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Ils avaient beaucoup plus de dignité sous Ben Ali
Publié dans Business News le 21 - 10 - 2013

Un fait nouveau a fait son apparition, vendredi dernier en Tunisie : un corps constitué censé représenter le summum de l'obéissance et de la discipline, s'est insurgé contre les gouvernants et a crié « dégage » à l'encontre des trois présidents. Ce qui pourrait s'apparenter à l'insubordination des agents de la Garde nationale, en tenue civile et réglementaire, reflète l'état d'esprit qui règne actuellement dans nos institutions officielles.
Ce n'est plus un artiste qui jette un œuf contre Mehdi Mabrouk, ce ne sont plus des citoyens qui dégagent un ministre, ce n'est plus une étudiante qui traite grossièrement une ministre. La colère atteint aujourd'hui un nouveau seuil et pénètre l'institution sécuritaire, qui représente la principale composante de l'appareil exécutif de l'Etat.
Il y a un an, la légitimité officielle de nos actuels gouvernants a pris fin. Depuis, ils sont là en dépit de la volonté du peuple, en infraction totale des règles basiques de la démocratie et de la morale. Un an que ça dure ! Un an que le pays souffre, un an que le pays est en chute libre, un an que l'insécurité s'installe, un an que les assassinats se poursuivent.
Les médias, les principales organisations professionnelles, patronales, syndicales et de la société civile ont dénoncé l'illégalité et l'échec cuisant du pouvoir actuel de la troïka, mais nos gouvernants continuent à s'imposer aux Tunisiens.
Il y a un an, Lotfi Nagdh, membre dirigeant de Nidaa Tounes à Tataouine, est mort piétiné et lynché par des militants des Ligues de protection de la révolution et du CPR, parti du président de la République.
Cette mort-là a beaucoup choqué et plusieurs observateurs ont prédit, alors, que feu Lotfi Nagdh n'est que le premier. Depuis, la Tunisie a enregistré deux autres assassinats politiques, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, et une bonne dizaine d'assassinats de soldats et membres des forces de l'ordre. Certains ont même été sauvagement égorgés.
L'économie va mal, le pouvoir d'achat s'est affaibli, la situation sécuritaire s'est fragilisée, nos enfants sont menacés.
Aujourd'hui, le malaise a dépassé le simple citoyen et les différentes organisations pour atteindre un corps constitué républicain. Le cœur du système exécutif de l'Etat lance, avec son « dégage » un signal d'alarme et malgré cela, le chef du gouvernement persiste à croire qu'il n'a pas échoué et continue à chercher un bouc émissaire. Ali Laârayedh est-il à ce point aveugle, lui et ses pairs de la troïka, pour ne pas voir l'ébullition qu'il y a dans le pays ? Ce malaise transformé en ébullition ne manquera pas de se transformer en colère si la légalité n'est pas rétablie.
Regardez-les nos gouvernants ! Rappelez-vous ce qu'ils étaient avant le 14-Janvier ! Ils suscitaient la sympathie et représentaient le courage. Ben Ali nous disait qu'ils nuisent à l'intérêt du pays et on refusait de le croire. Les Mustapha Ben Jaâfar et Moncef Marzouki étaient, pour les Tunisiens intéressés par la politique, des militants sur qui on peut compter et des personnalités qui peuvent représenter l'alternative.
Ben Ali nous disait que les islamistes étaient le danger menaçant la stabilité et le modèle social de la Tunisie et beaucoup rejetaient son argumentation, l'accusant d'exagération et de despotisme.
Ah s'il avait laissé tout ce beau monde s'exprimer librement ! On aurait su, bien avant les élections, qui étaient vraiment les Ghannouchi, Laârayedh, Ben Jaâfar, Marzouki, Ben Sedrine, Zaouia, Ayadi, Maâtar et Abbou.
Ah s'il avait laissé les salafistes s'exprimer librement et nous parler de califat et de Jihad Ennikah !
Tous ces gens auraient été marginalisés d'une manière naturelle et n'auraient pas pu revendiquer une stature d'homme politique ! C'est Ben Ali qui les a rendu victimes et leur a offert, du coup, un prestige et un capital-sympathie auprès d'un large pan de la société.
Sous Ben Ali, ces gens étaient respectés. Aujourd'hui, ils sont dégagés ! Ils critiquaient matin midi et soir Ben Ali pour ne pas avoir respecté la démocratie et ne avoir pas écouté son peuple. Ils font pire que lui aujourd'hui.
Sihem Badi peut-elle sortir maintenant de chez elle et se balader tranquillement dans la rue ?
Mustapha Ben Jaâfar pourra-t-il demain s'asseoir tranquillement sur une chaise près de son coiffeur de la Marsa, comme le fait actuellement Foued Mbazâa, l'ancien président de la République ?
Moncef Marzouki pourra-t-il se balader demain sur le port d'El Kantaoui sans être hué et insulté par la population ?
Les dirigeants de la troïka sont rejetés par un large pan de la société. Il suffit d'aller s'asseoir dans un café, populaire ou chic, pour entendre les critiques.
Les partis de la troïka ont perdu toute leur popularité de 2011. Il suffit de voir les résultats de n'importe quel institut de sondage.
Les médias inféodés à ce régime sont tous en bas des audiences et beaucoup, d'entre eux, ont fait faillite. Les propagandistes du CPR, des LPR et d'Ennahdha sont insultés en permanence sur les réseaux sociaux.
Le « dégage » du vendredi dernier crié par les agents de la Garde nationale sonne comme un avertissement à ce pouvoir aveugle et sourd. On est arrivé à un nouveau stade de la colère populaire et ce stade n'aurait jamais dû être atteint. Ce ne sont plus les personnes qui sont visées, c'est le cœur même de l'Etat qui est touché et ce après les différentes administrations, les différents ministères et les différents palais de justice.
Si cette troïka sait ce que c'est que l'Etat, qu'elle le respecte et respecte ses institutions ! Qu'elle dégage ! Ça suffit de cette illégalité ! Ras le bol ! Basta !


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