« La loi tunisienne garantissant le pluralisme syndical rencontre des obstacles dont le principal est ce qui est communément appelé l'organisation syndicale la plus représentative. Un terme dépourvu de sens, étant donné l'absence de critères clairs et rationnels de la dite représentativité, tel qu'il est exigé par le bureau national du travail », a déclaré ce jeudi 28 septembre 2017, Habib Guiza, secrétaire général de la CGTT (Confédération Générale des Travailleurs Tunisiens), lors d'une conférence de presse organisée à l'hôtel International dans le centre de la capitale. Le secrétaire général de la Confédération a dit être choqué par le communiqué du ministère de la Justice qui s'est refusé de répondre aux revendications du syndicat national des employés de Justice, affilié à la CGTT, dont les membres ont observé une grève de trois jours devant les locaux ministériels et le tribunal de première instance. Le ministère de la Justice a en effet appuyé son refus, le justifiant par la faible « représentativité » du syndicat. Un argument réfuté par le tribunal administratif dans le procès (n : 139135) du 26 juin 2015, relève l'organisation.
La CGTT demande aujourd'hui l'application de la décision du tribunal administratif et de la loi. Elle considère que le ministère de la Justice a enfreint les articles 56 et 36 de la constitution de 2014 ainsi que la loi tunisienne et internationale réglementant le travail. « On appelle le ministre de la Justice, que nous considérons comme une personne intègre, à revoir cette décision. Il faut arrêter la tromperie. Aussi, nous ne voulons pas entrer en conflit car nous sommes des gens responsables » a dit M. Guiza. Il a en outre appelé, dans la foulé, le chef de l'Etat et le chef du gouvernement à intervenir, et a aussi pointé du doigt le ministre des Affaires sociales pour ne pas avoir été neutre dans cette affaire.