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10e Congrès d'Ennahdha : Le revirement tactique du mouvement islamiste
Publié dans Business News le 16 - 05 - 2016

Ennahdha, désormais premier parti de Tunisie après les défections dans les rangs de Nidaa Tounes, se prépare à tenir son 10e Congrès du 20 au 22 mai 2016. Un rendez-vous tant attendu et préparé avec minutie par les adhérents, d'autant plus que les dirigeants n'ont eu de cesse d'annoncer de nouvelles orientations qui découleront de ce congrès. Ennahdha se prépare à un changement de cap et aspire à renvoyer l'image d'un parti qui évolue, un parti qui bouge et qui ne craint pas de se renouveler. Pour ce faire, toute une stratégie, bien étudiée, a été mise en place pour garantir l'application des nouvelles orientations du mouvement.

Il était prévu que le 10e Congrès d'Ennahdha soit organisé en 2014. Mais sa préparation coïncidait avec les élections législatives et présidentielle, ce qui a mené le Conseil de la Choura à décider de son report suite à un referendum des membres du mouvement en Tunisie et à l'étranger. A l'examen, l'évaluation générale de l'expérience d'Ennahdha et sa nouvelle stratégie. Un travail monstre a été effectué pour arriver au congrès du week-end prochain. Deux commissions centrales élues par le Conseil de la Choura ont travaillé sur la préparation du congrès. Chacune de ces commissions comportant des comités régionaux avec plusieurs sous-comités. Il faudra relever que le programme du congrès a été lancé dès décembre 2015. En Tunisie et à l'étranger, ont été organisés pas moins de 279 congrès locaux, 24 congrès régionaux et 8 congrès sectoriels.

Dans sa présentation consacrée à son 10e Congrès, Ennahdha explique que ce rendez-vous, de la plus haute importance, intervient dans un contexte dans lequel le parti « projette de se renouveler, de façon à augmenter sa popularité, comme étant un parti politique démocrate, ouvert et basé sur la référence islamique », et ce tel que défini par la Constitution. Ennahdha, dans son discours officiel, espère qu'il pourra, après avoir bénéficié de son expérience au pouvoir, réussir à renouveler son projet et ses choix.
Business News a révélé dans un article les dessous des préparatifs du Congrès. En exclusivité, nous nous sommes procurés un document récapitulant les motions qui seront discutées et votées lors du 10e congrès. Une évaluation de son bilan sous la Troïka et ses directions nouvelles seront à l'examen.

Placé sous le signe du renouveau, ce congrès discutera d'un « revirement » idéologique de taille comme le présentent les dirigeants du mouvement.
Depuis quelque temps déjà, les leaders islamistes et, à leur tête, Rached Ghannouchi assurent que le congrès traitera de la séparation de l'action politique de celle de la prédication. De quoi s'agit-il réellement, sachant que le fondement même du parti n'est autre que l'aspect religieux? Dès cette annonce, les observateurs de la scène politique tunisienne ont été partagés sur les véritables desseins d'une telle décision. Serait-ce une énième « ruse » politique du mouvement islamiste, cherchant à se redonner une virginité et à vendre une nouvelle image, qui colle plus à la réalité de la société tunisienne? Le doute est permis. L'identité d'Ennahdha, descendant direct du Mouvement de la tendance islamique (MTI), a pour socle le mélange du religieux et du politique. Comment les séparer dans ce cas? Cela ne créerait-il pas pas des remous chez ses adhérents, qui se verraient désormais appartenir à un parti politique comme les autres? Les travaux du congrès nous en diront plus…
En gros, ceux d'Ennahdha qui choisiront de continuer les actions de prédication, seront dans l'obligation de créer des associations qui y seront consacrées, toujours dans le cadre du respect des lois régissant les associations. Ils devront quitter le parti et œuvrer dans le cadre de la société civile. Pour les autres, ceux qui choisiront l'action politique, ils se consacreront exclusivement aux activités partisanes et abandonneront irrémédiablement la casquette de la prédication.
Cette décision est confortée par les débats tenus lors des congrès locaux d'Ennahdha, où la balance a penché pour l'action de prédication en dehors du parti. Or, en fins tacticiens les « Frères » tunisiens ont su montrer dans les différentes étapes politiques post-révolution, leur aptitude à muer en fonction du climat général. Tout en assurant la survie du mouvement, on fait en sorte qu'il évolue et qu'il se rapproche le plus de sa « tunisianité ». Il faut dire que la société tunisienne, après le passage au pouvoir d'Ennahdha a rejeté, en partie, l'islam politique. Un récent sondage Sigma, révèle que 72,8% des Tunisiens revendiquent la séparation entre les sphères politique et religieuse, alors que seulement 21,8% sont contre.

Sur ce coup, Ennahdha a tout compris. Il voudrait brasser large dans un électorat conservateur, certes, mais qui reste plus ou moins hermétique à l'islam politique. Le Congrès qui tranchera sur cette problématique, insérera le parti dans une nouvelle orientation inédite, voire historique, pour le mouvement d'obédience islamiste. Toutefois, le parti saura-t-il s'en tenir à cette décision ? Comment définira-t-il cette ligne de démarcation entre le religieux et le politique ? On a vu au cours de ce week-end deux députés d'Ennahdha, en l'occurrence Sayida Ounissi et Houcine Jaziri, participer à la rencontre annuelle des musulmans de France. Mme Ounissi intervenait aux cotés de Tariq ramadan à une session intitulée « L'Islam politique existe-t-il ? ». Il est évident qu'Ennadha ne se transformera pas en un parti laïc et ne reniera pas pour autant son identité islamique.

Outre ce point de la plus haute importance, notre futur « ex-parti islamiste », tracera, au cours de son congrès, les grandes lignes de sa stratégie à venir sur la base d'une évaluation de son expérience passée. Ennahdha a des enseignements à tirer de son passage au pouvoir et l'autocritique est de mise pour qu'il puisse aller de l'avant. La question du partage du pouvoir et les alliances à venir, la question de la reconduction ou non de Rached Ghannouchi à sa tête, celle de la réorganisation de ses structures, du changement de son nom ou encore de sa nouvelle stratégie de communication, sont autant de sujet qui seront débattus lors de ce 10e congrès.

Le week-end prochain, s'ouvriront les travaux du congrès tant attendu d'Ennahdha, en présence, fort probablement du chef de l'Etat, Béji Caïd Essebsi qui a reçu son invitation de Rached Ghannouchi. Evénement politique majeur eu égard au poids d'Ennahdha sur la place. Le mouvement Ennahdha se prépare à faire « peau neuve » et à opérer son virage stratégique. Parti devenu incontournable de la scène politique tunisienne, le mouvement ne cesse d'évoluer et d'opérer des mues, loin des calculs puérils. En mieux ? Le temps nous le dira. Aux autres d'en prendre de la graine…


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