Les préoccupations de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) ont été le sujet d'une interview accordée par son président Tarek Cherif, ce mardi 29 août 2017, à Mohamed Bayar dans l'émission La Matinale sur Shems FM. Tarek Cherif a, ainsi, estimé qu'il faut être plus souple dans notre réglementation de change pour faciliter aux entreprises tunisiennes, l'export et l'investissement hors Tunisie, ce qui permettra la création d'emploi et de la richesse dans notre pays. Il a martelé qu'on ne peut pas toujours avoir des doutes sur les intentions des investisseurs, sinon il vaut mieux arrêter les frais. «Le patriotisme n'est pas plus fort chez certaines catégories socioprofessionnelles : les investisseurs sont aussi patriotes que n'importe quel Tunisien. L'évasion des fonds est possible sans investissement», a-t-il fait remarquer.
En outre, le président de la CONECT souligne que les salaires en Tunisie ne sont pas élevés et qu'on est capable de les augmenter, mais sous certaines conditions, qui sont notamment l'augmentation de la productivité, l'assurance d'une logistique performante, etc. Il a évoqué, dans ce cadre, les problématiques liées au port de Radés et les lenteurs de chargement et de déchargement des conteneurs (moins de 10 conteneurs en une heure), celle de l'open Sky ainsi que celle de la privatisation de certaines entreprises publiques, … Des lignes rouges qu'on doit pas dépasser, selon lui, pour protéger notamment certaines entreprises publiques en difficulté ou leurs employés, comme Tunisair. Il encourage, donc, les responsables à ne plus raisonner de cette façon et d'accepter le fait de sacrifier 4.000 emplois, dans Tunisair par exemple, pour la création de 300.000 autres, dans le tourisme.
«Il faut une vision globale et la prise de décisions lourdes en conséquence», a-t-il affirmé, justement pour changer la donne et renverser la vapeur, notamment le désengagement de l'Etat des secteurs concurrentiels. Ainsi, la privatisation, permettra à l'Etat de se concentrer sur les secteurs prioritaires, notamment la sécurité, l'armée, la santé, l'éduction, la formation professionnelle, etc. «L'Etat ne devrait pas vendre de la viande, de la volaille ou des œufs ! L'Etat n'a pas à importer le café et le sucre, tout en engrangeant une perte qui devra être payée par le contribuable !», a-t-il expliqué.