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Boubaker Lahkim et Ahmed Rouissi : Du meurtre de Belaïd et de Brahmi à l'enlèvement de diplomates tunisiens
Publié dans Business News le 02 - 07 - 2014

A partir d'un document exclusif dont Business News a pu obtenir une copie, on peut affirmer que des faisceaux de preuves tendent à montrer que le kidnapping des deux diplomates tunisiens en Libye a été perpétré par les tristement célèbres Aboubaker Lahkim et Ahmed Rouissi, terroristes tunisiens suspectés d'implication dans les assassinats des deux opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Récit des tribulations de deux terroristes en Libye.
Suite à plusieurs arrestations effectuées dernièrement dans les rangs des terroristes d'Ansar Chariâa, certains faits troublants ont filtré à travers les interrogatoires de ces personnes. On y apprend une série de faits qui relancent l'éventualité de certaines défaillances au sein de l'appareil d'Etat. C'est là que l'activiste politique, Taïeb Laâguili, a fait un travail d'investigation pour déméler le vrai du faux dans l'histoire du kidnapping des deux diplomates tunisiens en Libye. Il a été le premier à lancer l'alerte et à dire haut et fort que les assassins de Chokri Belaïd sont directement impliqués dans ce kidnapping. Depuis cette révélation, Taïeb Laâguili est menacé et subit une réelle campagne de dénigrement et une vague de menaces.
Le document dont il est question relate les interrogatoires de certains terroristes effectués le 19 et le 20 mai 2014. Ces interrogatoires convergent sur plusieurs points. La première des vérités que l'on peut établir à travers l'examen de ces documents est l'existence d'un camp d'entraînement d'éléments terroristes dans la région de Sabratha, sur la frontière tunisienne. Ce camp s'appelle "Om Yomna" et serait tenu par Ahmed Rouissi avec l'aide ponctuelle de Boubaker Lahkim. Ces deux éléments terroristes sont activement recherchés par les forces de l'ordre tunisiennes car ils sont suspectés d'avoir participé activement aux meurtres de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi.
Selon les témoignages recueillis, la dénomination "Om Yomna" est un hommage adressé par Ahmed Rouissi à la femme qui avait été tuée lors d'une descente de police à Douar Hicher dans le gouvernorat de La Manouba. Le camp dont il est question est composé de 25 à 30 personnes, en majorité tunisiennes. Elles y reçoivent un entrainement intensif dans le maniement des armes d'assaut et des armes de poing, la fabrication d'explosifs et le tir au lance-roquette. C'est à partir de ce camp que le dénommé Ahmed Rouissi compte entreprendre des actions terroristes et de déstabilisation sur le territoire tunisien. Il a constitué un groupe qu'il a nommé "Al Mutabayioun Ala Al Mawt" pour mener ses actions.
Une des actions envisagées par ce groupe visait la ville touristique de Hammamet. L'un des terroristes interpellés a avoué qu'il avait été mandaté, en compagnie d'un autre terroriste, par Ahmed Rouissi pour aller déposer une bombe à Hammamet. Les deux hommes devaient, dans un premier temps, louer une maison dans la ville et y trouver du travail tout en faisant de surveillance. Après avoir fixé un objectif, ils devaient contacter une troisième personne pour amener la bombe et les aider à se procurer une puce téléphonique grâce à une carte d'identité falsifiée. C'est à partir de ce téléphone que l'explosion devait être provoquée. Les arrestations ont eu lieu avant que ce plan n'ait pu prendre forme.
Des révélations plus graves sont à dégager de ces interrogatoires. L'un des terroristes interpellés a déclaré que Ahmed Rouissi, en compagnie de l'un de ses colistiers, était responsable de l'enlèvement des deux diplomates tunisiens en Libye, Laâroussi Gantassi et Mohamed Ben Cheikh. L'objectif de cet enlèvement était d'échanger les otages contre des prisonniers libyens en Tunisie. Le tout pour avoir la protection et l'armement de l'une des milices libyennes de la région.
Ahmed Rouissi semble s'être fait une spécialité du kidnapping. En effet, un autre témoignage fait état d'un plan ficelé par Rouissi pour enlever l'ambassadeur iranien en Libye. Aidé de plusieurs Libyens, Ahmed Rouissi aurait ourdi un plan pour introduire l'un de ses sbires au bureau de l'ambassadeur iranien sous prétexte de demander un visa. Par chance pour l'ambassadeur iranien, il était en mission à l'étranger lors de l'exécution de ce plan. D'ailleurs, cette défaillance aurait valu à Ahmed Rouissi les réprimandes des Libyens qui l'accompagnaient car le travail de surveillance préalable n'a pas été effectué efficacement.
Le groupe "Al Mutabayioun Ala Al Mawt" n'en serait pas à son galop d'essai. L'un des terroristes interrogés, qui a reçu une formation dans ce camp, a affirmé aux enquêteurs que plusieurs groupes sont déjà passés par ce camp dont l'un se trouve en Syrie et l'autre en Tunisie. Il a ajouté que Ahmed Rouissi planifiait également le rapatriement de plusieurs terroristes de Syrie pour les employer en Libye et en Tunisie.
Ahmed Rouissi, connu également sous les pseudonymes "Abou Zakariyya" ou "Le Docteur", a également avoué devant l'un de ses acolytes qu'il était à l'origine des deux opérations ratées de Monastir et de Sousse. Il aurait d'ailleurs exprimé son agacement quant à l'échec de ces opérations en disant : "Je lui avais pourtant expliqué comment faire exploser la bombe de loin mais il est allé se faire exploser! L'autre, j'avais prévu qu'il mettrait la bombe sous un bus avec un deuxième pour filmer l'opération. Mais le premier a été arrêté et le deuxième s'est enfui!".
Ahmed Rouissi, en compagnie de certaines autres personnes, semble être au centre de ce réseau qui entraîne et prépare des candidats au terrorisme à perpétrer des actes sur le sol tunisien. Leurs cibles prioritaires semblent être, d'après les interrogatoires, les forces de l'ordre et les endroits fréquentés par les touristes. Quant à Boubaker Lahkim, les interrogatoires révèlent qu'il serait parti en Syrie. Pour ce qui est de ses déplacements entre la Tunisie et la Libye, le groupe mené par Ahmed Rouissi semble profiter de la friabilité de la frontière entre les deux pays. En effet, tous les déplacements évoqués par les terroristes interrogés se sont faits à travers le passage frontalier de Ras Jedir. Il suffit à chaque fois que l'une des personnes coutumières du passage aille graisser la patte aux douaniers pour que les passeports soient tamponnés et que le transfert se fasse sans encombre.
Les révélations faites par les terroristes interrogés posent plusieurs questions quant au fonctionnement sécuritaire de l'Etat tunisien. On peut se demander s'il existe une coordination entre les autorités tunisienne et libyenne. A travers les interrogatoires recueillis en Tunisie, il serait possible d'arrêter Ahmed Rouissi en Libye ou du moins faire en sorte que sa liberté de mouvement soit réduite. Il est également possible de tenter de déterminer les responsabilités au niveau du passage frontalier de Ras Jedir. On peut également se demander si l'ambassade iranienne a été prévenue de l'existence de plans pour l'enlèvement de l'ambassadeur afin que ce dernier prenne les dispositions adéquates. Plusieurs zones d'ombre subsistent mais il parait évident que Ahmed Rouissi est un terroriste dangereux qui est en train, en ce moment même, de planifier des attaques sur le sol tunisien.


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