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Le gouvernement osera-t-il comme a osé la Banque centrale ?
Publié dans Business News le 14 - 06 - 2018

Pour tous ceux qui sont rompus aux mécanismes de la politique monétaire, la décision prise par le Conseil de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de relever de 100 points de base son taux directeur tombait sous le sens.
Les tensions inflationnistes constatées depuis la fin de l'année dernière ne se sont pas estompées en dépit d'un premier relèvement du taux directeur en mars 2018 de 75 point de base à 5,75% et l'élargissement du corridor de fluctuation de ce taux de +/- 1% au lieu et place de +/- 0,5%.
Les besoins de liquidité des banques n'ont pas fléchi pour autant. Bien au contraire. Il n'est qu'à observer l'évolution d'une part du volume des billets et monnaies en circulation (+15% en un an) et d'autre part du volume global de refinancement qui atteint un record historique d'un montant de près de 15 milliards de dinars contre seulement 9,6 milliards une année auparavant, pour s'en convaincre.

En tout cas, depuis l'arrivée de Marouane Abassi à la tête de l'institut d'émission, on ne semble plus avoir de scrupules pour resserrer la politique monétaire et contrer de la sorte toute anticipation inflationniste. « L'envolée des prix internationaux de l'énergie et de la plupart des produits de base, la remontée de l'inflation chez nos principaux partenaires, la hausse des salaires sans amélioration de la productivité, la persistance du déficit commercial à un niveau insoutenable et l'accélération de la demande intérieure de consommation qui proviendrait du secteur touristique avec une saison qui s'annonce prometteuse, sont autant de facteurs qui contribueraient à propulser l'inflation vers des niveaux jamais atteints depuis près de trois décennies », explique l'autorité monétaire.

Manifestement, la BCT vient de signer la fin de la politique monétaire « accommodante » ayant cours depuis 2012. Mais pas seulement. Elle vient d'émettre une nouvelle circulaire qui révise les normes d'adéquation des fonds propres des banques et des établissements financiers. Ces normes qui concernent la solvabilité, la concentration et la division des risques devront être respectées d'ici la fin de l'année. Et ce n'est pas tout puisque l'institut d'émission plaide pour une refonte de la stratégie de financement de l'économie visant à diversifier réellement les sources de financement de l'activité économique et qu'elle défend le principe d'autoriser les banques publiques, à l'instar des banques privées, à gérer au mieux l'épineux problème de leurs créances douteuses.

Cette nouvelle démarche de l'autorité monétaire qui fait d'ores et déjà grincer les dents, le récent communiqué de l'Utica, la centrale patronale historique, exprimant sa « forte déception » vis-à-vis du nouveau relèvement du taux directeur, n'en est que la première expression, ne devrait-elle pas aussi être interprétée comme un petit appel du pied au gouvernement pour l'inciter à prendre résolument, sans état d'âme, la voie de la rigueur et pourquoi pas celle de l'austérité, pour redresser les finances publiques et remettre le pays au travail ? A tout le moins d'honorer les engagements du pays vis-à-vis de ses bailleurs de fonds ?

La publication, cette semaine, du rapport du Fonds monétaire international (FMI) relatif à la mission de consultation pour la Tunisie au titre de l'article IV des statuts du Fonds qui reprend avec plus de détail les conclusions de l'équipe du FMI dans le cadre de la 2e revue-programme donne à voir des retards et autre tergiversations dans l'exécution des mesures et réformes prévues par l'Accord conclu en 2016 avec le Fonds en contrepartie d'un octroi de crédit de 2,9 milliards de dollars réparti sur 4 ans. Le déblocage de la 3e tranche de ce crédit, à la fin du mois de mars 2018, fut extrêmement pénible à obtenir. Il a fallu que les autorités tunisiennes acceptent que les revues-programme s'effectuent à un rythme trimestriel alors qu'il était semestriel en contrepartie d'un rallongement du délai de réalisation des objectifs quantitatifs et d'accomplissement des repères structurels.

Ainsi, d'ici la fin du mois de juin, le gouvernement devra atteindre des objectifs bien définis. Exemples : le solde primaire du budget de l'Etat ne devrait pas dépasser 1950 MD environ, les dépenses primaires du budget ne devraient pas aller au-delà de 11 400 MD, les dépenses sociales devraient plafonner à 1 milliard de dinars, un plancher de Réserves internationales nettes équivalent à 3 milliards de dollars, etc.

S'agissant des repères structurels, le gouvernement serait assigné, d'ici à la fin de ce mois, à ajuster une fois de plus les prix publics de l'énergie. Il devrait aussi adopter une stratégie claire de réforme du régime de retraite, de poursuivre la publication des décrets relatifs à la Haute instance de la bonne gouvernance, de parachever l'audit fonctionnel des ministères de l'Education, de la Santé, des Finances et de l'Equipement, de rendre l'Instance tunisienne de l'investissement totalement opérationnelle, de poursuivre le processus de libéralisation du marché de change et, cerise sur le gâteau, de trouver une solution définitive au problème de la BFT (Banque franco-tunisienne). Il convient de rappeler que toutes les mesures précitées auraient dû être réalisées déjà depuis l'année dernière comme d'autres d'ailleurs et que le FMI a consenti à renvoyer le délai de réalisation à la fin de l'année 2018. Il s'agit entre autre de la mise en place de l'identifiant social unique, de la signature d'un contrat de performance avec Tunisair en attendant l'élaboration de contrat similaire avec d'autres grosses entreprises publiques. Il s'agit aussi de rendre opérationnel la Direction des Grandes entreprises au sein de l'administration fiscale ou encore d'adopter le projet loi organique du budget.

Autant dire que le gouvernement a bien du pain sur la planche. En tout cas, cela place le débat sur la nécessité ou pas d'un changement de gouvernement ou de Chef de gouvernement sur une autre perspective, au sein de laquelle l'Accord de Carthage 2 qui n'a aucun sens, ni aucune place, mais où en revanche il s'agit de savoir si ce gouvernement est disposé à accomplir ce que les gouvernements précédents n'ont pas osé faire. D'abord ce package de mesures, forcément douloureuses, d'ici la fin de l'année et ensuite une autre batterie de mesures l'année prochaine.

Le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, osera-t-il comme a osé le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Marouane Abassi ?


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