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Alaa Chebbi n'est pas coupable !
Publié dans Business News le 18 - 10 - 2016

La toile, la société civile et les médias s'indigent contre Alaa Chebbi. Des propos misogynes, rétrogrades et profondément choquants sont derrière cette croisade. L'animateur a fait culpabiliser une jeune fille mineure, violée et victime d'inceste, pour ne pas avoir eu la pudeur de « régulariser sa situation ». Entendez par cela, se marier avec son violeur et sauver, ainsi, son honneur. Une victime, « fautive par principe », car ayant, évidemment « une part de responsabilité dans ce qui lui est arrivé ». On accuse Alaa Chebbi d'être rétrograde, misogyne et de tenir des propos répugnants qui placent la victime en fautive et qui alimentent la culture du viol. On l'accuse de se placer en donneur de leçons et d'animer une émission qui banalise les crimes de société et inverse les rôles.

Mais Alaa Chebbi est innocent de toutes ces accusations qu'on veut bien lui imputer. Il n'a fait que mimer des insanités que l'on entend souvent dans notre société. Il n'a fait que se baser sur des articles de loi existant encore dans une Tunisie qui se prévaut d'être « un modèle » en matière des droits des femmes et des libertés qui leur sont conférées. Il n'a fait qu'animer l'une des émissions les plus populaires et les plus regardées de la télévision tunisienne. Il n'a fait que dire aux Tunisiens exactement ce qu'ils ont envie d'entendre.

Les gens continuent à suivre et à boire les paroles de Alaa Chebbi en restant scotchés devant leur écran chaque semaine pendant qu'il jette l'anathème sur les victimes des travers de la société tunisienne venues alerter sur leur situation. Les violées doivent rendre des comptes, les époux cocus doivent reconquérir leur autre moitié, les femmes battues doivent retrouver leur domicile conjugal et les enfants abandonnés doivent demander pardon à leurs parents. Tout ça sous l'œil bienveillant d'un public qui distribue jugements et approbations avant d'éteindre sa télévision et de continuer le même exercice dans la vraie vie. Des émissions qui alimentent, encore plus, le voyeurisme et la vulgarité de ceux qui s'en délectent et en redemandent à chaque fois, tout en continuant à s'estimer au-dessus de la mêlée.

Il est facile de mener une campagne contre Alaa Chebbi, victime de son propre succès et d'une société, elle-même rétrograde et hypocrite. Il est facile de dénoncer des propos nauséabonds tenus lors d'une émission de grande écoute tout en continuant à regarder et à contribuer à l'audimat qu'elle réalise à chaque fois.
Alors que la Constitution tunisienne, énonce dans son article 46 que «l'Etat prend les mesures nécessaires afin d'éradiquer la violence contre les femmes», le code pénal, lui, stipule dans son article 227 l'aberration suivante : « Est puni d'emprisonnement pendant six ans, celui qui fait subir sans violences, l'acte sexuel à un enfant de sexe féminin âgé de moins de quinze ans accomplis.
La peine est de cinq ans d'emprisonnement si l'âge de la victime est supérieur à quinze ans et inférieur à vingt ans accomplis. La tentative est punissable.
Le mariage du coupable avec la victime dans les deux cas prévus par le présent article arrête les poursuites ou les effets de la condamnation ».

Comment blâmer un simple animateur alors que la loi est de son côté ? Alors que la loi tunisienne offre à chaque violeur une autorisation légale d'échapper aux poursuites judiciaires, et fait de chaque mineure violée une victime à vie, qui doit vivre avec son bourreau ?

Alaa Chebbi est loin d'être le cœur du problème. Il est facile de blâmer un animateur à succès qui n'a aucune qualification réelle pour interagir avec des victimes, psychologiquement fragiles. Un animateur qui ne maitrise pas son sujet et qui se permet pourtant de s'ériger en moralisateur et de distribuer les jugements. Un animateur qui prépare ses émissions à coup de stéréotypes et de clichés et qui se permet, pourtant, de décider qui a tort et qui a raison.
Non Alaa Chebbi n'est pas le problème. Le problème réside dans une société schizophrène et profondément hypocrite et dans des textes de loi qui continuent à légaliser les crimes de société, tout en étant parfaitement anticonstitutionnels.


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