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Colloque de la GICPA à Paris autour des conséquences de la politique turque sur les mutations géopolitiques
Publié dans Business News le 20 - 10 - 2016

Le Centre International de Géopolitique et de Prospective Analytique (CIGPA), a organisé, le 15 octobre 2016, avec l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), son deuxième colloque depuis sa création il y a six mois, sous le thème : « Les conséquences de la politique turque sur les mutations géopolitiques et les grands défis stratégiques contemporains ».

Ce colloque s'est déroulé à l'Hôtel particulier de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale, et a été l'occasion pour nombre d'orateurs d'analyser la politique interne et externe de la Turquie ainsi que les enjeux du néo-ottomanisme dans la région du Proche-Orient et du Maghreb arabe.

Mezri Haddad, président du CIGPA, a ouvert le colloque en rappelant le but de cette rencontre « qui n'est pas de stigmatiser la Turquie en tant que pays et en tant que peuple mais de dévoiler la nature exacte du régime erdoganien ». Il a précisé le rôle régional de la Turquie et le développement d'une forme d'autoritarisme islamiste et d'une dérive despotique chez le leader turque Erdogan. « En réunissant des spécialistes, des universitaires, des hommes politiques, des diplomates et des journalistes européens et arabes, nous avons voulu étudier de façon objective la situation politique en Turquie et surtout conjecturer l'avenir immédiat, aussi bien sur le plan interne que géopolitique », a insisté le président de CIGPA.

Ce colloque a cherché à poser certaines questions d'ordre politique, religieux et géopolitique autour de la Turquie d'Erdogan en y apportant des esquisses de réponse sans aucune stigmatisation et loin de toute forme d'aliénation. Les différents thèmes de ce colloque ont été : la Turquie a-t-elle basculée du kémalisme à l'islamisme ? Qu'est-ce que le néo-ottomanisme ? L'homme malade du XIXe siècle est-il à nouveau un facteur d'instabilité autant pour le monde arabe que pour l'Europe ? Quels risquent encourent les Européens en cas de rejet définitif de la candidature de la Turquie à l'UE ? Le régime turc utilisera t-il l'arme du déferlement migratoire ? Les pays européens reviendront-ils sur leur accord sur les réfugiés ? Eu égard aux relations troubles de la Turquie avec Daech, aussi bien en Syrie qu'en Irak ou en Libye –une convergence objective d'intérêts devenue un peu trop visible- qu'en sera-t-il de la guerre globale que l'Occident livre contre le terrorisme ? Etant la seule puissance à combattre sérieusement et indistinctement Daech, Al-Qaïda, Al-Nosra et autres rebelles dits « modérés » en Syrie, la Russie parviendra-t-elle à faire infléchir la position du régime turc dans le conflit syrien et par-delà, dans le combat contre le terrorisme international ? Comment conjecturer l'évolution des relations turco-américaines ? Quelle sera l'issue de la concurrence entre la Turquie, l'Iran, l'Egypte et l'Arabie Saoudite pour pour le leadership du monde musulmans ?

Animé et modéré par José Manuel Lamarque, journaliste à Radio France Inter, le premier panel comptait Hassan Asfour, ancien ministre de l'Autorité palestinienne qui a fait le voyage de Jordanie à Paris. Sa communication en arabe et simultanément traduite au français, traitait de « La Turquie des Frères musulmans est bien néo-ottomane ». Il a remarquablement démontré que, même si Recep Tayyip Erdogan vient de la ramification turque des Frères musulmans, c'est un homme qui n'a aucune contrainte idéologique du moment où le but fixé est la restauration d'un empire néo-ottoman.

Les autres orateurs ont tour à tour exposé leurs propos, notamment David Rigoulet-Roze (France), Rédacteur en chef de la revue « Orients Stratégiques », spécialisé en Stratégie militaire et chercheur associé au sein de l'IPSE, évoquant « Les ambitions néo-califales de Recep Tayyip Erdogan ».

François Compagnola (France), ancien chargé de mission au ministère de la Défense, juriste et chercheur associé à l'IPSE, a mis en avant le basculement de la Turquie d'une république Kémaliste à une république islamiste, ou encore le tunisien Mohamed Troudi, docteur en droit et en géopolitique, chercheur en relations internationales et stratégiques, associé à l'Institut International d'Etudes Stratégiques (IIES) et membre de CIGPA , qui a revisité l'histoire belliqueuses et les rivalités vieilles de plus de 500 ans entre les deux grands empires turque et russe et les questions actuelles que posent cette rivalité notamment autour de la Syrie et d'un éventuel rapprochement stratégique entre les deux ennemis historiques.

