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Selma Mabrouk : Qui a été le plus "naïf" ?
Publié dans Business News le 30 - 10 - 2014

Selma Mabrouk, candidate de l'UPT sur la circonscription de Tunis 2 a écrit, aujourd'hui 30 octobre 2014, un texte dans lequel elle revient sur l'échec de son parti aux dernières élections législatives. Ci-après ledit texte dans son intégralité.
Depuis plus de trois ans, j'ai aligné souvent sur cette page des mots et des humeurs mais jamais ils n'ont été aussi difficiles à écrire que ceux que j'aligne à l'instant. Je commencerai tout d'abord par remercier du fond du coeur ceux qui nous ont fait confiance en glissant notre bulletin dans les urnes, par saluer leur clairvoyance et leur dire (et je suis sûre qu'ils le savent) que nôtre combat n'est pas fini, loin de là. Je voudrais aussi exprimer mon plus profond respect pour le courage et la persévérance de tous nos militants sans exception, ceux qui ont désiré plus que tout l'Union pour la Tunisie et ceux qui, même septiques vis à vis du projet, n'ont pas lâché le train en marche. Je voudrais dire ici à Samir Taieb, à Fadhel Moussa, à Nadia Chaâbane, à Karima Souid, à Manel Kadri et à Selma Baccar toute la peine que j'ai de ne pas les savoir en première ligne sur le champ de bataille que sera l'assemblée du peuple ces cinq prochaines années et mon inquiétude de savoir qu'Al Massar n'y sera pas représenté pour veiller à défendre in situ, comme il a su le faire à l'assemblée constituante, nos valeurs, et en particulier la justice sociale et l'alternative économique, toutes deux nécessitant une nouvelle approche dans les choix gouvernementaux.
Contrairement à la première impression qu'aura le lecteur, qui y verra certainement les traces d'une déception personnelle, cette inquiétude trouve son origine ailleurs, bien plus profondément, et est liée à la portée du choix des tunisiens et des tunisiennes et à ses conséquences.
Je félicite certes mes concitoyens pour ces élections qui se sont déroulées dans le calme.et avec un taux de participation satisfaisant. Mais, car il y a un mais, deux paramètres indispensables ont manqué cruellement à ce scrutin. En premier lieu la loi électorale a pernicieusement encouragé la multiplicité des listes qui nous donnent aujourd'hui, quasiment à l'instar de 2011, ce malheureux spectacle de plusieurs milliers voix perdues. Mais surtout elle a ouvert la voie à tous les dépassements en matière de financement portant fortement atteinte à l'égalité des chances entre les concurrents. Inutile de rappeler qu'Al Massar avait voté contre cette loi le 1er mai 2014 et n' a pas lésiné pour interpeller l'ISIE chaque fois qu'il était nécessaire afin qu'elle prenne ses responsabilités dans ce sens.
Qu'à cela ne tienne, avec ces deux tares est venue s'ajouter le fameux appel au vote utile, promettant de "réduire" la taille de l'adversaire politique Ennahdha à sa "dimension réelle" et appuyé lors du fameux discours de campagne par la formulation caricaturale "celui qui ne vote pas Nida, votera (sans le vouloir, bien entendu) pour Ennahdha", provoquant en définitive un vote de la "peur" (peur du terrorisme, peur du changement du modèle de société etc...). Cet appel, émanant du supposé allié, a "culpabilisé" les électeurs en oubliant (ou occultant) de souligner le risque de voir l'effet contraire se produire au vu du type de loi électorale en vigueur qui "plafonne" les résultats des grandes formations en distribuant le "surplus" de voix aux plus petites.
Qu'a t on obtenu en définitive ?
Les résultats préliminaires des élections législatives donnent à priori une majorité relative à Nida Tounés (85 sièges) talonné par Ennahdha (69 sièges). Quid des sièges restants ? Deux groupes démocrates (Afek et Jebha , respectivement environ 8 et 15 sièges) auxquels l'ont peut rajouter les 3 députés d'El Moubadara, un 3ème groupe "encombrant" , l'UPL de Riahi ( 16 députés) que je qualifierait poliment "d'outsider", le reste étant une mosaïque disparate où se perdent quelques députés issus de formations politiques "historiques" tel que l'ex-PDP (Jomhouri -1 député-et l'Alliance démocratique -1 député ) ou encore Ettakatol (1député) et le MDS (1député), le CPR (4 députés) ou son extraction Tayar Dimocrati (3députés) ainsi que 3 députés du "mouvement du peuple", la formation politique que feu Mohamed Brahmi avait quitté peu avant son assassinat . Le reste des représentants du peuple étant issus de listes indépendantes ou partisanes non identifiables pour le moment (5 députés) ou encore de l'excentrique Tayar El Mahaba (2 députés).
