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Faut-il avoir peur de la dette ?
Publié dans Business News le 31 - 10 - 2019

Curieuse est cette manière avec laquelle nombre d'éminents experts traitent le bilan économique du gouvernement Youssef Chahed. Certes, l'échec est patent d'un point de vue global. Toutefois, il convient de lui reconnaître au moins le mérite d'avoir tenté de corriger la trajectoire de faillite prise par l'économie tunisienne. En matière de gestion budgétaire, il faut bien lui accorder une mention convenable. On aura beau entrer dans le détail des budgets successifs et de leur évolution, le résultat est là. L'objectif d'un déficit budgétaire limité à 3,9% du PIB, initialement fixé par la loi de finances 2019 a été dépassé pour afficher probablement 3,5%. Après les 4,9% de déficit enregistré en 2018, il faut bien admettre que le scénario du gouvernement sortant d'un déficit budgétaire ramené à 3% du PIB pour 2020 paraît plausible. En faisant préalablement le choix de préserver le mobilier avant de tenter de ranger ce qu'il a dedans, le gouvernement a fait preuve d'audace. Il faut en prendre acte. Ce constat, beaucoup d'experts de la sphère médiatico-économique ne veulent même pas l'admettre. Et pour cause.

Ce résultat ne serait, en fait, que le fruit d'une explosion de l'endettement public qui inévitablement va impacter le taux de change du dinar qui reprendra inexorablement sa descente aux enfers. Soit. Sauf que cette explosion de l'endettement a été aussi le fait de tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 2011. Or, aucun de ces gouvernements n'a pu réaliser cet objectif. Quant au taux de change, il a évolué au gré de notre différentiel d'inflation avec les pays partenaires et concurrents pour assurer la stabilité du taux de change effectif réel du dinar tunisien. Plus encore, on sait que le profil du remboursement du service de la dette publique durant la période 2015-2020 est affecté par le fardeau des emprunts contractés avant 2015.

Il est vrai que durant le mandat du gouvernement de Youssef Chahed, l'endettement public a pris une proportion alarmante reflétant l'incapacité du gouvernement à résister aux pressions sociales, mais également des lobbies. Cependant, une lecture de l'endettement par la seule grille de l'encours et autres valeurs absolues demeure partielle et parfois bien partiale. Une dette n'a pas de valeur en soi. Elle ne donne la mesure de son importance qu'à travers sa mise en perspective avec d'autres agrégats. Ce n'est pas le volume de la dette qui importe plus que les ratios qu'elle affiche. Par rapport au PIB, bien entendu. Mais pas seulement. D'autres ratios enseignent sur le comportement du gouvernement vis-à-vis de l'endettement.

Il ne fait aucun doute que le taux d'endettement du pays a atteint des niveaux record durant le gouvernement Chahed. Cependant, en volume, il n'a pas fait plus que ses prédécesseurs. Le ratio du service de la dette par rapport aux ressources d'emprunt du budget de l'Etat fait ressortir une évolution crescendo du recours à l'endettement. Alors qu'en 2010, l'Etat s'inscrivait dans une trajectoire de désendettement. Il ne s'est endetté que pour un montant de 1,9 milliard de dinars alors qu'il a remboursé au titre du service de la dette 3,6 milliards de dinars. Cette tendance va s'arrêter en 2011 et s'inverser à partir de 2012. L'Etat ne s'est plus suffit à emprunter pour rembourser sa dette, il a emprunté davantage et davantage encore. Ce signe évident du surendettement a atteint un pic en 2015 et 2016. Durant ces deux années, l'Etat a emprunté 1,5 fois plus que nécessaire au remboursement de sa dette ; 7,4 milliards d'emprunts contre 4,6 milliards de service de la dette (160%). A partir de 2017, le ratio ressources d'emprunt-service de la dette va amorcer une descente. En 2018, il affiche 120%. Pour 2019, selon les données du ministère des finances, il serait pratiquement à « l'équilibre ». Quant à 2020, le projet de budget prévoit un désendettement avec un solde primaire du budget qui afficherait pour la 1ère fois un excédent.

On retrouve d'ailleurs cette même évolution concernant le ratio emprunt-remboursement extérieurs ; quoi qu'elle soit plus prononcée. En 2015 et 2016, on a emprunté de l'extérieur 2,5 fois plus que ne nécessitait le remboursement des échéances extérieurs. Pour 2020, cet écart serait réduit à une portion congrue. Cependant, il ne résoudra pas le problème des charges à venir de la dette. En volume, le service de la dette va progressivement augmenter. En 2016, le service de la dette atteignait 5 milliards de dinars. en 2019, il faudra rembourser près de 10 milliards de dinars et 11,7 milliards prévus en 2020.

Le risque est grand d'une dégradation du coefficient du service de la dette. Cet indicateur qui met en rapport le service de dette extérieure avec les recettes courantes provenant de l'extérieur (exportations de biens et services, transferts des Tunisiens de l'étranger,…) risque de s'envoler alors qu'il était maintenant, bon an mal an, autour de 10%. A ce niveau, seul l'effort d'exportation pourra répondre à ce défi. Sinon, c'est effectivement le taux de change du dinar qui en subira le contrecoup. Mais, ne spéculons pas.


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