Les réseaux sociaux se sont emballés depuis hier soir, mercredi 16 décembre, suite à l'arrestation d'une jeune lycéenne de 17 ans dans la ville du Kef. Plusieurs personnalités politiques, médiatiques et de la société civile ont partagé les photos de Afra Ben Azza, dont l'une où on la voit avec un nez ensanglanté. Faute de suffisamment d'éléments vérifiés auprès de sources officielles, peu de médias ont relayé l'affaire, dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17. La lycéenne est connue pour être une militante active sur terrain et dans les réseaux sociaux, affiliée au mouvement « Manich M'sameh », plutôt proche de l'opposition et particulièrement des partis Tayar, CPR.
D'après des sources proches de la famille, Afra Ben Azza aurait participé à un mouvement protestataire contre la transformation d'un café touristique historique du centre du Kef, « café Bou Makhlouf » dont le propriétaire aurait cherché à modifier l'aspect et la nature.
Elle aurait été violemment arrêtée par la police, toujours selon ces sources non officielles, puis obligée à signer le procès verbal. Elle aurait également été empêchée de prendre contact avec son avocat qui l'a appelée à plusieurs reprises durant son interrogatoire. Bien qu'anti-constitutionnel, le code des procédures pénales ne prévoit pas l'accompagnement d'un avocat au cours des interrogatoires de police.
Les services du procureur auraient ensuite délivré un mandat de dépôt à l'encontre de la jeune lycéenne. C'est ce mandat de dépôt qui a déclenché l'ire de plusieurs centaines de personnes sur les réseaux sociaux durant toute la nuit du mercredi au jeudi. On protestait notamment contre l'arrestation musclée et le fait que le procureur n'ait pas pris en considération le jeune âge de la fille et son statut de lycéenne en ordonnant une arrestation inutile, injuste et contraire aux droits de l'Homme, à leurs yeux.
Nous y reviendrons dès l'obtention d'éléments officiels et confirmés.