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Ennahdha : ça redescend quand ça monte !
Publié dans Business News le 08 - 09 - 2017

Ils ont beau jouer la carte de la civilité de l'Etat, jurer leurs grands dieux qu'ils sont républicains, porter la cravate et peser 69 députés à l'ARP (soit 31,8% de l'assemblée), les dirigeants d'Ennahdha n'arrivent pas à ôter cette image de parti islamiste qui mêle la religion à l'Etat. Le dernier remaniement le prouve, ils ont reçu une belle claque alors que leur positionnement leur laissait croire qu'ils pouvaient imposer leurs choix.

Décidément, Rached Ghannouchi ne sait plus quoi faire pour séduire et convaincre ses partenaires politiques et les Tunisiens. Ni son sport intense quotidien, ni son sempiternel sourire et encore moins sa cravate n'ont réussi à faire de lui un chef charismatique capable de fédérer des masses autour de lui. Ce qui doit le chiffonner le plus, c'est qu'il n'arrive même pas à peser suffisamment et se faire entendre auprès du chef du gouvernement pour imposer certains choix.
A quoi sert-il donc d'être le chef du parti théoriquement le plus puissant du pays si l'on n'arrive même pas à faire garder à son poste un ministre ? Pourtant, il y a quelques semaines à peine, Rached Ghannouchi se prenait pour « Bruce tout puissant ». L'interview de Nessma donnait l'image d'un homme tellement sûr de lui et de la force de son parti qu'il s'est permis de dire au chef du gouvernement d'oublier toute ambition future pour la présidentielle. En dépit des réactions hostiles à cette interview, il n'est pas descendu de sa tour d'ivoire.
A son retour de vacances, durant lesquelles il a profité pour faire un check up complet de son état de santé, il a continué sur la même lancée en demandant à Youssef Chahed de se suffire d'un simple toilettage du gouvernement, plutôt qu'un remaniement.
En termes plus clairs, Ennahdha voulait garder ses ministres à leurs postes, à savoir Zied Laâdhari à l'Industrie et le Commerce et Imed Hammami à l'Emploi. Mais le poste prioritaire qu'Ennahdha ne voulait pas voir touché est sans aucun doute celui de l'Intérieur. On tenait à garder Hédi Mejdoub parce que, disent-ils, il a réussi à maintenir l'ordre et à contrer le terrorisme.

Rached Ghannouchi sera-t-il entendu ? Il a beau peser 69 députés et se prendre pour le bon dieu, en face de lui, le président de la République et le chef du gouvernement le traitent à sa juste valeur : un chef de parti dont le poids est de 31,8% (seulement) et l'influence réelle auprès de « ceux qui comptent » est infinitésimale. A la tête du pouvoir, à Carthage et la Kasbah, on n'hésite même pas à donner des claques subtiles.
Ainsi celle du lundi 4 septembre après l'entretien que lui a accordé Béji Caïd Essebsi. Une simple image, soigneusement choisie par le président lui-même, envoie un message précis à l'opinion publique : on y voit BCE regarder d'un œil sévère Rached Ghannouchi avec une main droite tournée de telle sorte comme pour lui dire : qu'est-ce que tu veux maintenant ? La vidéo de la rencontre montre pourtant qu'il y a d'autres angles de vue qui auraient pu être pris pour le choix de l'unique photo officielle…
Deux jours plus tard, le remaniement est annoncé. Non seulement il n'y a pas eu de toilettage comme souhaité, mais on a délogé en plus les « protégés » Zied Laâdhari de ses portefeuilles, auxquels il tenait, pour le placer à la tête de la Coopération internationale et Imed Hammami à la tête de l'Industrie et des PME. Les deux ministres d'Ennahdha continuent, certes, à occuper des portefeuilles importants qu'on peut même considérer comme stratégiques, mais le message à leur chef est clair : on fait ce qu'on veut, on n'a pas à accéder à tes desiderata.
Il reste le message le plus important, c'est la nomination de Lotfi Brahem, l'ancien chef de la Garde nationale, à la tête du ministère de l'Intérieur. Il est la bête noire d'Ennahdha et des « révolutionnistes ». Pour contrer son éventuelle nomination, sans pour autant se mouiller ouvertement, le parti islamiste a envoyé son fidèle Imed Daïmi du parti Irada de Moncef Marzouki, faire le sale boulot : une campagne hostile et salissante contre le chef de la Garde nationale. On rappelle qu'il est proche de la retraite, on l'accuse d'avoir des casseroles juridiques, on le traite de larbin du lobbyiste Kamel Letaïef, rien à faire. Ça ne passe pas, car les prétextes sont fallacieux. Déposer une plainte contre un individu sur la base de simples ouï-dire ne fait pas de lui un suspect pour autant au point de le priver d'un poste ministériel. La diabolisation en utilisant la carte Kamel Letaïef, comme si c'était une accusation d'être proche ou ami d'un lobbyiste politique, est un filon épuisé. La vérité est ailleurs et elle est d'ordre politique. Lotfi Brahem est réputé pour son hostilité aux islamistes radicaux, voire aux islamistes tout court, et il fait peur à ceux qui ont des choses à se reprocher. Et à Ennahdha, on en a à la pelle, tout comme à Irada, à commencer par les financements douteux de leurs partis.

La dernière claque est incontestablement la plus spectaculaire et elle vient de Béji Caïd Essebsi lors de l'interview accordée mercredi dernier à Hechmi Nouira, directeur du quotidien public Assahafa, soit le matin même du remaniement et durant laquelle il a explicitement dit : « Nous nous sommes dit : au moins, nous contribuerons à ramener Ennahdha au club des partis civils. Mais, il paraît que nous avons fait une fausse évaluation. »
On ne peut être plus clair sur l'opinion de Béji Caïd Essebsi sur son « partenaire ».
Le souci est que ces « claques » arrivent à un moment où Enanhdha se voit, encore une fois, en haut du classement avec l'absolution des laïcs et notamment des deux têtes de l'exécutif, Béji Caïd Essebsi et Youssef Chahed.


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