Une journée établie pour célébrer un droit fondamental et une liberté chèrement acquise. Beaucoup de gens ont combattu pour cette liberté en Tunisie, certains noms sont connus et d'autres moins; une génération de jeunes et de moins jeunes qui ont choisi la cyber-dissidence contre la censure imposée par le régime Ben Ali sur l'internet.
Cette lutte était peu connue du grand public qui vivait dans la crainte de la dénonciation et des représailles. La phrase emblématique de cette époque était "les murs ont des oreilles". Sur internet, les modems avaient des oreilles.
Les sites fermés, le harcèlement, la surveillance, la répression, cette censure prenait plusieurs formes. La peur régnait sur les réseaux et pourtant un nombre de Tunisiens ont résisté à la machine de Ammar 404, dont quelques figures sont encore présentes sur la scène publique.
Mais la figure emblématique de cette lutte a été et restera toujours Zouhair Yahyaoui. Ce jeune homme, né en 1967, faisait partie de ce groupe qu'on appelait les cyberdissidents. Zouhair écrivait sous le pseudonyme Ettounsi sur le site Tunezine. Ce site était connu pour dénoncer la dictature et les atteintes aux droits humains en Tunisie sous Ben Ali.
Les écrits de Zouhair lui ont valu d'être arrêté en 2002 et condamné à 2 ans de prison. Il subira les pires tortures physiques et morales en prison et sera libéré en 2013, suite à une vague de protestations internationales.
Zouhair Yahyaoui est mort à 37 ans des suites de la torture qu'il a connu, et ce, le 13 mars 2005. D'où le choix de la date de cette Journée de la Liberté de l'Internet.
Aujourd'hui, La Poste a choisi de lui rendre hommage en éditant un timbre à son effigie. Une façon pour Moez Chakchouk de rester fidèle à ses valeurs.
L'histoire de la liberté d'expression et d'accès à internet en Tunisie est une histoire qui reste à écrire.