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Tunisair pourra enfin planer !
Publié dans Business News le 21 - 05 - 2019

Suite aux multiples crises plombant Tunisair depuis plusieurs années, attisées par un déficit financier conséquent, des recrutements arbitraires et des grèves récurrentes, la flotte a vu, progressivement, ses charges s'alourdir et sa situation empirer. Ainsi, de profondes réformes se sont imposées notamment au niveau de la structure et du mode de gouvernance avec pour objectif de surmonter les entraves au sein de la compagnie aérienne nationale.

C'est lors d'un conseil ministériel restreint tenu le 20 mai courant concernant le secteur du transport que la situation de la compagnie aérienne nationale, Tunisair a été débattue. En crise, notamment financière, qui perdure depuis quelques années, certaines mesures sont venues apporter des réformes à la compagnie sur les court, long et moyen termes.
Les réformes qui se sont de plus en plus imposées vu que les incidents récurrents à Tunisair portaient essentiellement sur les moyens susceptibles d'améliorer le rendement économique de la compagnie.
Parmi les décisions prises lors de ce conseil, une aide financière destinée à réparer les avions afin d'éviter les retards ainsi que de louer 2 avions supplémentaires en vue de faire réussir la saison touristique et fixer des prix préférentiels pour le retour des Tunisiens de l'étranger.

Les retards faisant partie des problèmes majeurs de la compagnie nationale où au fil des années plusieurs vols ont été reportés ou même annulés causant l'indignation et l'exaspération des passagers.
Les cas de retard de Tunisair se sont succédé et les exemples sont nombreux. Ces retards ont, des fois, entraîné de graves perturbations allant même jusqu'à inciter les passagers contrariés à envahir l'aéroport en signe de contestation du report de leurs dessertes.

C'était en février 2017 qu'un conflit avait éclaté entre les pilotes et les techniciens de Tunisair à cause des uniformes semblables engendrant des retards notables.
En outre, en juin 2018, le vol à destination de Nice a été retardé à cause d'une panne imprévue ayant touché 2 avions de Tunisair. Il n'y avait aucun autre avion disponible qui pourrait assurer le vol et les passagers n'étaient pas prévenus.
En janvier 2019, l'Union régionale du travail à l'Ariana en collaboration avec les structures syndicales a décidé d'interdire tous les atterrissages et les décollages des vols. Tunisair a été, encore une fois, mise devant le fait accompli appelée à gérer des passagers mécontents et de grosses pertes financières.
Selon l'ordre de réquisition émis par le département du Transport, 15% des agents de Tunisair auraient dû être opérationnels en vue d'assurer 50% des vols malgré la grève. Toutefois, certains agents ont été menacés et empêchés de rejoindre leurs postes et de travailler, attisant les tensions déjà fomentées par cette grève.

Le vol Djerba-Bruxelles-Djerba qui était programmé le 23 février 2019 n'a pu être assuré que lundi 25 février 2019, et ceci à cause du mauvais temps observé tout au long de la journée de dimanche. 3 autres vols prévus dimanche 24 février ont été retardés au lundi 25 février 2019, à savoir le vol TU480/1 Djerba-Nantes, le vol TU588/9 Djerba-Lyon, et le vol TU734/5 Djerba-Paris.
Le vol TU216/7 Tunis-Istanbul a, par ailleurs enregistré un retard de 5 heures à cause d'une panne technique due aux pressions subies par la flotte pour assurer les dessertes du weekend.
Les vols prévus les 13, 14 et 15 avril dernier ont, également, été annulés malgré les efforts fournis par la Compagnie et la formation d'une cellule de crise. Qu'il s'agisse à l'absence inopinée des pilotes ou encore de la négligence de la direction de Tunisair, c'est toujours le passager qui se trouve face à un énorme dilemme.

