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Les mémoires tendancieux d'un dirigeant nahdhaoui
Publié dans Business News le 06 - 04 - 2017

Au moment où l'Instance Vérité et Dignité (IVD) se trouve en difficulté et subit les critiques les plus sévères de la part de la plupart des susceptibilités politiques et sociales ainsi que d'une grande part de l'opinion publique, le dossier des responsabilités de tout un chacun est ouvert avec des visions, des évaluations et des propositions aussi multiples que divergentes. Les mémoires d'une des icônes d'Ennahdha, Abdelhamid Jelassi, s'inscrivent dans ce contexte. Retour sur un récit controversé.

C'est dans ce contexte que le haut cadre du parti Ennahdha, Abdelhamid Jelassi, qui avait passé seize ans en prison sous le régime de Ben Ali, plus exactement de 1991 à 2007, a rendu publics ses mémoires qui ne passent pas inaperçus et commencent, déjà, à faire soulever des réactions et des polémiques.
Dans ces mémoires, qu'on peut assimiler à des témoignages vivants, M. Jelassi parle des libertés interdites du temps de Ben Ali et des procès injustes, ce qui lui vaut des critiques acerbes l'accusant de déformer les réalités et de se placer, ainsi que ses compagnons du même parti et du même courant islamiste, dans le camp opposé passant du statut des victimes à celui des bourreaux.

En effet, de nombreuses voix s'élèvent pour crier leur opposition à Ennahdha. Elles l'accusent de jouer la comédie avec ses annonces de changement de ligne en adoptant une attitude conjoncturelle. Ils estiment qu'il demeure le même parti avec un référentiel religieux et islamiste.
Certains estiment qu'Ennahdha veut tellement faire croire qu'il s'est départi de son passé, présenté comme étant marqué par les violences et l'extrémisme, qu'il n'hésite pas à se faire passer par plus rationnel que les courants les plus grands modernistes et progressistes.
A ce propos, on rappelle les dernières déclarations tenues par Noureddine Bhiri qui met en garde contre toute atteinte aux réalisations de l'Etat en soixante ans d'existence. Autrement dit, il reconnaît que des réalisations dignes de ce nom ont été enregistrées sous les deux régimes de Bourguiba et de Ben Ali.

Pour revenir à ce livre-témoignage d'Abdelhamid Jelassi, intitulé « La récolte de l'absence », on notera que le dirigeant nahdhaoui va jusqu'à utiliser des citations du célèbre penseur français, Victor Hugo, ce qui a fait pousser des exclamations sur ce nouveau référentiel d'un dirigeant islamiste !

Les critiques du contenu de ce livre et, par ricochet, aux différents dirigeants d'Ennahdha et de leur historique « douteux » sont nombreuses dont notamment celle du célèbre ancien blogueur, Sami Ben Abdallah qui a publié un statut sur sa page officielle Facebook dans lequel, il décortique les plans d'Ennahdha durant les années 80 et le début des années 90.
Il est rappelé, ainsi, à Abdeklhamid Jelassi que le mouvement Ennahdha n'a jamais été pacifique et qu'il prônait, au contraire, la prise du pouvoir par la force. Il rappelle les manifestations tournantes et presque quotidiennes en vue de créer une tension intenables dans les différentes villes de la Tunisie, l'objectif étant d'amener l'ancien président Ben Ali à proclamer l'état d'urgence.
En prévoyant, également, la mobilisation de l'armée, les islamistes avaient planifié de faire entrer en jeu, toujours selon les mêmes critiques, leurs sympathisants militaires infiltrés chez l'institution de l'Armée pour fomenter leur coup d'Etat.
M. Ben Abdallah rappelle la fameuse histoire de la tentative des islamistes de se procurer le redoutable missile Stinger de chez les djihadistes afghans qui en possédaient quelques exemplaires depuis la lutte de Ben Laden et ses associés contre l'Union Soviétique, sachant que ce missile était destiné à faire abattre l'avion présidentiel à l'époque.

Des critiques confirmant que Abdelhamid Jelassi était présent à la réunion qui donnait une sorte de feu vert à ce qui était connu comme étant « la libération de l'initiative » en vue d'entrer en confrontation généralisée avec le régime de Ben Ali en recourant à tous les moyens possibles et disponibles.
D'ailleurs, c'est ce qui explique l'exécution de certains actes de violences et de terrorisme à Bab Souika et dans des hôtels de Monastir et de Sousse. Dans cet ordre d'idées, Abdelfattah Mourou a reconnu, dans une interview accordée à la presse, l'existence du « groupe dit sécuritaire » et l'histoire du missile Stinger.
M. Mourou va même jusqu'à accuser ces groupes extrémistes et violents d'avoir été la cause, par leurs agissement irresponsables, de l'emprisonnement de milliers de sympathisants et militants islamistes.

Plus encore, certains rappellent à M. Jelassi qu'à l'époque du début des années 90, Ennahdha voulait renverser un régime et un président élus, puisque les élections présidentielles d'avril 1989 étaient reconnues par tous les courants politiques y compris ceux de l'opposition.
Or, le dirigeant nahdhaoui ne fait aucune allusion aux circonstances de ces années au cours desquelles s'est déroulé leur procès et qu'il continue à qualifier d'injuste. Or, ces mêmes critiques demandent à M. Jelassi, qui parle de « prétendu militantisme », où sont les garanties pour les procès tenus depuis 2011 ?

Tout en accusant les Nahdhaouis de faire du commerce avec la religion, les critiques s'élèvent contre les injustices subies par plusieurs personnes depuis la Révolution avec l'interdiction arbitraire de voyager pour de nombreux hommes d'affaires et les jugements qualifiés de politiques émis à l'encontre d'autres personnalités de l'ancien régime.

En tout état de cause, le livre-mémoires d'Abdelhamid Jelassi est loin de faire l'unanimité tout en étant jugé comme subjectif voire, carrément, tendancieux dans la mesure où il cache, sciemment, certaines vérités indispensables pour la compréhension de cette décennie cruciale allant du milieu des années 80 à 1994. Importante, et pour le mouvement islamiste et pour l'évolution sociale et politique, en général, dans le pays…
Il n'en demeure pas moins que les reproches d'absence d'objectivité sont mis en avant pour dévoiler les comportements des différents dirigeants d'Ennahdha, avant et après 2011, dans le sens où ce parti n'a fait qu'exploiter, selon les mêmes critiques, la religion à des fins d'ordre politique et matériel.


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