L'ancien bâtonnier Chawki Tabib a été nommé le 6 janvier dernier, sur décision du chef du gouvernement, Habib Essid, au poste de président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption, succédant à Samir Annabi. Fraichement nommé, M. Tabib rend visite au courant du mois de janvier, au chef du gouvernement et au président de la République. Les communiqués d'usage font état de la détermination des deux présidents à soutenir l'Instance dans le but d'ancrer les politiques de bonne gouvernance.
Jusque-là rien qui sort de l'ordinaire. Sauf qu'en réalité, ladite instance n'existe pas réellement, puisque, selon une source informée, Chawki Tabib a constaté que les locaux ne permettent aucune activité : pas d'électricité, matériel informatique défectueux, seulement deux enquêteurs pour près de 10 mille dossiers, pas de coursier…
Autre fait, la nomination de Chawki Tabib n'est pas effective vu qu'elle n'a pas été publiée dans le JORT, apprend-t-on. Le nouveau président de l'instance s'est trouvé les mains liées et sans aucun moyen d'entreprendre sa mission, alors que des citoyens ont saisi l'instance pour traiter leurs dossiers.
Chawki Tabib s'est adressé, toujours d'après notre source, au chef du gouvernement et au président de la République pour que cette situation soit résolue, en vain. Il se trouve actuellement dans une clinique sous observation après un malaise, dû selon les médecins à un état de fatigue et de stress.