Le syndicat de la sûreté républicaine tunisienne a tenu, en ce mardi 20 mai 2014, une conférence de presse afin de lever le voile sur les récentes évolutions de certaines affaires sécuritaires ainsi que sur certaines « vérités cachées ». Mohamed Rouissi, secrétaire général du syndicat a indiqué, de prime à bord, qu'au cours du mois de décembre 2014, le syndicat tiendra le congrès électoral de son bureau exécutif et qu'à cette occasion, il lance un appel à tous les agents de la sécurité et tous les syndicats relevant du ministère de l'Intérieur pour y prendre part. Mohamed Rouissi a, par la suite, fait un tour d'horizon des réalisations du syndicat à commencer par le soutien présenté à l'Institution sécuritaire pour la suspension du congrès du mouvement désormais prohibé Ansar Al Chariâa à Kairouan. « Cette décision en est une historique et nous sommes fier en tant que syndicat d'avoir contribué à sa prise » souligne M. Rouissi. Ce dernier a assuré, de même, que la collaboration avec des cadres sécuritaires du ministère de l'Intérieur se poursuit et donne ses fruits, néanmoins, certains autres cadres ayant eu des liens avec l'ancien régime de Ben Ali accompagnés d'autres partisans des anciens gouvernants de la Troïka continuent à altérer le bon fonctionnement de l'Institution. « Ces personnes nous les considérons comme appartenant à un appareil sécuritaire parallèle », précise un des membres du syndicat. Dans le même contexte, une vidéo d'environ trois minutes a été exposée. L'un des syndicalistes explique qu'on y voit des employés chargés par Samir Feriani (un cadre au sein du MI) de détruire plusieurs boîtes d'archives de la police. Cette vidéo datant de mars 2012, montre clairement que les deux individus en question démolissent des piles de documents emballées dans des cartons, ce qui est interdit, selon Mohamed Ali Rezgui, un des membres du SSRT. Ce dernier a souligné qu'il a fait part de certains dépassements dont notamment celui-ci auprès du directeur général du secteur public, mais toutes les doléances sont restées lettres mortes et pis encore, M. Rezgui a même été suspendu de son travail pendant six mois et ce, dix jours après qu'il ait communiqué des informations à propos d'un réseau de formation de djihadistes pour la Syrie. S'agissant des nominations au sein des différentes directions du ministère de l'Intérieur, le SSRT a confié que les règles n'ont toujours pas changé, plusieurs personnes sont nommées en fonction de leur appartenance politique. Quant aux limogeages opérés par l'ancien ministre de l'Intérieur, Farhat Rajhi, Mohamed Rouissi a précisé que ces décisions ont été effectuées sous une grande pression négative, ce qui a conduit à des limogeages tributaires de cadres sécuritaires dont certains n'étaient pas justifiés. Par ailleurs, le SSRT a évoqué le dossier des associations ayant un rapport avec le terrorisme et son financement. Mohamed Rouissi a indiqué, à cet effet, que plusieurs parmi ces organismes financent effectivement des groupes terroristes dont notamment l'association « Tunisia Charity » de Abdel Monôem Daïmin frère de Imed Daïmi, secrétaire général du parti CPR. Selon le SSRT, l'association de Daïmi aurait donc bénéficié d'un prêt contracté par le gouvernement auprès d'instance étrangère, il s'agirait de plusieurs milliards de dinars. Mohamed Ali Rezgui a précisé, de plus, que toutes les affaires que le syndicat voulait dévoiler et auxquelles, l'on ne voulait pas croire tels que le terrorisme et l'appareil sécuritaire parallèle, ont fini par être avérées.