 50%. Cela dit, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie a indiqué, dans un premier temps, que ce niveau demeure maîtrisable et laisse la porte ouverte à de nouveaux prêts, pour se réviser par la suite en déclarant : « nous sommes conscients de l'endettement de la Tunisie et nous allons essayer de le maîtriser ». D'accord. Seulement voilà, la création de richesses dans le pays a, plutôt, grise mine et ne cesse de fléchir. Avec ce cas de figure, la Tunisie court un risque et non des moindres de perdre de manière progressive sa souveraineté nationale. Est-ce suffisamment alarmant Monsieur le ministre des Finances ?
Pis encore, le Front Populaire vient de rendre public un communiqué où il met sous les projecteurs, les risques graves qu'encourt l'économie nationale et, par ricochet, le peuple, idéal souffre-douleur des gouvernants, au cas où ces derniers persisteraient à poursuivre, à tâtons, la politique dictée par le FMI et toute autre institution internationale telle que la Banque Mondiale.
Dans les lignes du communiqué du Front Populaire, on peut lire : « le FMI non seulement exige la poursuite de la même politique, mais, en plus veut l'accentuer davantage. C'est le sens du nouveau plan d'austérité et de relance de l'endettement extérieur (à un rythme jamais atteint auparavant sous la dictature) qui vient d'être conclu avec le gouvernement de la Troïka. »
La même politique citée ci-dessus fait référence à celle adoptée par l'ancien régime de Ben Ali, politique qui a clairement conduit à tous les maux de l'économie tunisienne : corruption, mauvaise gouvernance, malversation, et notamment montée du chômage. Il est au su de tous, que le contribuable continue de rembourser les prêts déjà contractés par l'ancien régime et cette manœuvre se poursuivra, des années encore, en asphyxiant de plus belle le pouvoir d'achat du consommateur.
Le Front Populaire ajoute, dans son communiqué, qu'il ne reconnaît aucune légitimité au FMI pour qu'il continue à prendre les décisions engageant le sort du peuple tunisien. Le nouveau plan élaboré par l'institution de Washington est carrément considéré comme la poursuite de son agression contre la Tunisie. Et ce n'est pas faux. Les motivations qui animent le FMI dans ses travaux portant sur la « restructuration » de l'économie tunisienne postrévolutionnaire est redoutablement à la limite de l'ingérence. D'ailleurs, un expert de l'ONU a établi, récemment, un rapport autour de la dette, dans lequel il condamne « les agissements des créanciers comme le FMI ».
Ce qu'il faut savoir dans la foulée, c'est que 80% du budget de l'Etat sont alloués aux dépenses publiques, dépenses qui incluent les salaires des fonctionnaires de l'Etat, nous citons à titre d'exemple les députés de l'Assemblée nationale constituante. Ces derniers qui prennent un malin plaisir à s'attarder, voire s'éterniser sur l'écriture de la Constitution tout en réclamant une rente alléchante et en s'octroyant des primes…à tout va. En parallèle, le taux du chômage continue à grimper et frappe en l'occurrence les jeunes diplômés (26,1%) et les moins jeunes aussi. Nos gouvernants donnent l'air de se préoccuper à mettre en place des mécanismes pour la création d'emplois, mais la chanson, elle, ne se compose toujours pas cependant.
Ce qu'il faut savoir aussi dans la foulée, c'est que les ressources alimentant le budget de l'Etat ne proviennent pas toutes des richesses créées par la Tunisie, loin s'en faut. Ainsi et à défaut de cette création, l'alimentation se fait par perfusion, autrement dit par les prêts contractés auprès des institutions financières internationales, notamment le FMI. Même si Chedly Ayari continue à souligner que l'endettement extérieur de la Tunisie n'est aucunement un instrument pour financer les dépenses de l'Etat. C'est pour ainsi dire, que l'enveloppe de ces fonds est une planche de salut pour soutenir l'investissement et donc la création d'emplois et de richesses. Or, ces deux derniers paramètres économiques se font plutôt rares et surtout par les temps qui courent. Le problème, devenu chronique, du chômage demeure présent et les revendications en matière d'employabilité ne se délogent pas.
Toutefois, ce qu'il faut savoir surtout, c'est que l'économie nationale ne s'est jamais portée aussi mal, même du temps de Ben Ali. Et le pire, c'est que nos gouvernants ont, pour l'heure, d'autres chats à fouetter, ceux de la chasse au pouvoir, que de s'occuper de la restructuration du tissu économique et de renouer avec une croissance réelle et non fictive. Rompre avec l'ingérence des institutions à l'instar du FMI et de la Banque Mondiale dans les affaires internes du pays devrait être un impératif pour le gouvernement de la Troïka. Néanmoins, il n'y a pas de mal à œuvrer en collaboration pour organiser et mettre en place des missions et des études entreprises par les soins de ces institutions en mettant, bien entendu, des réserves à propos des conclusions tirées.
Certes, les autorités tunisiennes, après avoir fait appel au FMI pour un soutien financier, ne peut rembobiner ses bandes et se rétracter d'un endettement supplémentaire qui accablera forcément le contribuable et l'économie nationale. Mais, il y a, tout de même, moyen de sortir de la spirale de l'endettement et de cette addiction aux institutions financières internationales afin de hisser le tissu économique. Et à nos experts économistes de faire étalage de leurs compétences et nous fournir la réponse.


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