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Success Story - Sélima Zaouali, une «green» Tunisienne à la conquête du marché de la cosmétique
Publié dans Business News le 26 - 11 - 2017

Elle soufflera bientôt ses 28 ans et elle a déjà l'étoffe de l'entrepreneure accomplie. Son diplôme de Docteur en pharmacie en poche, Sélima Zaouali déchante très vite de la vie active balisée. Elle décide alors de mettre à profit ses connaissances pour lancer son propre projet, Aseptika, sa marque de produits de beauté et d'hygiène élaborés par ses propres soins. C'est avec beaucoup de passion que la jeune Sélima nous livre son parcours et ses ambitions.

Nous avons eu l'occasion de remarquer les produits de Sélima Zaouali sur les rayons d'un grand hyper marché de Tunis un peu perdus entre les marques étrangères, plutôt familières, et autres tunisiennes, souvent boudées à tort. A y regarder de plus près, une mention nous a tout de suite interpellés : « élaboré par un docteur en pharmacie ». A cheval sur la question des compositions et de la controverse qui s'amplifie chaque jour sur les ingrédients de nos produits de beauté, nous avons été surpris de constater que ce produit tunisien n'en comporte que très peu.
Curieux d'en savoir plus, nous avons remonté la piste et pris contact avec le docteur qui a fondé la marque, Sélima Zaouali. Nous avons alors eu la joie de rencontrer une très jeune femme au parcours inspirant et de découvrir toute une gamme de produits élaborés dans le plus grand respect du consommateur et de l'éthique.
« Je mets un point d'honneur à ne proposer que des produits que j'utilise moi-même et qui ne contiennent que des composants inoffensifs pour la santé de mes clients. Je suis une « green girl » et je revendique cet état d'esprit et ce mode de consommation » nous a confié Sélima dans les bureaux Aseptika, dans la banlieue de Tunis. « L'idée de me lancer dans ce secteur s'est d'abord imposée comme une évidence avant de devenir une vraie passion » a-t-elle souligné.

Objectif : des produits 100% tunisiens !

« Quand j'ai terminé mes études, il était clair que tenir une officine était une ambition utopique tant les délais sont longs et se comptent en dizaines d'années. J'ai alors un peu ramé dans la vie active avant de penser à lancer mon propre projet. Mon frère, qui possède une société importatrice, commercialisait, entre autres, en Tunisie un produit antibactérien. Un jour mon père m'a lancé le défi d'en fabriquer moi-même puisque j'avais acquis, de par ma formation, les connaissances nécessaires pour le faire. Telle une chimiste chevronnée, je me suis attelée à la tâche jusqu'à mettre au point la formule parfaite et de réussir à créer un produit désinfectant pour les mains à la texture idéale. Bingo ! A partir de ce moment, la machine s'est mise en place, j'ai commencé par vendre ma voiture pour acheter mes machines et monter mon propre laboratoire, l'objectif étant de cesser d'importer le produit et de vendre le mien, 100% tunisien » a poursuivi la jeune femme.
« Evidemment, je me suis heurtée à l'administration tunisienne. Pour fabriquer ce gel, il fallait que je puisse acquérir de l'alcool en grandes quantités à la régie des alcools et pour cela, j'avais besoin d'une autorisation qui a mis quatre mois à m'être accordée après m'avoir trimballée de bureau en bureau pour que je découvre seule à la fin qu'un papier manquait » a souligné Sélima Zaouali.

« Une fois mon laboratoire mis en place en avril 2016, j'ai commencé à fabriquer le gel désinfectant et nous avons vendu les premiers produits Aseptika au mois de juillet, dans les grandes surfaces du pays à la place du produit que nous importions. Je me suis alors découverte une passion pour les produits, les formules et la création ! J'ai poursuivi ma formation en participant à un certificat en dermo-cosmétique proposé par la Faculté de pharmacie de Monastir durant lequel j'ai pu acquérir de plus grandes connaissances sur les composants, sur les conservateurs et les produits toxiques largement utilisés dans la fabrication des produits que nous utilisons. Ce jour-là, j'ai mis à la poubelle nombreux produits que j'avais pour habitude d'utiliser avec la détermination d'en fabriquer moi-même, avec des formules inoffensives et sans utiliser les composants toxiques ou controversés, mes propres potions bienfaitrices !» nous a révélé la pharmacienne non sans fierté.

