Le bureau exécutif de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) a exprimé son étonnement et son choc, suite aux déclarations du Syndicat national des forces de sécurité intérieure, lors de sa conférence tenue le 6 septembre «attaquant méthodiquement et sans précédent» les défenseurs des droits de l'Homme, les magistrats, les avocats et les activistes de la société civile, tous ceux qui défendent les droits de l'Homme et le droit à avoir un procès équitable et le secret de l'enquête comme garant des preuves d'innocence. Pour l'AMT, il y a un «acharnement clair et délibéré contre la magistrature et les magistrats, au moyen de différentes formes de calomnie, d'incitation et d'offense, les accusant de diffamation, de soutien au terrorisme, mettant en doute leur neutralité de leurs décisions et l'agression de leurs familles». L'association a vivement condamné ces dépassements graves, qui représentent un défi envers les institutions de l'Etat et une violation du devoir professionnel des forces de sécurité. Elle a aussi averti des conséquences de ce discours provocateur qui sème un climat de discorde, de haine et de conflit entre les institutions judicaire et sécuritaire. L'AMT craint que tout ceci entre dans le cadre d'une campagne qui cherche à reconquérir le pouvoir, en attaquant l'indépendance de la justice et est satisfaite de la décision du ministère public auprès le Tribunal de première instance de Tunis d'ouvrir une enquête concernant ces accusations, afin de déterminer les responsabilités et les dépassements ainsi que de lever le voile sur la vérité, notant sa détermination à défendre les intérêts des magistrats en usant de tous les moyens légaux. L'association a, également, invité «les structures représentant les journalistes à appeler les professionnels du secteur à arrêter les campagnes de diffamation contre les magistrats, en évoquant leurs données personnelles, à respecter leurs vies privées et à respecter les règles du travail journalistique». En outre, l'Association des magistrats tunisiens a appelé les ministères de la Justice, Intérieur et des Droit de l'Homme et de la Justice transitionnelle à prendre des positions claires face à la gravité de ce qui est arrivé, en leur faisant porter la responsabilité par leur silence.