Alors que le ministre de la Justice, Ghazi Jeribi, avait signé le 8 septembre dernier la circulaire annulant la circulaire n°216 du 5 novembre 1973 qui interdit aux Tunisiennes de se marier à des non-musulmans, une jeune Tunisienne a constaté que cette annulation n'est pas encore effective à la municipalité de Sidi Bou Saïd. Contacté en direct par Hamza Belloumi lors de la matinale de Shems FM ce vendredi 29 septembre 2017, le maire de Sidi Bou Saïd, Khalil Cherif, s'est expliqué sur cet incident « d'ordre purement administratif ». « La lenteur administrative empêche l'application effective de la nouvelle circulaire permettant le mariage d'une Tunisienne à un non musulman. La nouvelle circulaire n'est encore parvenue à la municipalité de Sidi Bou Saïd» a-t-il déclaré. Il a rappelé que le circuit légal traditionnel veut que « la nouvelle circulaire soit envoyée par le ministère des Affaires locales aux gouvernorats puis aux municipalités pour son application effective ». Bien que la circulaire 73 ait été effectivement annulée par le ministre de la Justice, pour le moment et au vu de la complexité administrative tunisienne, cette annulation n'est donc pas encore en vigueur dans toutes les municipalités de la Tunisie. Le maire de Sidi Bou Saïd a également mentionné que la jeune femme en question est arrivée, hier jeudi 28 septembre 2017, avec une copie de la nouvelle circulaire et que son mariage est prévu pour le 2 novembre 2017. Elle s'est donc rendue à la municipalité de Sidi Bousaidpour engager les procédures en vue de son futur mariage et s'est aperçue que la nouvelle circulaire est encore lettre morte.
Les jeunes Tunisiennes désirant épouser des non musulmans doivent donc attendre que la nouvelle circulaire soit envoyée aux municipalités où elles comptent se marier. A défaut, elles devront fournir les attestations de conversion à l'Islam de leurs futurs conjoints comme le prévoit l'archaïque circulaire 73. La bureaucratie ne devrait pas être un prétexte justifiant la nonchalance des maires de Tunisie. Alors à quand la digitalisation des administrations tunisiennes pour une effectivité réelle des textes de lois, circulaires et décrets !