Invité sur le plateau d'Express Fm, aujourd'hui 14 août 2013, l'ancien chef du gouvernement et actuel secrétaire général d'Ennahdha, Hammadi Jebali, est revenu en force sur la scène médiatique avec une interview qui a duré plus d'une heure. M. Jebali a commencé par affirmer qu'il ne s'est jamais retiré de la scène politique mais qu'il s'est un peu éloigné des projecteurs, tout en restant "au service de la patrie et du parti Ennahdha". Il a enchainé en affirmant avoir l'intention de continuer son action politique, tant qu'il sentira avoir un apport. Par ailleurs, M. Jebali a fermement condamné "l'élite politique" du pays en déclarant : "Notre pire galère est bien notre élite, plus que jamais, et notamment notre élite politique". Il a ajouté: "Le flambeau de la révolution, au lieu d'être relayé démocratiquement, fait l'objet de division et de déchirure entre les citoyens et a conduit le pays vers la crise". Pointant du doigt "l'extrême Gauche", le secrétaire général d'Ennahdha a déclaré: "Il est clair que les forces contrerévolutionnaires veulent nous faire revenir en arrière. Cette extrême gauche importée et parachutée sur la mentalité et la façon de vivre des Tunisiens, le marxisme léninisme, n'est qu'une idéologie dogmatique, révolue, anarchique et violente!". Répondant aux syndicats des forces de l'ordre, M. Jebali ne mâche pas ses mots pour les accuser également d'être "plus que politisés". M. Jebali a donc proposé, pour sortir de la crise, de créer un nouveau gouvernement formé de technocrates, dont le chef serait indépendant, une proposition similaire à celle qu'il avait faite en février dernier et qui et tombée dans l'oreille d'un sourd. Il a ajouté, concernant l'ANC, qu'en dépit des griefs qu'il lui porte, à cause de la perte du temps, des dépassements de prérogatives et des disputes, "la Constituante reste le toit qui abrite toute le monde que personne ne doit démolir". Enfin, concernant le communiqué publié hier par le front du salut national, M. Jebali l'a qualifié de "dangereux et qui ne doit pas passer inaperçu". Il a affirmé: "C'est un appel explicite de recourir à la violence, puisqu'il prévoit le limogeage forcé des gouverneurs et responsables administratifs régionaux". Pire encore, M. Jebali a considéré les comités révolutionnaires de salut national comme étant semblables aux milices de Kadhafi. "C'est la pire des catastrophes qui puisse arriver au pays!" a-t-il soutenu. Et d'ajouter: "Je me demande bien comment est-ce qu'un parti comme Nidaa Toounes, Al Joumhouri ou encore Al Moubadara, peuvent cautionner cette action et permettre à ces marxistes gouverner le pays!".