Une « green girl » engagée

L'inspiration pour ses produits, Sélima l'a trouvée dans sa propre salle de bains. Elle, qui comme toutes les femmes coquettes, prend particulièrement soin de sa peau, a constaté avec stupeur les taux élevés de composants pas très recommandés, présents dans ses crèmes et ses produits nettoyants, pourtant « de marque ».
« J'ai pour habitude d'utiliser les produits à l'aloe vera, aussi ceux à base de miel de deux marques étrangères très sollicitées par les Tunisiennes. En lisant derrière les flacons, j'ai été frappée par le nombre de composants additionnés, notamment les émollients chimiques qui améliorent la texture mais qui ne sont pas du tout bénéfiques pour la peau. Ces composants, ont l'avantage d'être peu coûteux, ils sont souvent rajoutés à des taux importants, au détriment des composants de base, pour une question de rentabilité. Partant de ce constat, j'ai élaboré des produits à base d'aloe vera de production tunisienne, plus particulièrement de Mateur, ainsi que du miel sauvage que je commande chez un producteur à Monastir, pour fabriquer des gels nettoyants et apaisants pour le corps et le visage. Evidemment, j'utilise des conservateurs car le produit doit pouvoir être conservé, mais je n'utilise que les composants autorisés dans produits certifiés Bio qui n'ont aucun effet néfaste sur la santé. Même le tensioactif que j'utilise est naturel et issu de la betterave, il est dosé à 4% alors qu'il atteint les 40% dans d'autres produits censés démaquiller très vite et décaper la peau au passage ! » a tenu à préciser Sélima.

La Pharmacienne nous a ensuite présenté ses produits, déclinés en deux gammes. Aseptika, pour les produits destinés aux grandes surfaces et Apothika, une gamme, plus ciblée, destinée à la vente en pharmacie.
« La petite dernière de la gamme est la crème Apothika au collagène, au beurre de karité, à l'huile de jojoba et à l'eau de riz ! Ce que je veux, toujours, c'est utiliser des matières aux vertus reconnues mais pas forcément célèbres, l'eau de riz est éclaircissante et contient aussi du collagène, un composant anti-âge présent naturellement dans la peau » nous a confié Sélima, en nous faisant tester sa crème, parfumée à l'extrait naturel de lavande et nous annonçant le lancement de son gommage « riche » à base d'argile verte, de miel, d'huile d'olive et de poudre de riz et le prochain lancement du sérum en janvier 2018.
« Pour le moment, je ne vends plus mes produits en pharmacie. Je veux d'abord élargir ma gamme et mes produits sont disponibles dans les grandes surfaces mais aussi en ligne. Mon rêve serait d'ailleurs plus tard d'avoir mes propres boutiques et de pouvoir avoir un petit coin diagnostic pour proposer à mes clientes des produits sur-mesure adaptés à leurs besoins. Pour moi, il est indispensable de fournir un produit de qualité, testé, approuvé, exempt de risques et totalement inoffensif à mes clients. Je ne peux vendre que ce que je peux moi-même utiliser et ce n'est qu'ainsi que je peux dormir tranquillement le soir en me disant que j'ai offert ce qu'il y a de mieux à celles qui ont acheté mes produits » nous a révélé Sélima Zaouali.

Concurrencer les plus marques internationales avec des produits naturels

Si son projet est rentable et ses produits bien accueillis par ses clients, Sélima nous a fait part d'un léger malaise concernant notamment la promotion de sa marque dans les grandes surfaces où elle est présente.
« Nous avons été bien accueillis dans les hypermarchés et autres espaces commerciaux du pays, néanmoins, notre marque est loin d'être placée sur un rayon bien visible et souvent elle est rangée là où on ne la voit pas trop. Nombreuses clientes nous ont fait part de cela et il est vrai que nous ne sommes pas assez visibles car ce sont souvent les marques étrangères qui occupent les meilleurs spots » a-t-elle souligné.
« Nous nous battons pour que les produits tunisiens de qualité aient leur place dans les habitudes de consommation locales mais pour cela, on doit aussi nous aider un peu et cette conscience doit être partagée. Nous devons aussi nous-mêmes bien communiquer sur nos produits et nous travaillons d'ailleurs en ce moment à concevoir notre campagne de communication » a précisé Sélima.

A la fin de notre entretien, la jeune pharmacienne, très enthousiaste, nous a montré ses premiers essais, toujours conservés dans des bouteilles d'alcool achetés à la pharmacie quand elle avait décidé de fabriquer elle-même son gel désinfectant.
« Je veux garder ces bouteilles, qui représentent la première pierre de tout mon projet. Elles ont pour moi une forte symbolique. Vous savez, j'ai mis du temps à trouver LA formule et c'est à coup d'essais et d'acharnement que j'ai pu réussir » a précisé Sélima Zaouali, très fière d'être désormais à la tête de sa propre marque, tunisienne et citoyenne.

Un engagement que nous avons pu constater dans les propos de la jeune entrepreneure, décidée à encourager les producteurs de son pays, à créer de l'emploi, à soutenir le développement et à promouvoir la Tunisie avec ses produits et son savoir-faire. Sélima nous a, d'ailleurs, fait part de son nouveau projet, agrandir son labo et s'installer désormais à Utique « où elle va employer des jeunes de la région ». Sélima œuvre aussi à exporter sa marque et tient absolument à concurrencer ces enseignes qui font prévaloir le profit au détriment de la qualité.
Une vocation que la jeune femme poursuit déjà avec ardeur et tout l'entrain de la génération qui est la sienne, celle pourtant désenchantée, qui doit forcer son destin et vaincre le marasme ambiant. Celle en somme sur laquelle reposent les espoirs de la Tunisie toute entière.


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