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L'UGTT exige un gouvernement de technocrates, Ennahdha, dos au mur
Publié dans Business News le 26 - 07 - 2013

Tout le monde retenait son souffle pendant la soirée du lundi 29 juillet, quand l'UGTT tenait sa commission administrative pour se prononcer sur la crise traversée par la Tunisie. Il avait fallu attendre les premières lueurs de l'aube pour dissiper la véritable crainte que les syndicalistes ne rompent les liens avec le pouvoir en place.
Finalement, tout en allant dans la foulée des constituants réfractaires, qui réclament la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale constituante, la motion de la commission administrative de l'UGTT s'est limitée à exiger le départ du gouvernement l'actuel et son remplacement par un gouvernement de salut national.
L'UGTT a également réclamé la dissolution de ce qu'on appelle les ligues de protection de la révolution (LPR), la neutralité de l'administration et le réexamen des nominations partisanes. « Les membres du prochain gouvernement ne pourraient pas se présenter aux échéances électorales prévues dans les prochains mois », précise par ailleurs Mouldi Jendoubi, secrétaire général adjoint de la centrale syndicale.
Concernant les éventuelles garanties que pourraient réclamer la société civile et les citoyens de la part d'Ennahdha pour que les islamistes ne reviennent pas, une nouvelle fois, sur les accords qui seront conclus dans un éventuel nouveau Dialogue national, M. Jendoubi admet que « c'est essentiellement un engagement moral ». Mais, « le peuple qui est descendu dans les rues, peut y revenir si jamais l'échéancier n'est pas respecté, d'autant plus que fin août, c'est dans un mois », a-t-il averti.
Par ailleurs, le premier des obstacles à franchir, selon M. Jendoubi, « c'est d'éliminer cette proposition de gouvernement d'Union nationale, véhiculée par certains membres d'Ennahdha et du CPR. Nous n'acceptons qu'un gouvernement de technocrates». Cette position est par ailleurs partagée par la centrale patronale, la Ligue des droits de l'homme et le Conseil de l'ordre des avocats ; les ONG qui parrainent le dialogue national.
Il n'a pas été facile au secrétaire général de la centrale syndicale, Houcine Abassi, de parvenir à amadouer ses troupes et à faire passer cette position, qualifiée, par certaines parties de « trahison à la cause de la révolution » et de « désistement par rapport aux premiers messages de soutien adressés aux députés réfractaires ».
Houcine Abassi avait rencontré, au cours de la journée du lundi, des représentants des constituants réfractaires, en sit-in, pour la dissolution de la Constituante. Samir Taïeb et ses collègues étaient venus expliquer à Abassi les motivations fondamentales de leur mouvement. Les constituants avaient demandé l'alignement de la centrale syndicale à leurs revendications.
La direction de la centrale syndicale avait également rencontré les directions de l'UTICA, de la LTDH et du Conseil de l'Ordre des avocats pour essayer de coordonner les points de vue en cette phase cruciale de l'histoire de la Tunisie. La mission était donc d'une extrême délicatesse et le moindre écart n'était plus acceptable. Tout le monde attendait donc l'UGTT.
Finalement, la raison a prévalu chez les syndicalistes. Ils ont convenu d'appeler à la dissolution du gouvernement, qui a « échoué dans les tâches pour lesquelles il a été désigné en février dernier » et de former « un gouvernement de compétences nationales qui aura pour tâche de parrainer les prochaines échéances électorales, selon une feuille de route qui lui sera transmise par la société politique ».
Pour ce qui est de l'Assemblée, la commission administrative a appelé à « trouver une formule qui garantit l'application des accords convenus au sein d'un consensus national qui sauverait la Tunisie ». Des mesures d'accompagnement sont toutefois nécessaires, comme la dissolution des LPR, la mise en place de gardes fous pour veiller à la neutralité de l'administration et la révision des nominations partisanes.
Les syndicalistes considèrent que « de telles décisions sont des conditions nécessaires pour apaiser le climat politique et essayer d'installer un climat favorable à la tenue d'élections ». « Et puis, le parti Ennahdha est appelé à restaurer un minimum de confiance concernant sa démarche. De telles décisions pourraient dissiper tant soit peu la mauvaise image qu'il traine depuis la dernière phase du Dialogue national », précise Lotfi Ben Mohamed, un syndicaliste de l'enseignement primaire.
La centrale syndicale a donc emboité le pas aux autres composantes de la société civile qui ont préféré éviter le choix de l'inconnu, une option qui prône la dissolution de l'ANC, et lui a préféré un processus plus stable malgré le fait que tout le monde en veut à cette Constituante. L'intérêt de la nation exigerait une telle concession, admettent les syndicalistes.
« Plus jamais de dialogue national pour échanger juste des propos amicaux. Plus jamais d'ANC qui tourne dans le vide. Les présents doivent assumer les engagements pris », insiste Houcine Abassi. La société civile a ainsi rejoint la position de la majorité des partis politiques, y compris au sein de la Troïka, qui ont exprimé le vœu devoir le pays gouverné par des technocrates.
Il reste maintenant à savoir si Ennahdha accepterait un gouvernement apolitique, formé de technocrates et de personnalités indépendantes. Les islamistes ont toujours défendu la présence des politiques dans le gouvernement. Et c'est toujours la position qu'ils défendent prouvant, ainsi leur acharnement à garder le pouvoir jusqu'au moment de la tenue du scrutin.
Des questions se posent aussi concernant les prérogatives de ce gouvernement, son programme d'action, ainsi que sur sa durée et ses rapports avec la Constituante.
Pour le moment, Rached Ghannouchi, dos au mur, ne cesse de dire que « toutes les options sont envisageables, hormis la dissolution de l'ANC », considérée comme une ligne rouge à ne pas franchir, selon ses propres termes. Mais ce n'est pas sûr qu'il reste prisonnier de cette même logique dans le sens où l'étau ne cesse de se resserrer autour de la Troïka.
Des pourparlers, sous forme de tractations, sont donc en cours concernant les contours de ce nouveau gouvernement et la personnalité idoine qui le dirigerait afin de faire sortir le pays de l'actuelle impasse.


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