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Le candidat du moindre mal pour que l'échec ne soit pas cuisant
Publié dans Business News le 15 - 12 - 2013

Le choix de dernière minute de Mehdi Jomâa, actuel ministre de l'industrie pour former le nouveau gouvernement est un choix du moindre mal pour que l'échec du dialogue national ne soit pas cuisant.
Après plusieurs heures de retard, les représentants du quartet ont finalement annoncé tard dans la soirée du samedi que l'actuel ministre de l'Industrie du gouvernement Ali Laârayedh a été choisi par vote pour former le nouveau gouvernement qui devrait conduire le pays vers les élections. Au même moment, le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi et le représentant du Front Populaire, Hamma Hammami, tenaient des conférences de presse, chacun de son côté pour commenter et justifier leurs choix. Une chose est sûre, c'est que le choix de Mehdi Jomâa n'a pas été facile et n'a pas été fait de la manière que l'on attendait.
On savait dès le départ que le dialogue national était parti sur un mauvais pied et qu'il a vite dévié pour devenir un marathon de négociations difficiles entres les partis politiques autour du nom d'une personnalité indépendante qui occupera le poste de chef du gouvernement. Ni les partis politiques, ni le quartet n'ont réussi à inverser cette tendance vers les négociations et on peut assurer donc que le dialogue national n'a pas encore commencé.
Et dans ces négociations, nous avons tout vu sauf une image rassurante de la classe politique tunisienne. On a vu des noms de personnalités qui n'ont rien demandé et qui se retrouvent, aussitôt leurs noms cités, décriées, dénigrées et abattues comme on abat du gibier. On a vu des partis politiques imposer leur dictat à leurs partenaires et opposer leur véto au point de suspendre les séances. Et pour couronner le tout, on a vu un candidat choisi par un vote étriqué alors qu'on s'attendait qu'on nous divulgue le candidat du consensus.
D'ailleurs, les participants à ces négociations devraient nous expliquer, un jour peut-être, comment le ministre de l'Industrie dans le gouvernement actuel s'est trouvé miraculeusement disculpé de toute responsabilité dans l'échec du gouvernement dont il fait partie, pourquoi dans ce cas, d'autres ministres « indépendants » de ce gouvernement n'ont pas été nominés et surtout pourquoi ils ont accepté que Mehdi Jomâa soit désigné par vote alors qu'ils avaient éliminé auparavant d'autres candidats pourtant favorisés par le vote.
En attendant des éclaircissements sur ces points et d'autres encore, il y a lieu de souligner que ces négociations ont montré, pour ceux qui veulent seulement voir la réalité en face, qu'il existe un déséquilibre flagrant des rapports de force entre Ennahdha et ses adversaires politiques. Uni, distillant parcimonieusement les détails sur sa stratégie, partageant les rôles entre ses cadres, le parti islamiste a mené magistralement les négociations pour atteindre ses objectifs : placer ses candidats pour les imposer au finish. En face, il y avait une opposition désunie donnant l'impression d'avancer en rangs dispersés, mettant en avant ses intérêts partisans plutôt que les intérêts du pays. Il n'y a qu'à voir le grand écart du Nidaa entre son engagement au sein du Front du salut et ses tractations secrètes ou publiques avec Ennahdha, le travail de sape du Joumhouri qui s'est aligné sur les positions d'Ennahdha et d'Ettakatol au grand dam de ses alliés du Front du salut ou encore la méchanceté du discours de la Jabha envers l'Alliance démocratique mise de facto sur le banc de l'opposition.
D'un autre côté, ces négociations ont fini par annoncer l'échec du dialogue national, du moins l'échec du processus gouvernemental du dialogue national. Au cours de la conférence de presse tenue dans la soirée du samedi, il était évident que Houcine Abassi et ses partenaires du quartet étaient convaincus de l'échec du processus gouvernemental du dialogue national. Ils ont trop vécu dans leur chair les soubresauts, les tergiversations et les volte-face des uns et des autres pour ne pas en être conscients. Mais ils ont accepté de faire cette ultime concession dans l'espoir de sauver les deux autres processus du dialogue, celui électoral et l'autre institutionnel. Est-ce la bonne démarche ? L'avenir nous apportera ses réponses. Les quatre organisations parrainant le dialogue national auraient eu, en tout cas, le mérite de pousser jusqu'au bout, dans le sens du dénouement heureux de la crise politique et institutionnelle du pays.
Ceci dit, il ne faudrait pas verser dans l'exagération et condamner l'homme avant d'avoir commencé sa mission. La désignation de Mehdi Jomâa comme nouveau chef du gouvernement présente en effet quelques avantages. Le premier et non des moindres, est de débloquer un tant soit peu, une situation qui pèse lourdement sur les Tunisiens et sur le pays qui ne supporte plus cette situation d'attente inhibant tout espoir, toute perspective, toute action.
Le second avantage de la venue du nouveau chef du gouvernement est de consommer le départ de l'actuel premier ministre. Pour avoir été jusqu'à la fin, arrogants, hautains et suffisants malgré leurs incompétences et leurs échecs avérés, Ali Laârayedh et plusieurs de ses ministres devaient partir et disparaître du paysage. Il était vraiment temps. En ce sens, Mehdi Jomâa ne peut pas être pire que son prédécesseur et c'est déjà un acquis.
En plus, lors de son passage au ministère de l'Industrie, il semblait opposé à la déferlante des nominations arbitraires et aurait refusé de limoger des responsables compétents pour les remplacer par des proches de la Troïka. Ceci pourrait l'engager à l'avenir dans un processus de révision des nominations, un processus qui constitue l'une des clés de réussite de son gouvernement même si au final personne ne croit que ces révisions seront systématiques.
Pour mener à bien sa mission, le nouveau chef de gouvernement, pourrait compter sur une grande partie de la Troïka, en l'occurrence Ennahdha et Ettakatol, ainsi que sur une partie de l'opposition dont notamment l'Alliance démocratique. Il lui revient maintenant de convaincre les autres franges de l'opposition, en montrant que son programme respecte scrupuleusement les dispositions de la feuille de route du quartet.
Il pourra compter aussi sur le soutien des Européens, soutien scellé à coup de méchoui-party avec l'ambassadeur d'Allemagne en Tunisie. Mais si c'est pour débloquer des fonds étrangers au profit de la Tunisie, ce ne serait pas cher payé.


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