Le Bureau exécutif de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) a rendu public un communiqué, daté du 2 mai 2011, dans lequel il « dénonce vigoureusement les agressions dont a été l'objet Walid Nammouchi, juge au Tribunal de première instance de Kasserine, et ce le 30 avril 2011 à 22h30 à l'hôpital régional de Ben Arous où il a été agressé et menacé par un lieutenant de l'armée, accompagné d'autres soldats et d'un agent de police qui ont brandi les armes avant de le faire évacuer du hall de l'hôpital et de le pousser dans une voiture de la police. Le Bureau exécutif de l'AMT considère que ce genre de délits commis par des agents de la sécurité et de l'armée à l'encontre du corps de la magistrature constitue un forfait grave qui pourrait pousser le pays dans des situations dangereuses dépassant le caractère individuel et les comportements isolés. L'AMT soutient le droit du juge agressé à porter plainte et réclamer l'ouverture d'une enquête et insiste sur la nécessité d'assurer la sécurité personnelle des magistrats tout en appelant le président de la république provisoire et le Premier ministre du gouvernement transitoire d'assumer leurs responsabilités en ouvrant une enquête administrative à cet effet. Par ailleurs, le ministère de la Justice a fait part de sa surprise face à l'appel lancé dans la motion du Conseil national de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) en vue de déclencher une grève générale dans tous les tribunaux, le 5 mai 2011 et d'observer un sit-in devant le siège du ministère, le 14 mai 2011, précisant qu'une telle grève s'oppose au statut des magistrats, actuellement en vigueur. Dans un communiqué rendu public mardi 3 mai 2011, le ministère exprime, également, son étonnement du lancement de cet appel, en cette date, après qu'il eut pris l'initiative d'engager le dialogue avec l'AMT, dialogue qui a abouti à l'élaboration d'un projet de loi organisant le Conseil supérieur de la magistrature et qui est actuellement en cours d'examen par l'Association. Le ministère de la Justice "forme le souhait que l'AMT continue de jouer pleinement son rôle, en tant que négociateur responsable qui s'attache à la crédibilité de la magistrature et aux intérêts des justiciables". Sur un autre plan, le ministère a dénoncé, dans un autre communiqué, les déclarations du président de l'AMT aux médias, tout en l'exhortant à cesser ce qu'il a qualifié d'allégations. "Le président de l'AMT ne cesse de déclarer dans les médias que c'est le ministère de la Justice qui est derrière la formation d'un syndicat des magistrats" ajoute le communiqué, soulignant que "le ministère n'y est pour rien et que les magistrats sont libres de choisir l'organisme qu'ils considèrent comme étant le plus apte à défendre leurs droits". N.H et TAP