Alors que Tunisair avait émis un communiqué annonçant l'entrée en grève des pilotes de ligne, le syndicat auquel ces derniers sont affiliés a démenti cette allégation. Ils avaient, en effet, tenu pour responsable la direction générale de la compagnie qui adopte « une gestion chaotique de l'exploitation due principalement à la mauvaise gestion de l'effectif et de la flotte ».
Cependant, les revendications des pilotes, jugées irréalisables par le PDG de Tunisair, Elyes Mnakbi, n'ont pas aidé la compagnie à se redresser en dépit de la reprise du dialogue entre la partie syndicale et la direction générale.

Outre les pilotes de ligne, les syndicats de Tunisair ont annoncé le 24 avril dernier qu'ils entameront une grève à l'aéroport Tunis-Carthage. Les syndicats protestent contre l'échec des négociations avec les représentants du ministère du Transport et la Compagnie aérienne. Si cette grève a été annulée par la suite après l'accord sur la nécessité d'accélérer la restructuration du groupement Tunisair, les tensions ne se sont pas sur le point de s'achever.

La crise interne au sein de Tunisair n'a cessé de s'amplifier notamment avec la publication du 31ème rapport de la Cour des comptes dans lequel cette institution met en doute la sûreté des vols de la compagnie aérienne nationale.
La réponse n'a pas tardé à venir de la part de Mnakbi qui a assuré que les pilotes et les techniciens de Tunisair étaient « parmi les meilleurs au monde et sont donnés en exemple » ajoutant que tous les avions de Tunisair étaient soumis à des contrôles approfondis par les organismes internationaux et que la compagnie était certifiée internationalement par l'IASA et Part 145 outre l'autorisation de vol quotidienne par l'Aviation civile.

Au delà de cette polémique, la survie de Tunisair a également été compromise avec 7800 employés dont 1200 qui ont été recrutés après la révolution dans des postes inutiles, selon le PDG de la compagnie, Elyes Mnakbi. 900 parmi ces 1200, occupant le poste de bagagiste ont été promus au rang de directeurs ou chefs de département au sein de Tunisair, ce qui a entraîné un sous-effectif des bagagistes et incité la compagnie à recourir à des salariés sous-traitants.
La masse salariale dans certaines filières avait ainsi dépassé 130% des revenus accablant les finances de la compagnie. En 2018, Tunisair a dû serrer les dépenses pour réduire le déficit de 160 MD par an à 70 MD.

Mnakbi s'est engagé à mettre en place un plan de redressement stratégique destiné au départ négocié ainsi qu'à l'indemnisation de 1200 employés dans les 3 ans à venir afin de remédier à la crise qui secoue la compagnie. Une mesure affirmée à présent par le ministre du Transport, Hichem Ben Ahmed.
Il s'est, par ailleurs, engagé à changer le matériel et à rétablir la confiance entre la compagnie et les fournisseurs des pièces de rechange ainsi qu'à acquérir en 2019, 6 nouveaux avions en leasing Nous n'achetons plus ces avions mais nous les prenons en leasing sur 12 ans pour épargner la somme de l'autofinancement.

Néanmoins, l'introduction de réformes radicales et profondes au sein de Tunisair est plus que jamais primordiale aujourd'hui. Un plan de restructuration de Tunisair aux niveaux social, commercial et financier ainsi que de Tunisair Express sera instauré et ce en vue d'assurer le bon déroulement des vols. Dans les 6 prochains mois, 3 avions viendront renforcer la flotte de Tunisair Express. Les destinations internes et des pays de proximité seront également améliorées.
Un plan quinquennal sera, de surcroît, mis en place portant sur plusieurs aspects, notamment commercial, social et administratif de la compagnie aérienne nationale aussi bien qu'une stratégie commerciale intégrale pour les prochaines années.

En tant que compagnie aérienne étatique, Tunisair est appelée à fournir des prestations optimales à ses usagers d'autant plus qu'elle compte un trafic de 4 millions de passagers. Bien que la cession ou la privatisation de ce service public ne soit pas envisageable, les réformes introduites sont inévitables et ce en vue de développer la flotte, perfectionner son rendement économique et contribuer à un meilleur positionnement sur le marché à l'échelle nationale aussi bien qu'en concurrence au niveau international.


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