L'Union pour la Tunisie, elle, n'a bénéficié d'aucun siège, faisant disparaitre par là même Al Massar du paysage parlementaire.
Au delà de la remise en question de la stratégie électorale propre à Al Massar qui est certainement partiellement en cause de cet échec cuisant, j'aimerais attirer l'attention sur les conséquences immédiates du choix des électeurs et sur les conditions dans lesquelles ces choix ont été faits. Al Massar, en prenant la décision difficile et risquée (ses résultats le prouvent) de maintenir une alliance électorale (avec le AWAD et des indépendants) et une alliance politique (avec Nida) a tout simplement misé sur l'émergence d'une véritable majorité parlementaire démocrate, stable et cohérente qui aurait installé rapidement un gouvernement grâce aux alliances annoncées de formations politiques se rejoignant au moins sur le plan de l'appartenance à la famille séculière et qui n'auraient pas eu de mal à se mettre d'accord sur un programme économique respectant un minimum des "lignes rouges" propres à chacune des parties prenantes.
Malheureusement, la lame de fond qui a balayé d'un coup l'Union pour la Tunisie du paysage parlementaire a réduit en cendre ces espoirs que certains qualifient déjà de "naïfs".
"Elli ye7seb wa7dou wofdhollou" le dicton tunisien est certes sans appel.
Une question me taraude depuis les résultats électoraux et elle commence à jaillir ici et là chez quelques uns depuis que la difficulté à former un gouvernement est évidente et commence même à être l'objet de spéculations multiples et variées:
Qui a été le plus "naïf" en stratégie électorale, celui qui a annoncé, expliqué, milité au grand jour en faveur de sa conception du prochain mandat parlementaire ou celui qui a exhibé son soutient pour une alliance démocrate en faisant tout le contraire sur le terrain, pour se retrouver en définitive nez à nez avec son "adversaire" historique et devoir probablement composer avec au vu de la grande difficulté évidente à mettre en place une majorité démocrate stable faute tout simplement de partenaires ?
Qui a été le plus "naïf" parmi les électeurs, celui qui a pris le risque de résister à la pression ambiante et de donner sa chance à cette fameuse coalition unioniste ou celui qui a occulté ses convictions pour céder à l'appel de la peur et croire en la promesse du "plus jamais Ennahdha au pouvoir" et peut être se retrouver floué, pour certains une seconde fois, obligé d'accepter de devoir composer encore avec une alliance contre-nature justifiée par "l'intérêt suprême de la Nation" ?
Loin de toute rancœur ou rancune, je m'adresse ici à l'électeur lettré, à l'intelligentsia tunisienne, à ceux qui auraient pu par leur soutien, porter la voix de l'Union pour la Tunisie et appuyer une véritable alternance au pouvoir tout en restant fidèle à ses convictions de sympathisant du courant Massarien.
Le choix des électeurs est souverain et je le respecte. Mais parce qu'il est souverain, il doit être responsable. Là est l'enjeu de la démocratie.
Pour les cinq ans à venir, et au delà de la mésalliance possible qui gouvernera peut être pendant ce mandat, nôtre devoir à tous sera de veiller à la mise en place des institutions régulatrices de cette démocratie naissante telle que la cour constitutionnelle et les institutions régulant la magistrature et les médias mais aussi celles veillant au développement durable et à la lutte contre la corruption, sans oublier la mise en place des mécanismes de décentralisation.
Les choix économiques à venir devront être au centre de l'attention générale. Ils se feront malheureusement en l'absence d'un courant socio-démocrate au sein de la majorité (surtout si le Front populaire décide de rester dans l'opposition), et je crains de voir nos futurs gouvernants plier aveuglément, à l'instar de la troïka et du gouvernement "technocrate" qui l'a remplacé, aux exigences du FMI et de la BM, provoquant à moyen terme un chamboulement de la société tunisienne et essentiellement celui de la classe moyenne.
Vous comprendrez ainsi que mon inquiétude est grande et qu'au-delà de l'indispensable reconstruction du parti Al Massar afin qu'il puisse continuer à être un acteur efficace dans la vie politique et sociale tunisienne, les résultats des élections législatives sont loin d'être rassurantes car elles ne sont déjà pas à la hauteur des enjeux qui se profilent.


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