La deuxième partie de ce riche colloque a été l'occasion pour d'autres intervenants d'exposer leur position, notamment Caroline Galactéros (France), Docteur en science politique, Polémologue et chroniqueuse du Point, qui a rappelé la volonté de la Turquie de jouer sur tous les tableau et de peser durablement sur l'échiquier régional et mondial.

Abdellatif El-Menawy (Egypte), écrivain et journaliste, fondateur de Middle East Media Center For Studies et président de la TV d'information Al-Ghad, a évoqué le rôle de la Turquie en Egypte, mettant en exergues les liens très forts entre Erdogan et les frères musulmans égyptiens. Michel Raimbaud (France), Ambassadeur de France, Professeur au Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques (CEDS) et membre de CIGPA, a quant à lui analysé la situation syrienne et les liens étroits qui existent entre la Turquie et certains groupes djihadistes.

Quant à Zohra Mansour (Libye), Docteur en droit, ex professeure de Sciences-politiques à l'Université de Tripoli et ex-dirigeante politique au Ministère des Affaires féminines, elle a rappelé énergiquement le rôle de la Turquie pendant et après la chute du régime libyen en insistant sur le côté interventionnisme turque et le scénario machiavélique de la destruction de la Libye auquel la Turquie d'Erdogan a vaillamment apporté son concours.

La troisième séance de ce colloque a été l'occasion d'aborder la thématique des « Turbulences dans les relations entre la Turquie et le monde occidental ». On a remarqué l'intervention d'orateurs de marque parmi lesquels l'ancien ministre français de la Défense sous la présidence de Jacques Chirac et fondateur de l'Institut Thomas Moore. Son intervention a porté sur le sens d'une intégration de la Turquie à l'UE aujourd'hui, considérant qu'elle n'est guère à l'ordre du jour du fait du changement en cours du régime Erdogan et de l'ordre mondial prédominant.

Jean Marcou (France), Professeur à l'Institut d'Etudes Politiques de Grenoble, Directeur des Relations internationales et chercheur associé à l'Institut Français d'Etudes Anatoliennes (IFEA) a parlé des enjeux contemporains des relations turco-américaines.
Bernard Godard (France), ancien haut cadre des Renseignements Généraux, spécialiste des réseaux islamistes et membre de CIGPA a insisté sur les liens et ramifications des réseaux des Frères musulmans de la Turquie en Europe, prenant pour exemple le cas de la ville de Strasbourg.

Younous Omarjee (France), Député européen au sein du Groupe confédéral de la gauche unitaire européenne, a fait une intervention portant sur le chantage turque autour de la crise migratoire qui frappe l'Europe aujourd'hui. Pierre Berthelot, responsable des Etudes méditerranéennes de l'IPSE et Directeur de rédaction de la revue Orients Stratégiques, a pris la parole pour conclure ce deuxième colloque du CIGPA en rappelant quelques éléments de la politique d'Erdogan sur le plan intérieur et extérieur, mettant en avant certains aspects qui laissent présager un néo ottomanisme turque.

Ce colloque riche par la qualité et le contenu des différentes interventions, a été l'occasion de poser en toute objectivité des questions d'importance capitale pour le devenir non seulement de la Turquie mais du Moyen-Orient en général, dont les réponses peuvent rapidement évoluer dans un sens ou dans un autre dans une région poudrière par excellence, et à une période ou la tentation du retour des empires, de la diplomatie canonnière conjuguées à la montée en puissance du religieux, sont plus que jamais d'actualité.

C'est le Président de CIGPA qui a clôturé cet événement en remerciant tous les conférenciers et invités d'honneurs, dont le Doyen des Ambassadeurs Africains en France et Ambassadeur du Tchad à Paris, Hissein brahim Taha, l'Ambassadeur djiboutien Rached Farah, l'attaché Naval à l'Ambassade de Russie en France, Mikhail Ermakov, et Evagoras Mavrommatis, le président de la communauté grecque et chypriote en Europe.

Mezri Haddad a conclu qu'avec « la nouvelle tournure dans les relations turco-russes, espérant que par l'influence de Vladimir Poutine, le président turc évoluera dans le bon sens cette foi-ci, notamment dans sa politique belliqueuse vis-à-vis de la Syrie, et renoncera à son ambition néo-califale déraisonnable ».


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