L'ancien ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Faouzi Abderrahmen, a précisé, ce lundi 19 novembre 2018, que les propos du président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi établissant un lien entre le remaniement ministériel et des soupçons de corruption, n'étaient qu'une « démonstration de force ». Dans ce sens, Ennahdha a voulu démontrer qu'il était le plus fort parti dans le pays et qu'il détenait toutes les décisions. Et d'ajouter que le mouvement islamiste vise par ces propos de prouver qu'il aurait pu obtenir plus de postes gouvernementaux. Cependant, il a choisi de ne pas ce faire.
« Rached Ghannouchi n'a pas mentionné qui sont les ministres concernés par la corruption. Il n'a nommé personne et il n'a exclu personne. Il aurait dû remercier les membres sortants du gouvernement, indépendamment de leur performance car l'opinion publique ne peut pas faire cette distinction et les mettra tous dans le même sac », indique Faouzi Abderrahmen dans une déclaration aux médias.
Notons que M. Abderrahmen avait déjà dénoncé la déclaration de Rached Ghannouchi dans un statut qu'il a publié hier, assurant qu'il ne peut pas garder le silence face à de telles accusations. Le leader islamiste avait, en effet, écrit que « le mouvement Ennahdha avait émis un veto contre reconduction de certains ministres corrompus ». Les anciens ministres, Ghazi Jeribi, Mabrouk Korchid et Majdouline Cherni ont décidé de porter plainte contre Rached Ghannouchi suite à ses déclarations, le 17 novembre 2018.