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Les entreprises privées tunisiennes : un pompier en péril !
Publié dans Business News le 30 - 03 - 2018

Le secteur privé tunisien est confronté depuis 2011 à de multiples difficultés : entre fiscalité décrite comme oppressante, prolifération de la corruption et du marché informel, et enfin un climat économique et social préoccupant. Face à cette situation, les hommes d'affaires ont décidé de tirer la sonnette d'alarme. C'est ce qui ressort d'un rapport élaboré par Ernest and Young. Business News vous en livre les bonnes pages.


40% des entreprises tunisiennes privées estiment leur capacité de survie à moins de 2 ans, et 75% s'estiment menacées par la conjoncture économique et sociale ! C'est les chiffres chocs dévoilés par la 5ème publication du baromètre des entreprises en Tunisie, élaboré par Ernest and Young Tunisie en collaboration, pour la première fois, avec l'IACE (Institut Arabe des Chefs d'Entreprises).
Le Baromètre EY a pour objectif de donner un éclairage sur le moral, les préoccupations et les perspectives des entreprises implantées en Tunisie.
Pour cette 5ème édition, 118 dirigeants et 15 leaders d'opinions ont participé à l'enquête. Ils représentent plus de 114 groupes et entreprises couvrant 350 sociétés employant plus de 72 000 employés et ayant un total de chiffres d'affaires supérieur à 11 000 millions de dinars tunisiens.

Les dirigeants d'entreprises questionnés sont pratiquement unanimes pour affirmer que la situation économique et sociale actuelle est préoccupante. Ainsi, 91% d'entre eux la jugent mauvaise ou très mauvaise. Pire, ces dirigeants voient dans cette conjoncture le principal obstacle pour le développement de leurs sociétés. Ainsi, le baromètre souligne que 76% des dirigeants d'entreprise interrogés considèrent l'évolution de la conjoncture économique et sociale comme étant le premier facteur susceptible de freiner les entreprises dans leur élan de croissance, alors qu'ils étaient 51% à le signaler en 2012, 67% en 2016 et 59% en 2014.

Par voie de conséquence, la capacité de résilience des entreprises a pris du plomb dans l'aile. Ainsi, seule 25% des entreprises questionnées en 2018 déclarent ne pas être menacées même si la conjoncture venait à se dégrader. 4 années auparavant, ce chiffre s'élevé à 33% des entreprises sollicitées.

Ce constat amer est confirmé par les points de vue respectifs de Samir Majoul, Président de l'UTICA, Mohamed Salah Frad Président de l'Association Tunisienne des Investisseurs en Capital (ATIC), Ahmed El Karm Président de l'Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers (APBTEF) et Ahmed Bouzguenda Président de l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE).
Ahmed el Karm déplore non sans amertumes que : « Les difficultés rencontrées avec l'administration, le marché parallèle et le code de travail ne cessent de s'exaspérer jour après jour. A cela s'ajoute les effets négatifs de deux déficits jumeaux : le déficit budgétaire et le déficit courant. Ainsi, l'environnement se détériore et l'économie tunisienne s'installe dans une situation de stagflation rendant difficilement compatibles les actions de relance et de la maitrise de l'inflation. L'inflation et la chute du cours du dinar apparaissent comme de nouveaux défis. Elles ne permettent plus aux entreprises de planifier en toute sérénité leurs programmes d'investissement ».
Ahmed Bouzganda parle quant à lui d'un véritable « poids » de l'environnement d'affaires, et dénonce une lourdeur administrative excessive des autorités tunisiennes, ce qui va à l'encontre du dynamisme du marché économique.
A l'UTICA, on considère qu'il est plus que nécessaire et vital d'améliorer le contexte dans lequel l'entreprise évolue à travers la simplification administrative, la baisse de la fiscalité, la digitalisation, l'instauration d'une diplomatie économique active, le règlement des dossiers en souffrance et la protection contre la volatilité » selon la réflexion de Majoul.

Si la Tunisie souffre économiquement de ce climat d'affaire hostile à la croissance, les régions de l'intérieur du pays semblent payer un prix plus lourd de ces difficultés. Ainsi, 61% des hommes d'affaires interrogés n'envisagent pas d'investir (ou de continuer à investir) dans les régions intérieures de la Tunisie, soit 1 point de pourcentage de moins par rapport à 2016. En revanche, 39% des répondants envisagent d'investir dans les régions de l'intérieur. La majorité des hommes d'affaires questionnés estiment que ces régions ne sont pas économiquement attractives dans la conjoncture actuelle.

Autre conséquence de ce climat d'affaire hostile, les sociétés tunisiennes ont tendance à préférer investir dans d'autres pays maghrébins ou africains. Ainsi, l'Afrique sub-saharienne s'affiche sans conteste comme la destination la plus recherchée pour le développement futur. 27% des entreprises envisagent de le faire dans un proche avenir, alors que 18% des entreprises déclarent y être déjà présentes. Ainsi, si les intentions d'investissement se concrétisent, près d'une entreprise sur deux aura une présence en Afrique sub-saharienne à moyen terme.
Devant toutes ces difficultés, les dirigeants d'entreprise interrogés suggèrent aux pouvoir politiques une batterie de réformes pour améliorer le climat d'affaires. Parmi les propositions retenues, la mise à niveau de l'administration apparait comme étant la réforme la plus prioritaire (85% des répondants). Vient ensuite la lutte contre la corruption (pour 64% des répondants) suivie par la réorientation des avantages fiscaux (pour 49% des répondants) l'assouplissement du régime de change (pour 42% des répondants) l'amélioration du cadre légal et institutionnel de l'investissement (pour 39% des répondants) et la modernisation du système d'éducation et de la formation (pour 50% des répondants).

En dépit d'un contexte extérieur particulièrement difficile, trois entreprises interrogées sur cinq déclarent réaliser une amélioration de chiffre d'affaires au cours de l'année écoulée 2017. Les dirigeants associent principalement cette croissance à une dynamique interne au sein de l'entreprise telle que le développement et/ou l'amélioration des produits (50% des interrogés), l'amélioration de la force de vente (34% des intervenants) et le positionnement sur de nouveaux segments de marché (33% des hommes d'affaires interrogés). Pour Samir Majoul, l'entreprise a démontré que « face à un contexte qu'elle ne contrôle pas, elle sait développer son agilité et sa résilience pour tirer de l'interne sa croissance et ouvrir deux fois plus de portes qu'on ne cherche à lui fermer ! ».

Au final, les hommes d'affaires appellent de tous leurs vœux les hommes politiques à « laisser de coté leurs différends et intérêts personnels et à penser à préparer la Tunisie de demain ».
Face à un secteur public défaillant (déficit chronique des entreprises publiques et une mentalité de laisser aller régnante), le secteur privé porte sur ses épaules la lourde mission de maintenir l'économie tunisienne. Sans sa présence et les milliers d'emplois qu'il crée chaque année en dépit des immenses difficultés qu'il rencontre, toute l'économie tunisienne se serait effondrée depuis des années. Il est temps aujourd'hui de rendre la monnaie à ce secteur en mettant tout en œuvre pour améliorer le climat d'affaires.


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