La première édition de l'Africa Blockchain Summit s'est tenue, ce lundi 14 mai 2018, au siège de la Banque Centrale. Etaient notamment présents, le président du Fonds monétaire arabe Abderrahmane Ben Abdella Al Hamidi, le secrétaire général de Paris Europlace Alain Pithon, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Marouen Abassi, l'ancien gouverneur Chedly Ayari, le ministre des Technologies de l'Information et de l'Economie numérique Anouar Maârouf, le ministre de l'Industrie et des PME Slim Feriani, le président de Talan Mehdi Houas et plusieurs invités de prestige.
Cet évènement vise à comprendre, débattre et évaluer l'impact de ce genre de nouvelles technologies sur le secteur financier et sur le continent africain. Il s'est articulé autour de 3 axes : institutionnel avec la table rende des gouverneurs, les usages pratiques et la recherche-innovation à travers l'organisation d'un hackathon.
Mais qu'est-ce la Blockchain ? Il s'agit d'une technologie de stockage et de transmission d'informations. Une base de données qui contient, en plus, l'historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. C'est pour cette raison qu'on dit qu'elle est transparente, sécurisée et distribuée, étant partagée par les différents utilisateurs, sans intermédiaires, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne.
Ouvrant ce sommet, Marouen Abassi a expliqué que face à l'émergence de nouvelles technologies de rupture, les décideurs des sphères financières et monétaires font face un dilemme cornélien : prendre le risque d'investir dans le futur ou de stagner confortablement. Ceci dit, il a assuré que la communauté financière et monétaire tunisienne est convaincue que la technologie Blockchain constitue une nouvelle source de croissance pour la Tunisie et pour l'Afrique. Il a rappelé les défis en commun des pays arabes et africains : l'inclusion financière faible, le secteur informel très élevé, le taux de chômage élevé, l'insuffisance des garanties de prêt, un déficit en infrastructure et une expansion démographique. «La technologie Blockchain pourrait aider nos pays à accélérer leur émancipation économique et à pérenniser leur autonomie. Au-delà de l'aspect monétaire, cette technologie peut ouvrir les portes aux entrepreneurs, en proposant d'innombrables solutions bâties sur un protocole fiable, sécurisé et transparent», a-t-il affirmé. Marouen Abassi a également évoqué les défis qui entravent le développement de la technologie blockchain notamment la faible connectivité, les obstacles d'intégration, les politiques publiques et la nécessité de légiférer ainsi que la fuite des cerveaux.
Pour sa part, M. Hamidi a indiqué que l'utilisation de cette technologie permettra de générer 3,1 trillions de dollars à horizon 2030. 10% du PIB mondial sera créé via cette technologie en 2025. Il estime que cette technologie va renforcer l'inclusion financière, en augmentant les revenus des banques à 380 milliards de dollars en 2020.
La technologie Blockchain est une opportunité à saisir. Contrairement à la plateforme du bitcoin totalement ouverte, la Blockchain, qui sera utilisée par le secteur financier, sera sécurisée et ouverte à certaines personnes, ce qui permettra un partage plus facile de l'information d'une manière transparente et sécurisée. Pour réussir ce pari, la mise en place d'une réglementation adéquate sera la clé de voute.