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La terreur s'invite en plein cœur de Tunis
Publié dans Business News le 29 - 10 - 2018

L'attentat-suicide commis lundi à l'avenue Habib Bourguiba par une kamikaze devait, dans un premier lieu, passer sous la loupe les lacunes sécuritaires, notamment, pendant l'état d'urgence dans lequel se trouve actuellement le pays. Cependant, cet incident a présenté une occasion pour les deux partis « ennemis », Ennahdha et le Front populaire pour se lancer des accusations insinuant leur implication et prouvant leur responsabilité dans le chaos qui secoue la situation sécuritaire de la Tunisie.

Il s'agit du deuxième attentat à avoir eu lieu au centre-ville de la capitale après une période d'accalmie. Le premier étant une attaque terroriste perpétrée le 24 novembre 2015 et qui a visé un bus de la Garde nationale coûtant la vie à 13 agents. Cette attaque a été revendiquée par l'organisation terroriste Daech et tout porte à croire que les instigateurs de l'attentat de ce lundi sont les mêmes.

D'après les premières données révélées, l'attentat-suicide a été commis par une kamikaze nommée Mouna Guebla, âgée de 30 ans et originaire de Mahdia. Il semble que la kamikaze soit affiliée à organisme terroriste (fort probablement Daech), mais elle est inconnue des services de renseignement relevant du ministère de l'Intérieur.
Munie d'une bombe, la jeune femme s'est dirigée vers la patrouille sécuritaire présente devant le théâtre municipal avant de se faire exploser. La bombe, fabriquée artisanalement et ne contenant pas une grande quantité d'explosifs, l'a tuée sur le coup et a engendré la blessure de plusieurs personnes dont des agents des forces de l'ordre et des citoyens.
La kamikaze a réussi à s'infiltrer parmi les rangs des protestataires venus contester le décès du jeune Aymen Othmani d'une balle lors des affrontements entre les agents de la Douane et les citoyens à Sidi Hassine. Ces affrontements se sont déroulés pendant une opération de saisie de marchandise de contrebande où les agents de la Douane ont effectué une descente dans la région de Sidi Hassine.

Un témoin oculaire a précisé à Business News que parmi la trentaine de manifestants, 3 femmes voilées ont accompagné l'auteure de l'attentat perpétré à Tunis. La kamikaze portait un jelbab au-dessous duquel elle a caché les explosifs. Les manifestants se sont, par ailleurs, dirigés vers le théâtre municipal de Tunis sans le moindre contrôle sécuritaire. Une mesure qui aurait dû être appuyée dans un contexte sécuritaire fragilisé par les attentats terroristes notamment dans les régions frontalières visant sécuritaires, militaires et civils.

Suite à cet incident, le ministre de l'Intérieur, Hichem Fourati s'est empressé à quitter l'hémicycle de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Il devait être auditionné par les députés lors de la plénière d'aujourd'hui.
L'attentat-suicide a, en outre, suscité plusieurs réactions. Ennahdha a été le premier à revenir sur l'incident et à émettre un communiqué dans ce sens. Son bloc parlementaire présidé par Noureddine Bhiri a exprimé sa solidarité avec les blessés leur souhaitant un prompt rétablissement. Le parti islamiste a condamné «l'attentat lâche qui a visé la Tunisie en soulignant que ceci prouve une fois de plus que les terrorises sont les ennemis de la religion, du peuple, de la patrie. Ces derniers expriment le mal, la sauvagerie, la criminalité et sont contre les valeurs nationales et l'humanité». Le bloc a ainsi appelé tous les Tunisiens à l'unité pour contrer ce fléau et ses dangers qui menacent le pays. Il appelle, de surcroît, à mettre fin à tout ce qui peut affaiblir l'unité nationale et faire sombrer le pays dans les conflits idéologiques.
Le bloc a réitéré, de plus, le soutien qu'il apporte aux institutions militaires et sécuritaires dans leur lutte contre le terrorisme. Il a, en outre, exhorté à la mise en garde contre toute tentative visant l'unité des instances de l'Etat et leur pérennité et qui servent les agendas des ennemis de la patrie et de la religion.

Dans ce sens, le leader au sein du parti islamiste, Abdellatif Mekki a publié, suite à cet incident, sur sa page Facebook où il s'est interrogé sur « l'étrange coïncidence entre les agendas des terroristes et les agendas des semeurs de troubles dans ce pays ».
« La Tunisie possède assez d'hommes et de force pour faire échouer vos plans, vous lâches terroristes ! Cependant, la question qui se pose : c'est le secret de la coïncidence entre les agendas des terroristes et les agendas des semeurs de trouble sans ce pays » peut-on lire dans ce statut.
Un statut qui coïncide avec le discours du dirigeant d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, prononcé lors de la 2ème conférence des cadres d'Ennahdha, organisé sous le thème « Pour la réussite du travail municipal et le renforcement du travail démocratique » et tenu le 27 octobre 2018 à Hammamet. Un discours lors duquel, Rached Ghannouchi a implicitement menacé d'un bain de sang en réponse aux récentes révélations du comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
D'après la position de Abdellatif Mekki, qui adopte certes celle d'Ennahdha, nous pouvons comprendre que le parti islamiste adresse des accusations au Front populaire et s'interroge sur le timing de cet attentat-suicide en rapport avec le différend entre Ennahdha et le Front populaire. Il est indéniable que le conflit entre les deux partis est explicite et prononcé.

Les deux parties ont, à maintes reprises, exprimé ouvertement leurs divergences et leur animosité attisée par l'affaire Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi où le Front populaire tient pour responsable Ennahdha dans ces deux assassinats politiques. Il implique ainsi, Mustapha Khedher, membre de l'appareil sécuritaire secret d'Ennahdha, de posséder des documents incriminant le parti islamiste et qui ont été détruits par la suite par le parti. Des allégations qui ont toujours été réfutées par Ennahdha qui a décidé, depuis 1995 d'abdiquer son appareil secret pour se présenter comme étant un parti civil pacifique. De ce fait, il accuse le Front populaire de semer de « mensonges sans précédent, de tromperies sans limites et de tenter de semer la discorde et la division parmi les Tunisiens ».

La guerre entre les deux partis est déclarée. Ennahdha avait indiqué qu'il portera plainte contre le Front populaire pour diffamation. Le discours de Rached Ghannouchi en témoigne également. Ghannouchi a évoqué certaines parties qui ne veulent pas du bien à la Tunisie et qui veulent noyer le pays dans un bain de sang, en usant notamment des anciennes pratiques du régime de Ben Ali contre Ennahdha. Le président d'Ennahdha a relevé le discours de la haine et du dénigrement adopté par ces parties visant à mépriser et diffamer Ennahdha et la taxer de terroriste sans prendre en considération son poids politique, sa légitimité et sa base populaire. Pour Rached Ghannouchi, certaines parties, qui nagent toujours à contre-courant, agissent contre la construction démocratique du pays et cherchent à polluer l'espace public ainsi qu'à profiter des évolutions politiques pour détourner l'opinion publique des réelles priorités du pays.

Dans un climat qui exige l'unité nationale afin d'éradiquer le terrorisme et prioriser la protection du pays, il est honteux que certaines parties tentent d'instrumentaliser ces incidents pour régler des comptes ou pour se lancer des accusations de part et d'autre. Des accusations qui ne cessent d'aggraver les conflits dans la sphère politique créant ainsi des tensions qui ne sont, en aucun cas, bénéfiques pour la Tunisie. Ainsi, faut-il dépasser les différends futiles et primer l'intérêt suprême de la patrie.


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